Un Relecquois âgé de 34 ans a été condamné, hier, à un an de prison ferme, par le tribunal correctionnel de Brest. Dans un contexte de séparation houleuse, il avait aspergé son ex-compagne d’acétone, un solvant hautement inflammable.

Difficile de ne pas succomber à l’émotion et à la peur lorsque le procureur Léoquet évoque les conséquences dramatiques que peut avoir un tel geste. «On peut atténuer les douleurs provoquées par des brûlures sur la peau, mais le feu continue à ravager l’intérieur du corps». La représentante du parquet a ramené à vie, d’un poste précédent en Martinique, l’image de la lente agonie de dix jours d’une jeune femme, suppliciée par son ancien compagnon. Fort heureusement, ce qui s’est passé le 31juillet dernier, dans le cabinet d’un médiateur de l’association brestoise Émergences, n’a pas basculé dans une telle horreur, mais il s’en est fallu de peu.

Il se présente en victime

Après cinq années de vie commune marquées par «de nombreuses disputes», Stéphane Lenouvel et son amie ont fini par se séparer. Au grand dam du premier qui n’a «pas compris pourquoi elle me quittait pour un autre homme». Comme souvent dans de telles situations, la présence d’un enfant commun n’a fait qu’attiser les rancoeurs. «Elle faisait tout pour que je ne vois pas mon fils», se défend le père de famille à la barre. Un papa qui passe d’ailleurs le plus clair de ses interventions à se présenter en victime, provoquant un agacement certain du tribunal. Pourtant, c’est lui qui, un cutter en poche, a voulu «récupérer» sa compagne partie se réfugier chez une voisine, en janvier dernier. C’est lui encore qui, début juin, se serait montré menaçant dans un bus où elle s’était abritée. C’est lui toujours qui lui a adressé plusieurs messages intimidants par SMS, le dernier en date évoquant sans ambiguïté l’utilisation d’une arme de poing.

Un briquet à la main

C’est dans ce contexte qu’une tentative de médiation judiciaire s’est déroulée il y a quelques jours. Très vite, le conciliateur s’est rendu compte de l’extrême nervosité du père de famille. Il ne s’est toutefois pas méfié lorsque ce dernier a déposé ce qui semblait être une simple bouteille d’eau minérale sur son bureau. Certaines de ses paroles auraient pourtant dû l’alerter. «Il va se passer quelque chose. Vous devriez appeler le 17». Tout au long de la discussion, l’homme jouait avec un briquet, lui qui ne fume pas. «C’était pour déstresser», expose-t-il à la barre. Il n’en a pas fait usage mais, au moment de partir, a vidé le contenu de la bouteille sur son ex-amie. «J’ai senti mes yeux piquer», confie la jeune femme. L’acétone, décapant incolore, peut s’embraser au contact d’une flamme mais parfois aussi d’une accumulation.

Un moment de folie

Son ancien compagnon sera rapidement maîtrisé par le courageux conciliateur. Un geste qui a peut-être évité la cour d’assises à celui qui évoque aujourd’hui un «moment de folie». «De toute façon, je ne l’aurais pas fait», assure-t-il. Opinion partagée par son défenseur. «C’est seulement un commencement d’exécution. Le geste désespéré d’un homme perdu, fragile psychologiquement, à la dérive. De nombreux clignotants s’étaient allumés depuis neuf mois et rien n’a été fait», a déploré Me Elard. Sa plaidoirie n’a trouvé qu’un seul écho. Le tribunal a assorti la peine d’un an de prison ferme de six mois avec sursis et d’une mise à l’épreuve de deux années.

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1 réponse
  1. louisa
    louisa dit :

    Un an de prison ferme assorti de six mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve c’est tout !

    Même pas un suivi psychologique ?

    J’aurai condamné cet homme à beaucoup plus car une fois en liberté qui sait qu’est ce que cet homme sera capable de lui faire une fois encore !

    Cette femme a été à deux doigts de mourir dans cette histoire sans parler du choc qu’elle a dû avoir.

    Je pense qu’elle risque d’être en danger après les deux ans de mise à l’épreuve, vu comment l’ex-compagne a réagi une première fois.

    Cet article reflète exactement le commantaire que j’ai mis sur l’article de Rachida DATI où une personne a été condamné à 3 mois de prison ferme pour un sms de menace.

    Les décisions des Juges sont de plus en plus navrant.

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