L'épicerie-tabac et point Poste de Saint-Jean-sur-Reyssouze où a été agressée la commerçante samedi matin / Photo Ginette Bertrand

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L’épicerie-tabac et point Poste de Saint-Jean-sur-Reyssouze où a été agressée la commerçante samedi matin / Photo Ginette Bertrand

Samedi matin, l’épicière de Saint-Jean-sur-Reyssouze avait été agressée par un homme encagoulé qui avait emporté une sacoche de billets. Il a été condamné à un an de prison ferme
Ce n’était pas un braquage, comme il s’en produit tant dans les petits commerces, puisque le voleur n’était pas armé. Mais pour l’épicière de ce petit village bressan de 700 âmes, c’était tout comme. Samedi, vers 11 h 30, elle a vu fondre sur elle un homme encagoulé qui a escaladé la banque pour se diriger sans hésitation sous la caisse où était déposée une sacoche contenant de l’argent liquide. La commerçante a tenté de repousser le voleur mais elle a été bousculée. Projetée violemment au sol, elle a été victime de contusions et ses lunettes ont été cassées.

Elle a pu livrer une description de son agresseur et le signalement d’une R5 immatriculée dans le Bas-Rhin. Les gendarmes ont alors croisé, puis suivi la voiture qui s’est arrêtée près d’un container à poubelles. C’est là, à peine un quart d’heure après les faits, que les gendarmes ont interpellé Adrien Fritsch. L’homme venait de se débarrasser de la cagoule et de la sacoche. Il avait dissimulé le butin, 790 euros, dans son caleçon. Une interpellation rondement menée, mais ce garçon âgé de 22 ans a commencé par nier avant de tout reconnaître.

Jugé hier par le tribunal correctionnel de Bourg, le jeune homme a juré n’avoir « pas voulu faire de mal » à sa victime. Mais le mal était fait pour celle qui tient l’épicerie depuis 31 ans et qui est apparue très affectée à l’audience.

Arrivé d’Alsace il y a peine un mois, Adrien Fritsch habite tout près de l’épicerie qu’il a attaquée. Un vol incompréhensible que le jeune homme a mis sur le compte d’une situation financière précaire : des dettes, pas de travail, les factures qui s’accumulent. « Je voulais faire des cadeaux de Noël aux enfants. C’était trop dur. Je n’en dormais plus de la nuit. J’ai craqué », a raconté Adrien Fritsch à la barre.

Un discours difficilement audible pour l’accusation. « Il a 22 ans et déjà treize condamnations, ce n’est pas dans l’ordre des choses. Mais ce n’est pas Robin des Bois. C’est un récidiviste qui ne peut pas sortir de ses réflexes de délinquant », a constaté le vice-procureur Taisne de Mullet, qui a requis trois ans de prison dont un avec sursis.

Une vision « trop simple », a plaidé Me Audineau. L’avocate ne voyait pas dans son client « le profil d’un braqueur, d’un délinquant chevronné. Celui qui tient tête aux gendarmes. » Selon elle, Adrien Fritsch est le produit « d’un parcours chaotique » : un père disparu dans la nature, une mère purgeant vingt ans de prison pour avoir tué sa petite sœur et une vie en foyer depuis l’âge de 5 ans. « Pendant que nous mangions du foie gras, lui fêtait Noël avec deux boîtes de raviolis », a ajouté l’avocate.

Et d’ajouter que « sa peine doit être utile, éducative », alors qu’il a toujours écopé de peines de prison ferme.

Un message entendu par le tribunal qui l’a condamné à la peine plancher, deux ans de prison, mais dont un an de sursis et mise à l’épreuve à sa sortie de détention.

Frédéric Boudouresque

SOURCE

le 29.12.2009 04h00

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