SACRAMENTO, Californie — Les juristes qui ont aidé le gouvernement Bush à justifier des actes de tortures pourront être poursuivis en justice, a estimé un tribunal de Californie samedi.

Le juge Jeffrey White de San Francisco ouvre la voie à des actions légales pour les terroristes condamnés aux Etats-Unis en vertu de ces textes. Il a refusé de rejeter une plainte déposée par Jose Padilla contre John Yoo, ancien responsable au ministère de la Justice sous George W. Bush.

Padilla a été emprisonné pour 17 ans sous le chef d’accusation de terrorisme, après avoir été détenu quatre ans comme suspect de terrorisme. Il pourrait établir que la privation de ses droits constitutionnels est due aux notes de Yoo, un avocat au service du gouvernement à l’époque, qui a rédigé une partie du dispositif légal appliqué contre lui.

“Comme tous les fonctionnaires, les avocats au service du gouvernement sont responsables des conséquences prévisibles de leurs conduite” a estimé le juge californien dans son arrêt. Pour lui, Yoo, aujourd’hui professeur de droit à l’université de Berkeley, a outrepassé son rôle en aidant l’administration Bush à bâtir un arsenal juridique permettant la torture et la détention arbitraire des suspects de terrorisme.

Grand Jury du New Jersey

By Rédaction AHORA  / Wednesday, 04 February 2009  /  redaccion@ahora.cu

Par Jean Guy Allard
Le Grand jury qui siège au New Jersey depuis plus de deux ans et qui doit examiner des preuves de la participation du terroriste international Luis Posada Carriles dans la campagne de terreur qu’il a déchaînée à La Havane en 1997, a coûté jusqu’ici ” des millions de dollars ” au contribuable américain.

Sans en être arrivé à un quelconque résultat.

C’est ce qu’affirme la journaliste et investigatrice Ann Louise Bardach, dans une analyse des relations cubano-étasuniennes publiée par le Washington Post.

Bardach est la spécialiste nord-américaine qui a révélé en octobre dernier, dans un article publié par le site web slate.com, comment un avocat de complices du terroriste lui a confessé que cette enquête se trouvait paralysée “pour ne pas nuire aul ‘ticket’ de McCain et aux congressistes Diaz-Balart et (Ileana) Ros-Lehtinen”.

La reporter a rendu public, à partir de confidences d’enquêteurs du FBI de Miami, le fait que le chef de ce bureau de la police fédérale avait fait détruire le dossier de Luis Posada en 2003, alors que le réclamait la justice du Panama où il était inculpé pour terrorisme.

Selon l’avocat du délinquant, son dossier a été géré “au plus haut niveau” depuis son entrée illégale en territoire nord-américain à bord du bateau crevettier Santrina, propriété du terroriste et trafiquant d’armes Santiago Álvarez Fernández Magriñá, en mars 2005.

Posada est entré aux USA en utilisant un passeport guatémaltèque avec sa photo et au nom de Manuel Enrique Castillo López que lui avait obtenu celui que la presse mafieuse de Miami appelle son “bienfaiteur”.

L’accusation contre Posada a été rejetée le 8 mai 2007 par la juge fédérale de district Kathleen Cardone, qui l’a libéré en estimant qu’un interprète avait mal traduit à l’anglais ses déclarations faites en espagnol durant une entrevue menée par une fonctionnaire des services d’immigration. On a su plus tard que Posada peut s’exprimer en anglais et que l’utilisation d’un interprète fut une exigence piégée de ses avocats mafieux.

Les lenteurs du Grand Jury du New Jersey et les procédures provoquées par le ministère public ont toujours été interprétées par les observateurs comme des manœuvres dilatoires pour ne pas extrader l’ex agent de la CIA au Venezuela qui le réclame depuis 2005.

À El Paso, le dossier Posada s’est trouvé sous la responsabilité du procureur texan Michael Mullaney, conseillé de près par les procureurs fédéraux John F. De Pue, John W. Van Lonkhuyzen et Paul Ahern, envoyés spéciaux de la section anti-terroriste du Département de la justice.

Au cours des deux dernières années, l’interminable enquête du Grand Jury qui se déroule à Newark, au New Jersey, a signalé la participation des ex directeurs de la Fondation Nationale Cubano- américaine (FNCA), Abel Hernández, résident de Cliffside Park, et Oscar Rojas, qui a été le comptable de Arnaldo Monzón, défunt millionnaire de Fort Lee. Trois autres cubano-américains sont liés à ce dossier qui a été décrit par le journaliste Peter J. Sampson, du quotidien local The Record, comme “un monde obscur de terroristes et de présumés assassins”.

Le reporter précise: “Bien qu’il décrive Posada auteur confessé de complots terroristes et d’attentats, le gouvernement ne l’a pas déclaré formellement terroriste ou accusé d’un crime quelconque… Un tel geste pourrait se révéler embarrassant, disent les observateurs, en raison de la longue association de Posada avec la CIA “.

En 1997, les attentats ordonnés par Posada dans des hôtels, des restaurants et une discothèque de La Havane, ont provoqué la mort du jeune touriste italien Fabio di Celmo et des blessures à 11 autres personnes en plus d’importants dommages matériels.

On ignore quelles nouvelles directives décrétera le nouveau Secrétaire à la Justice des Etats-Unis, Eric Holder, en héritant de ce qui a été qualifié de “patate chaude”.

Au sujet de Holder, avocat afro-américain de 57 ans, on dit qu’il est connu pour sa lutte contre la corruption comme procureur.

Le nouveau Secrétaire à la justice aura aussi la tâche délicate de revoir le dossier des Cinq anti-terroristes cubains faussement accusés d’espionnage puis condamnés à de scandaleuses sentences de prison pour le seul fait d’avoir infiltré des réseaux terroristes cubano-américains protégés par le FBI de Miami.

Depuis dix ans, les Cinq, aujourd’hui incarcérés dans cinq prisons distinctes du territoire nord-américain, sont privés de visites régulières de leurs familles (et dans deux cas de leurs épouses) et exposés aux risques graves d’une détention dans un milieu connu pour son haut niveau de violence.

Ces mauvais traitements, précédés par 17 mois de détention dans des cellules de punition sous des conditions infrahumaines ont été formellement dénoncés par un panel de juristes de la ONU qui a exigé, sans succès, leur libération.

Tiré de Radio Habana Cuba

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Posada Carriles, prétend porter sa cause en Cour Suprême

http://www.france24.com/fr/sites/all/themes/france24/images/logo_france24_small.gif03 juin 2009

http://www.france24.com/files_fr/story/Hafiz-Saeed-m.jpg

Fondateur d’une ONG soupçonnée d’être liée au groupe terroriste pakistanais accusé par l’Inde d’être derrière les attentats de Bombay, Hafiz Saeed (photo) a été libéré mardi par la Haute cour de justice. Au grand dam de New Delhi…

“Notre organisation est une organisation d’entraide. Cette décision démontre que nous n’avons rien à voir avec le terrorisme.” Yahya Mujaghid, le porte-parole du Jamaat-ud-Dawa, a de quoi être satisfait : Hafiz Saeed, le fondateur de cette ONG caritative pakistanaise soupçonnée d’être proche d’un mouvement terroriste, le Lashkar-e-Taïba, a été libéré mardi par la Haute cour de justice de Lahore.

Depuis le mois de décembre, Hafiz Saeed était assigné à résidence. La mesure avait été prise après les attentats de Bombay, l’Inde accusant le Lashkar-e-Taïba d’être impliqué dans l’attaque qui a fait 166 morts en novembre dernier. La Haute cour a toutefois estimé que les preuves justifiant sa détention étaient insuffisantes.

Camp d’entraînement

Libre, Hafiz Saeed n’en reste pas moins un personnage controversé. Et pour cause : en 1987, il co-fonde le Jamaat-ud-Dawa avec Abdullah Azzam, un proche d’Oussama Ben Laden. L’organisation développe alors un réseau d’écoles, d’hôpitaux et une université à Muridke, près de Lahore.

Deux ans plus tard, Saeed crée le Lashkar-e-Taïba. Selon plusieurs experts, des étudiants du campus de Muridke auraient été envoyés dans des camps d’entraînement militaire du Lashkar.

Le seul survivant du commando des attentats de Bombay, Amir Qasab, a avoué qu’il avait fait partie du Jamaat-ud-Dawa avant d’aller dans un camp du Lashkar, dans le nord-ouest du Pakistan. C’est la raison pour laquelle Hafiz Saeed est aujourd’hui considéré comme le suspect numéro un des attentats de Bombay.

Une fois la décision de la Haute cour révélée, l’Inde n’a pas manqué d’exprimer sa déception. Son ministre de l’Intérieur, Palaniappan Chidambaram, a ainsi déclaré que “le Pakistan ne fait pas preuve du sérieux et de l’engagement nécessaires pour traduire devant la justice ceux qui ont perpétré l’attentat de Bombay”

REUTERS | 21.05.2009 | 18:06

WASHINGTON (Reuters) – Un militant présumé d’Al Qaïda, impliqué dans l’attentat à la bombe contre l’ambassade des Etats-Unis en Tanzanie en 1998 et détenu à Guantanamo, va être traduit devant un tribunal de New York, annonce le département américain de la Justice.

Ahmed Khalfan Ghailani, accusé d’avoir fourni matériel et assistance dans cet attentat, est le premier détenu de la base américaine de Cuba à être traduit devant la justice civile.

“En poursuivant Ahmed Ghailani devant un tribunal fédéral, nous nous assurons qu’il aura enfin à répondre de son rôle présumé dans les attentats contre nos ambassades de Tanzanie et du Kenya”, déclare dans un communiqué l’Attorney General (ministre de la Justice) Eric Holder.

“Ce gouvernement s’est engagé à protéger le peuple américain et à faire respecter l’Etat de droit. En fermant Guantanamo et en faisant comparaître ses détenus devant la justice, nous rendons notre pays plus fort et plus sûr.”

Quelque 240 prisonniers sont actuellement détenus dans la prison de Guantanamo, créée après les attentats du 11 septembre 2001.

286 CHEFS D’INCULPATION

Le président Barack Obama a décidé de fermer la prison à la fin de janvier 2010 et le gouvernement américain travaille à une solution pour leur transfert dans d’autres établissements pénitentiaires.

Plusieurs sénateurs s’opposent au transfert des détenus de Guantanamo aux Etats-Unis, estimant qu’une telle mesure mettrait le pays en danger, même s’ils sont incarcérés.

Obama tentera d’apaiser ces inquiétudes dans la soirée de jeudi par un discours détaillant les moyens qu’il compte mettre en oeuvre pour en finir avec ce centre de détention particulièrement controversé.

De nationalité tanzanienne, Ghailani a été arrêté au Pakistan en 2004. Il fait partie d’un groupe de 14 “détenus de grande valeur” transférés à Guantanamo en septembre 2006, à partir de prisons secrètes de la CIA.

Il a été inculpé une première fois à New York dès 1998 pour son implication présumée dans l’attentat d’août 1998 contre l’ambassade américaine de Dar es Salaam.

D’autres inculpations, notamment pour l’attentat de Nairobi, se sont ajoutées depuis, et Ghailani doit désormais répondre de 286 chefs d’inculpation différents.

L’attentat de Tanzanie avait fait 11 morts et 85 blessés. Celui du Kenya, 213 morts. On accuse notamment Ghailani d’avoir participé à l’achat et au chargement des réservoirs de produits chimiques et des caisses d’explosifs utilisés à Dar es Salaam.

Selon les minutes d’une audience en 2007 à Guantanamo, il avait reconnu avoir livré ces produits et présenté ses excuses, mais avait assuré ne pas avoir alors su qu’ils serviraient à un attentat.

Tabassum Zakaria; version française Pierre Sérisier et Gregory Schwartz

AP |
L‘ancienne égérie du nationalisme corse, Marie-Hélène Mattei, a été partiellement relaxée jeudi par la cour d’appel de Paris dans la tentative d’extorsion de fonds dite du “Golf de Sperone” en 1996 à la suite du réexamen de l’affaire après la condamnation de la France en 2006 par la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg (CEDH).

La cour a relaxé Mme Mattei des faits de “tentative d’extorsion de fonds” mais l’a condamnée pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste” à trois ans d’emprisonnement avec sursis.

L’affaire est revenue devant la cour d’appel de Paris après la condamnation de la France par la CEDH en 2006 pour violation de l’article 6 sur le procès équitable, Strasbourg estimant qu’un des chefs de poursuite retenus contre Mme Mattei avait été requalifié durant le délibéré sans que cette dernière ne puisse se défendre sur cette nouvelle incrimination.

En 2001, la cour d’appel de Paris avait condamné François Santoni, le leader nationaliste, à quatre ans d’emprisonnement et son ex-compagne, Marie-Hélène Mattei, à trois ans, dont un avec sursis, requalifiant en complicité de tentative les faits de tentative d’extorsion de fonds. Une décision confirmée par la Cour de cassation un an plus tard, alors que François Santoni, considéré comme l’un des chefs du FLNC, était assassiné en août 2001 par des inconnus.

Le 22 juillet 2007, le parquet général de Bastia avait mis à exécution la peine de Mme Mattei, qui avait effectué trois mois de détention provisoire en 1997 après la découverte des faits en flagrant délit. Elle a été libérée le 11 octobre 2007 lorsqu’il a été décidé que son cas serait réexaminé au vue de la condamnation strasbourgeoise.

Le 12 décembre 1996, la maison des gardiens du golf de Sperone avait été dynamitée. L’attentat devait être revendiqué par le FLNC-Canal historique. Deux jours plus tôt, le PDG du golf, Jacques Dewez, avait refusé de remettre quatre millions de FF à un certain “Gulliver”, émissaire envoyé par Marie-Hélène Mattei qui se disait mandatée par François Santoni.

En première instance, quatre personnes avaient été condamnées à des peines allant de deux à trois ans de prison. AP

La cour d’assises spéciale de Paris a condamné lundi le jeune militant nationaliste corse Antoine Peraldi à cinq années d’emprisonnement pour son implication dans une tentative d’attentat contre l’aérodrome de Corte (Haute-Corse) au cours de laquelle deux militants nationalistes sont décédés le 17 août 2006.

Antoine Peraldi, 29 ans, avait été mis en examen le 26 août 2006 pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, tentative de destruction de biens immobiliers et transport et port en réunion d’engins explosifs”. Détenu depuis, il pourrait bénéficier d’une libération conditionnelle dans les prochains mois.

Son frère Laurent, de dix ans son aîné, poursuivi pour “destruction d’indices en relation avec une entreprise terroriste”, a été acquitté conformément aux réquisitions de l’avocat général Christophe Tessier. Lundi matin, ce dernier avait réclamé cinq ans ferme pour Antoine Peraldi.

La tentative d’attentat contre les bombardiers d’eau stationnés à Corte a été revendiquée par le FLNC dit “du 22-Octobre”. Deux des complices présumés d’Antoine Peraldi, Antoine Schinto, 44 ans, et son neveu Stéphane Amati, 34 ans, sont décédés dans l’explosion mais le corps du jeune homme a été ramené à sa famille par un ou plusieurs autres complices présumés, dont Peraldi dit ne pas connaître l’identité.

Antoine Peraldi a toujours soutenu avoir eu rendez-vous avec Schinto et Amati pour aller boire un verre et les aurait suivis dans l’aventure sans savoir qu’ils partaient pour commettre un attentat. Il aurait ensuite tenté de dissuader ses deux amis et aurait assisté, impuissant, à l’explosion de la bombe artisanale, alors qu’il était sur le point de repartir. Laurent Peraldi est poursuivi pour avoir détruit les vêtements que portait son frère, un acte pour lequel il n’existe aucune preuve, a estimé lundi l’avocat général.

Laurent et Antoine Peraldi sont les fils de Joseph Peraldi, condamné en mai 2005 à 15 ans de réclusion criminelle pour le double attentat du 25 novembre 1999 contre la DDE (Direction départementale de l’équipement) et l’URSSAF (organisme de collecte des cotisations sociales) d’Ajaccio. Il a été libéré avec un bracelet électronique en octobre dernier. AP

La justice pakistanaise a acquitté deux hommes condamnés à mort pour un attentat visant des Français à Karachi en mai 2002, a annoncé un avocat de la défense.

Asif Zaheer et Mohammad Rizwan avaient été arrêtés en décembre 2002 et condamnés l’année suivante par un tribunal antiterroriste pour appartenance à un groupe d’activistes proches d’Al Qaïda, Harkatul Moudjahidine al Aalmi, accusé d’avoir perpétré l’attentat devant l’hôtel Sheraton.

Ils avaient fait appel.

Onze Français, des techniciens et ingénieurs de la Direction des constructions navales qui travaillaient à la construction de sous-marins pour le Pakistan, avaient péri dans l’explosion.

“Le tribunal a jugé que l’accusation n’avait pas établi de preuves contre mes clients”, a déclaré l’avocat Mohammad Farooq à Reuters, précisant que la cour avait ordonné leur libération à moins qu’ils ne soient mis en cause dans d’autres dossiers.

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Deux acquittements relancent l’affaire de Karachi en 2002

La justice pakistanaise a acquitté en appel deux hommes condamnés à mort pour un attentat ayant tué à Karachi en mai 2002 onze ingénieurs français de la Direction des constructions navales (DCN), annonce un avocat de la défense.

En France, cette décision a amené l’avocat de sept familles de victimes, Me Olivier Morice, à demander à la justice française de relancer les investigations sur l’hypothèse d’un attentat commandité par l’armée pakistanaise, apparue en 2008 après la saisie de documents à la DCN, basée à Cherbourg.

“Avec une telle décision, la justice française va devoir examiner avec beaucoup d’attention les mobiles ayant pu conduire à la mise en oeuvre de l’attentat, à sa commandite et son exécution”, a dit Me Morice à Reuters.

“De ce fait, mes clients ne peuvent se refuser à examiner quelque piste que ce soit”, a-t-il ajouté.

Asif Zaheer et Mohammad Rizwan, les deux acquittés, avaient été arrêtés en décembre 2002 et condamnés l’année suivante par un tribunal antiterroriste pour appartenance à un groupe d’activistes proches d’Al Qaïda, Harkatul Moudjahidine al Aalmi, auquel l’action était imputée.

Ils avaient fait appel. Onze Français, des techniciens et ingénieurs de la DCN qui travaillaient à la construction de sous-marins pour le Pakistan, avaient péri dans l’explosion, ainsi que trois Pakistanais.

L’action avait été commise avec un véhicule rempli d’explosifs conduit par un kamikaze, qui avait sauté près d’un grand hôtel de Karachi au passage d’un bus de la marine.

“Le tribunal a jugé que l’accusation n’avait pas établi de preuves contre mes clients”, a déclaré l’avocat de la défense Mohammad Farooq à Reuters, précisant que la cour avait ordonné leur libération à moins qu’ils ne soient mis en cause dans d’autres dossiers.

PROBLEME DE COMMISSIONS ?

Un expert des questions de sécurité a déploré ce jugement, estimant qu’il pourrait nuire à la crédibilité des tribunaux pakistanais. “Cela jette un doute sur la détermination de nos tribunaux”, a estimé Ikran Sehgal.

Un mémorandum saisi par hasard dans une autre enquête et versé en octobre 2008 au dossier de l’information judiciaire ouverte à Paris pour “assassinats en relation avec une entreprise terroriste” sur le dossier de Karachi a évoqué en fin d’année dernière la piste d’une implication de l’armée pakistanaise dans l’attentat.

Il s’agit d’un rapport anonyme provenant de la DCN, daté de septembre 2002, et concluant que le mobile de l’action est le non-versement de commissions promises par la France en marge d’un contrat d’armement.

“Après de nombreux contacts, tant en Europe qu’au Pakistan, nous parvenons à la conclusion que l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée”, peut-on lire dans ce document portant le nom de code “Nautilus”.

“Les personnalités militaires ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené l’action poursuivaient un but financier”, concernant le “versement de commissions non honorées”, est-il précisé dans le document.

L’hypothèse retenue était que le problème de commissions serait venu du président Jacques Chirac qui, après son élection en 1995, aurait interdit le versement de commissions initialement convenues à des responsables pakistanais.

Le contrat prévoyant la vente de trois sous-marins Agosta avait été signé en 1994 sous le gouvernement du Premier ministre Edouard Balladur, au moment où s’affirmait sa rivalité avec Jacques Chirac pour l’élection présidentielle de 1995.

Faisal Aziz, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Jean-Stéphane Brosse et Yves Clarisse

La chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris, statuant en matière terroriste, a rejeté mardi la demande de libération conditionnelle du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, 57 ans, condamné en 1987 à la réclusion criminelle pour l’assassinat de deux diplomates en France, a-t-on appris auprès de son avocat, Me Jacques Vergès, qui a qualifié cette décision de “pétainiste”.

La commission pluridisciplinaire, instituée par la loi sur la rétention de sûreté sur les détenus qualifiés de dangereux, avait émis un avis négatif à cette demande considérant que M. Abdallah n’avait pas renoncé à la lutte armée. La prochaine demande ne pourra être effectuée avant un an, a indiqué Me Vergès.

Le 10 octobre 2007, une première demande avait été rejetée par le tribunal d’application des peines, jugeant insuffisantes les garanties de réinsertion du fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL). Incarcéré à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), Abdallah s’est déjà vu refuser sa demande de remise en liberté en septembre 2005.

Né en avril 1951, Georges Ibrahim Abdallah rejoint vers 1969 le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) du Dr Georges Habache, un chrétien de rite grec-orthodoxe, au sein duquel il rencontre Illitch Ramirez Sanchez, plus connu sous le pseudonyme de Carlos.

Au début des années 1980, Abdallah fonde les FARL avec ses frères, cousins et proches, un groupe qui a revendiqué au total huit “actions” de 1981 à 1984.

Le 18 janvier 1982, Charles Ray, attaché militaire adjoint à l’ambassade des Etats-Unis à Paris, est assassiné d’une balle de 7,65mm dans la nuque en sortant de chez lui. Les FARL signent à Beyrouth leur première revendication. Le 3 avril de la même année, Yacov Barsimentov, deuxième secrétaire à l’ambassade d’Israël à Paris, subit un sort semblable. Le 26 mars 1984, le consul américain à Strasbourg, Robert Homme, échappera d’extrême justesse à un attentat. AP

LE MONDE |
BERLIN CORRESPONDANCE

ls sont trois, dont deux Allemands. Trois islamistes qui projetaient de perpétrer, dans le pays où ils ont grandi, des attentats encore plus violents que ceux de Madrid (11 mars 2004, 191 morts) et de Londres (7 juillet 2005, 56 morts).

Sur le banc des accusés, les convertis Fritz Gelowicz et Daniel Schneider, ainsi que le Turc Adem Yilmaz, comparaissent à partir de mercredi 22 avril devant la cour d’assises spéciale de Düsseldorf pour un procès antiterroriste qui pourrait durer deux ans. Ils doivent répondre d’appartenance à une organisation terroriste étrangère, l’Union du djihad islamique (UJI), et de préparation d’attentats à l’explosif. Selon l’accusation, le groupuscule voulait punir l’Allemagne pour son engagement en Afghanistan.

La police avait démantelé, en septembre 2007, au terme d’une enquête, la “cellule du Sauerland”, du nom de cette région du sud-ouest où ont été arrêtés les accusés. L’Allemagne découvrait avec stupeur l’existence, sur son sol, du terrorisme “de terroir”. “Cela a vraiment été une cassure, affirme Rolf Tophoven, l’un des principaux experts du sujet outre-Rhin. Depuis, ce phénomène préoccupe les forces de sécurité. D’autant que les terroristes issus de la communauté des convertis sont souvent plus difficiles à repérer.”

Chef présumé de la cellule, Fritz Gelowicz, 29 ans, vient d’une famille aisée d’Ulm (sud-ouest). En recherche d’un sens à donner à sa vie, ce fils d’un couple divorcé d’ingénieur et de médecin s’est converti à l’islam à l’âge de 18 ans. Il s’est radicalisé au contact de la communauté islamiste d’Ulm, considérée comme un vivier pour les djihadistes allemands.

VIDÉOS EN LANGUE ALLEMANDE

Après avoir suivi des cours d’arabe à Damas en 2005, il a rejoint un camp de l’UJI au Pakistan, au printemps 2006. Il était accompagné d’Adem Yilmaz, 30 ans, qui vit en Allemagne depuis l’enfance. A l’image de Fritz Gelowicz, Daniel Schneider, 23 ans, est issu d’un milieu social favorisé, et il s’est tourné très jeune vers un islam radical. Ce Sarrois de Neunkirchen a suivi des cours d’arabe en Egypte en 2006, avant de rejoindre le camp d’entraînement de l’UJI.

Le parcours des deux Allemands a soulevé des interrogations sur le phénomène des convertis. L’Allemagne en compte plus de 21 000, selon l’Institut central des archives de l’islam. L’exactitude de ce chiffre est discutable, car il résulte de sondages partiels menés auprès des associations musulmanes. Une certitude toutefois : le nombre de conversions augmente, le phénomène se serait même considérablement accéléré ces dernières années. La pratique d’un islam modéré est la règle chez les convertis, même s’ils sont souvent “plus fervents, plus stricts”, décrit Salim Abdullah, de l’Institut des archives de l’islam. Un nombre infime se laisse séduire par la doctrine islamiste. Pour les recruteurs d’organisations extrémistes, ces profils sont bienvenus : les convertis passent plus inaperçus.

Selon les autorités, quelque 150 personnes venues d’Allemagne ont séjourné au cours des dix dernières années dans des camps d’entraînement proches de la mouvance Al-Qaida, dont une douzaine de convertis. Ainsi, Eric Breininger, originaire de Neunkirchen, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis l’automne 2008, après avoir adressé un message d’avertissement à l’Allemagne depuis un camp à la frontière pakistano-afghane. Ces derniers mois, le pays a d’ailleurs été régulièrement menacé par des vidéos diffusées en langue allemande.

Marie de Vergès
Article paru dans l’édition du 22.04.09

AFP

La cour d’appel de Paris a relaxé mardi cinq anciens détenus français du camp américain de Guantanamo installé sur l’île de Cuba, condamnés en première instance en 2007 à un an de prison ferme pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Lire la suite l’article
Le 19 décembre 2007, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Brahim Yadel, 37 ans, à 5 ans d’emprisonnement, dont 4 avec sursis, et Mourad Benchellali, 26 ans, Nizar Sassi, 27 ans, Khaled Ben Mustapha, 35 ans, et Redouane Khalid, 39 ans, à 4 ans de prison, dont 3 avec sursis. Un sixième prévenu avait été relaxé.

Les cinq condamnés, désormais libres compte tenu de la détention provisoire déjà effectuée, avaient fait appel. Ils étaient absents mardi du jugement d’appel.
Un détenu entouré de gardiens le 17 janvier 2002 à Guantanmo Agrandir la photo

Jugés pour des préparations d’actes terroristes, ils se voyaient reprocher d’avoir rejoint l’Afghanistan entre 2000 et 2001, avant d’être arrêtés et emprisonnés entre deux et trois ans au camp de Guantanamo, très contesté et dont la fermeture a été annoncée par le président américain Barack Obama dès son entrée en fonction en janvier.

Infirmant le jugement de première instance, la 10e chambre de la cour d’appel de Paris a considéré que “la procédure d’enquête était irrégulière” à travers des interrogatoires controversés menés à Guantanamo par les services français de contre-espionnage, entre 2002 et 2004.

Les juges d’appel ont annulé ces procès-verbaux d’interrogatoire et estimé “qu’aucun élément ne (permettait) d’établir” la culpabilité des prévenus, dont le parquet général avait demandé la confirmation de la condamnation.