L’islamiste algérien est jugé par la Cour d’assises spéciale de Paris pour complicité dans trois attentats commis à Paris en 1995, dont celui du RER Saint-Michel.

Rachid Ramda le 16 septembre lors de son procès en appel (AFP)

Rachid Ramda le 16 septembre lors de son procès en appel (AFP)

La réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, a été requise lundi 12 octobre contre Rachid Ramda. L’islamiste algérien est jugé par la Cour d’assises spéciale de Paris pour complicité dans trois attentats commis dans la capitale en 1995, dont celui du RER Saint-Michel, qui avait fait 8 morts.
“Il m’appartient, au nom de la République française, de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que jamais vous ne puissiez recommencer”, a dit à Rachid Ramda l’avocate générale Anne Vosgien.

Le “chemin du fanatisme”

Elle lui a reproché “d’être resté celui qu'(il) était en 1995, un homme qui marche toujours sur le chemin du fanatisme”. Rachid Ramda est soupçonné d’être le financier des attentats de 1995 à Paris.
En octobre 2007, sur des réquisitions similaires, il avait écopé de la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans pour l’attaque du 25 juillet 1995 à la station Saint-Michel (8 morts, 150 blessés), et deux autres perpétrées en octobre aux stations Maison-Blanche et Musée d’Orsay, qui avaient fait des dizaines de blessés. Il avait fait appel du jugement.
Rachid Ramda, qui a toujours dit ne pas être impliqué dans les faits, est “l’homme sans lequel toutes ces horreurs n’auraient pas été possibles, un homme qui n’a pas eu le courage de regarder ses victimes en face, un terroriste en somme (…)”, a estimé l’avocate générale.
La verdict est attendu mardi.(Nouvelobs.com)

Compte rendu
LE MONDE | 30.09.09 | 16h24  •  Mis à jour le 30.09.09 | 16h24
New York Correspondant

Croquis représentant Najibullah Zazi lors de son procès à New York, le 29 septembre 2009.

AP/BEBETO MATTHEWS

Croquis représentant Najibullah Zazi lors de son procès à New York, le 29 septembre 2009.

es Etats-Unis ont-ils échappé à la “plus grave menace terroriste depuis le 11-Septembre” ? C’est la thèse qu’a défendue le procureur, mardi 29 septembre, devant le tribunal de Brooklyn (New York) où a comparu Najibullah Zazi, un afghan de 24 ans résident légal aux Etats-Unis, chauffeur de navette à l’aéroport de Denver (Colorado).

Des “preuves massives” de la volonté de commettre un acte de terrorisme seront présentées dans le cadre d’un procès à huis clos, a promis Jeffrey Knox, vice-ministre de la justice, qui a assuré que “cette conspiration a une dimension internationale”. Zazi a été inculpé, par un grand jury, de “complot (visant à) provoquer des destructions massives sur le territoire américain”. Il plaidera “non coupable”, a indiqué son avocat.

Selon l’accusation, le jeune homme serait parti le 9 septembre de Denver pour New York à bord d’un véhicule de location, emportant un ordinateur dans lequel figuraient des instructions pour fabriquer une bombe avec de l’acétone et du péroxyde d’hydrogène. Ces deux produits permettent de fabriquer des explosifs du type de ceux trouvés dans les chaussures du terroriste Richard Reid (condamné à vie aux Etats-Unis en 2003) et des produits utilisés lors des attentats de Londres en 2005.

Selon l’accusation, trois personnes auraient aidé Najibullah Zazi à acheter ces produits à l’aide de cartes de crédit volées. Des fuites anonymes assurent que Zazi détenait aussi 14 sacs à dos qui auraient permis le transport des explosifs et une cassette vidéo sur Grand Central, la principale gare de New York. Le FBI a seulement déclaré que le “complot” visait “des lieux de transit” dans New York.

L’accusation affirme que Zazi recevait ses ordres de Peshawar, au Pakistan, et envisageait de commettre son forfait le 11 septembre, jour anniversaire des attentats d’Al-Qaida. Mais un imam de Brooklyn avec qui il était en contact, Ahmad Waïs Afzali, l’aurait informé de la surveillance qu’exerçait sur lui la police fédérale (FBI). Ce qui l’a conduit à renoncer à son projet et à rentrer de façon précipitée à Denver, le 12 septembre. Une semaine plus tard, considérant que la filature mise en place pour arriver jusqu’à ses complices avait été éventée, le FBI l’arrêtait.

Des dizaines de crédits

Inculpé de “mensonge” – ce qu’il conteste – Ahmad Waïs Afzali a été libéré sous contrôle judiciaire pour une caution de 1,5 million de dollars. Le père de Zazi, également accusé d’avoir “menti”, a été libéré contre 50 000 dollars. Selon l’avocat d’Afzali, ce dernier, loin d’être partie prenante d’un “complot”, collaborait en réalité avec la brigade antiterroriste de la police et était en contact avec Zazi à sa demande.

Selon l’accusation, Najibullah Zazi aurait contracté des dizaines de crédits, accumulant une dette dépassant 50 000 dollars avant son départ pour le Pakistan. Il y aurait séjourné “plusieurs mois”. Le FBI assure que Zazi aurait admis devant ses enquêteurs au Colorado avoir séjourné dans un camp d’entraînement au Pakistan.

L’avocat du prévenu a reconnu que son client s’était rendu dans ce pays, un acte “qui n’a rien d’illégal”. Il s’est étonné de ce que le procureur ne présente aucun complice de son client, un fait pourtant constitutif de l’accusation de “complot”. Il a imploré le juge de ne “pas précipiter le jugement”, mais n’a pas demandé la libération sous caution de son client. Le juge new-yorkais Raymond Deatrie a ordonné le maintien en détention de Najibullah Zazi jusqu’à son procès. S’il est reconnu coupable, il encourt la prison à perpétuité.

Sylvain Cypel
Article paru dans l’édition du 01.10.09

le vendredi 25 septembre 2009 à 04:00

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Samy Mouhoubi, le vendredi 25 septembre 2009 à 04:00

Pendant plusieurs heures jeudi et mercredi, la cour d’assises spéciale de Paris, d’instance judiciaire s’est transformée en cercle d’analyse géopolitique. Les magistrats qui jugent Rachid Ramda pour complicité présumée dans les attentats en France en 1995 se sont penchés sur les tortueuses relations diplomatiques franco-algériennes et l’hypothèse d’une manipulation à l’époque des faits des services secrets français par leurs homologues algériens. Une idée récemment relancée par l’instruction française sur l’assassinat des sept moines du monastère algérien de Tibeherine en mars 1996, quelques mois après la vague terroriste dans l’Hexagone (1).

En 1991, les religieux du Front islamique du salut (FIS) remportent le premier tour des élections législatives algériennes. Inquiet, le pouvoir militaire décrète l’état d’urgence. Problème, plusieurs responsables politiques français soutiennent le processus électoral algérien. Alger aurait alors dirigé – sous couvert du GIA, la branche armée du FIS – les attentats de 1995 pour se débarrasser de ses opposants et forcer la main à Paris. Un tel complot n’a jamais été prouvé à ce jour.

Debré et les « fausses pistes » ?

« Connaissez-vous l’hypothèse selon laquelle les services algériens auraient infiltré le GIA et organisé la vague d’attentats de 1995 pour contraindre la France à soutenir Alger ? », demande mercredi le président de la cour Francis Debons à Jean-François Clair, ancien numéro 3 de la DST. « Je n’ai jamais cru à une manipulation, c’était quelque chose de trop grave », répond l’agent au regard bougon derrière de gros sourcils noirs. « On avait les moyens de vérifier si les Algériens nous baladaient, ce n’est pas parce qu’ils nous ont aidés qu’on n’était pas pour autant un service de contre-espionnage », affirme-t-il.

Roger Marion est encore plus catégorique. Ancien commissaire divisionnaire, aujourd’hui préfet en mission auprès de l’Inspection générale de l’administration, c’est lui qui a dirigé l’enquête en 1995 avec ses hommes de la 6e division de la police judiciaire. Fidèle à sa légende de flic à la dure – il assume son surnom « Eagle Four » (Y gueule fort) –, il réfute carrément toute intrusion des services algériens. « Aucun auteur des attentats n’a été identifié par renseignement, mais au fur et à mesure des investigations des services d’enquête », a-t-il assuré jeudi. En clair, pas de tuyau, que du bon boulot policier. C’est l’identification de Khaled Kelkal en septembre 1995, à partir de son empreinte digitale sur une bombe inerte, qui a permis notamment de remonter jusqu’à Boualem Bensaïd, un autre poseur de bombe. Puis via Bensaïd et d’autres, la police a recherché le surnommé « Elyess », alias Rachid Ramda selon le dossier. CQFD.

La défense de l’Algérien a néanmoins rappelé des propos attribués à Jean-Louis Debré, ministre de l’Intérieur au moment des attentats. « La sécurité militaire algérienne voulait que l’on parte sur de fausses pistes pour qu’on élimine des gens qui les gênent », aurait déclaré l’actuel président du Conseil constitutionnel dans Le Monde du 23 septembre 1995, ce qu’il a toujours nié. Il est attendu pour s’expliquer devant la cour le 2 octobre.

« Elyess », « Abou Farès »… la valse des alias

Au-delà d’une vraie ou fausse manipulation, reste le cas Rachid Ramda. L’accusé est-il un « lampiste » balancé par Alger, comme le pensent ses avocats, ou bien le financier des attentats depuis sa base de Londres, comme le présente l’accusation ? Pour Jean-François Clair, la réponse ne souffre aucun doute. « Il était l’homme du GIA à Londres et même à l’époque en Europe ! Il était la plaque tournante du Londonistan, c’était absolument indéniable ! », martèle l’ex-agent. Pressé de questions par la défense, il finit tout de même par lâcher que c’est Alger qui a livré à la France le nom de Ramda. « Fin août 1995, l’Algérie nous dit que le chef du GIA en Grande-Bretagne, c’est Elyess, alias Abou Farès, alias Rachid Ramda », explique Clair. Une version en contradiction avec celle de Roger Marion, qui attribue, lui, l’identification de Ramda aux Anglais. « Ce sont les services britanniques qui nous informent de façon certaine que Rachid Ramda, c’est Elyess, c’est Abou Farès », se souvient « Eagle Four ».

Se fondant sur ces éléments, les avocats de l’accusé ont saisi jeudi soir la cour d’une demande de supplément d’information. Ils réclament notamment que les trois numéros de téléphone attribués à Ramda à Londres d’après l’enquête soient examinés. Selon la défense, ils n’ont « pas fait l’objet d’investigations » en 1995. Ils demandent également de vérifier auprès de la justice britannique si un autre « Abou Farès », identifié comme un certain Abdelkader Benouis, a été arrêté à Londres le 4 novembre 1995. Une façon de lever toute ambiguïté sur cette série de pseudos : Abou Farès, alias Elyess… alias Ramda ?

(1) Longtemps attribué au GIA algérien, ce massacre pourrait être en réalité l’œuvre de l’armée qui aurait voulu maquiller une bavure en assassinats, selon plusieurs témoignages d’anciens militaires algériens.

Rachid Ramda
Thierry Lévêque
Le dixième et dernier procès lié aux attentats islamistes de 1995 à Paris s’est ouvert mercredi avec l’accusé algérien Rachid Ramda, figure du “Londonistan”, base arrière qui a fonctionné jusqu’en 2001.

Rachid Ramda est jugé en appel. En 2007, il a été condamné en première instance à la peine maximale, la perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans, pour avoir financé de Londres les actions revendiquées par le Groupe islamique armé (GIA) algérien qui avaient fait dix morts et des dizaines de blessés.

Il purge déjà en outre une autre peine de dix ans de prison pour association de malfaiteurs.

Juste avant l’ouverture du procès, les familles des victimes ont manifesté en silence devant la salle d’audience. Jean-Claude Brocheriou portait ainsi une photographie de sa fille Véronique, tuée à 26 ans dans l’attentat du RER à la station Saint-Michel, le 25 juillet 1995.

La journée devait être consacrée aux formalités d’ouverture du procès, qui s’achèvera mi-octobre.

Arrêté et emprisonné à Londres en novembre 1995 puis extradé vers la France en décembre 2005 après dix ans de procédure, cet homme de 39 ans, qui s’est présenté vêtu d’une veste et arborant une barbe bien taillée, a toujours nié les faits.

Lors de son interrogatoire d’identité, il a assuré qu’à l’époque des faits il était “dans l’attente d’un emploi”.

Sa défense a demandé notamment l’audition comme témoin de Jean-Louis Debré, ministre de l’Intérieur à l’époque des attentats et aujourd’hui président du Conseil constitutionnel, et de Jacques Toubon, ex-ministre. Ils ont refusé de venir.

Rachid Ramda est poursuivi pour “complicité d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste” concernant les attaques des stations du RER Saint-Michel (huit morts et 150 blessés), du métro Maison Blanche (18 blessés le 6 octobre 1995) et du RER Musée d’Orsay (26 blessés le 17 octobre 1995).

LE “LONDONISTAN”

Les sept attentats ou tentatives, commis entre juillet et octobre 1995 avec des bouteilles de gaz remplies de clous, visaient à punir le soutien de Paris au pouvoir algérien.

Cette série d’actions avait débuté le 11 juillet 1995 par l’assassinat à Paris de l’imam algérien modéré Abdelbaki Sahraoui et de son secrétaire.

Les écoutes menées par la police montrent que Rachid Ramda était en rapport téléphonique régulier avec Ali Touchent et Boualem Bensaïd, coordinateurs des actions en France.

Le premier est mort en Algérie en 1997, le second purge une peine de réclusion à perpétuité en France, comme un autre exécutant algérien, Smaïn Ali Belkacem.

Rachid Ramda, présenté comme l’envoyé de “l’émir” du GIA à l’époque, Djamel Zitouni, animait à Londres le bulletin Al Ansar, organe officieux du GIA.

L’accusation s’appuie sur des documents saisis chez lui, dont des ordres écrits du GIA et le texte d’un ultimatum envoyé le 27 août 1995 au président Jacques Chirac par le GIA.

Ses empreintes digitales figurent sur un bordereau de virement Western Union envoyé à Boualem Bensaïd.

Il vivait à Londres alors que s’installait le “Londonistan”, autour de la mosquée de Finsbury Park, centre de financement, de réunion et d’endoctrinment où convergeaient les candidats à la lutte armée recrutés dans toute l’Europe.

Ils étaient acheminés ensuite vers l’Afghanistan, où Oussama ben Laden avait en 1994 commencé à implanter des camps d’entraînement. A l’époque, les magistrats français se plaignaient que les autorités britanniques tolèrent les activités de Rachid Ramda et de ses amis, qui devaient pour certains devenir plus tard des figures de la mouvance Al Qaïda.

Les dix ans que Londres a pris pour extrader le suspect ont entretenu cette tension, les choses ne changeant qu’après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et surtout après les attentats de 2005 dans les transports londoniens.

Édité par Yves Clarisse


Reuters

Sur Internet
AP | 14.09.2009 | 14:50

Le cerveau d’un complot visant à faire exploser des avions en vol a été condamné lundi à Londres à 40 ans de prison. Abdulla Ahmed Ali, 28 ans, avait été reconnu coupable la semaine dernière d’avoir fomenté les pires attentats depuis le 11 septembre 2001.

Avec des complices, il envisageait de prendre des vols transatlantiques avec, dans ses bagages à main, des explosifs liquides dissimulés dans des cannettes ou des bouteilles de boissons. Le but était de faire exploser l’avion en plein vol.

Assad Sarwar, 29 ans, a écopé de 36 ans de détention et Tanvir Hussain, 28 ans, de 32 ans de prison.

Un quatrième homme, Umar Islam, 31 ans, avait été reconnu coupable de complot en vue de meurtres mais dans son cas, les jurés n’avaient pas réussi à se déclarer sur son intention de cibler ou non des avions. Il a été condamné à 22 ans de prison.

D’après le parquet, les complices n’étaient qu’à quelques jours de perpétrer des attentats-suicide lorsqu’ils ont été arrêtés en août 2006.

Lorsque leur complot a été découvert, des centaines d’avions ont été cloués au sol à travers l’Europe, entraînant un véritable chaos dans les aéroports. Ensuite, des règles ont été rapidement édictées sur la quantité de liquides et de gels que les voyageurs peuvent prendre avec eux en avion – règles toujours en place.

Le juge Richard Henriques a estimé que ces hommes étaient coupables d’une “conspiration grave et redoutable” et qu’ils auraient probablement mis leurs plans à exécution s’ils n’avaient été arrêtés à temps. Selon lui, “leur intention était de perpétrer une atrocité terroriste qui aurait figuré dans l’histoire au côté des attentats du 11 septembre 2001”. AP

Cyrille Vanlerberghe, correspondant à Londres

Les trois Britanniques qui ont préparé en août 2006 des bombes confectionnées avec des liquides ont contraint les aéroports du monde entier à changer leurs procédures de contrôle.

Abdulla Ahmed Ali, Tanvir Hussain et Assad Sarwar avaient l’intention de faire exploser plusieurs avions de ligne avec des explosifs liquides dissimulés dans des bouteilles de soda. C’est la conclusion retenue lundi soir par le jury de la cour de justice de Woolwich (est de Londres) un an après un premier jugement qui n’avait pas été aussi tranché. Reconnus coupables, les trois hommes, des musulmans britanniques âgés de 28 à 29 ans, risquent des peines de prison à perpétuité. Pour quatre autres accusés, le jury a estimé qu’en revanche les preuves étaient insuffisantes pour prouver leur participation au complot.

Les trois musulmans britanniques, Abdulla Ahmed Ali (à gauche), Assad Sarwar (au centre) et Tanvir Hussain (à droite), avaient l'intentionde faire exploser plusieurs avions de ligne avec des explosifs liquides dissimulés dans des bouteilles de soda. Reconnus coupables, les trois hommes, âgés de 28 à 29 ans, risquent des peines de prison à perpétuité.
Les trois musulmans britanniques, Abdulla Ahmed Ali (à gauche), Assad Sarwar (au centre) et Tanvir Hussain (à droite), avaient l’intentionde faire exploser plusieurs avions de ligne avec des explosifs liquides dissimulés dans des bouteilles de soda. Reconnus coupables, les trois hommes, âgés de 28 à 29 ans, risquent des peines de prison à perpétuité. Crédits photo : AP

Ce verdict très attendu met fin à l’une des plus importantes enquêtes antiterroristes jamais menées en Grande-Bretagne, avec un travail conjoint de la police antiterroriste et des services secrets MI5. Depuis l’affaire, tous les aéroports de la planète ont été contraints de changer leurs contrôles de sécurité.

Bouteilles de soda

L’arrestation des trois hommes et la découverte de leur projet en août 2006 avaient provoqué d’importantes perturbations dans les transports aériens, en obligeant les compagnies à interdire le transport de liquides dans les bagages. Depuis, les contraintes se sont un peu relâchées, et seules les bouteilles de plus de 100 ml sont interdites en cabine.

Le jour de son arrestation, Adbdulla Ahmed Ali, le leader du groupe, avait en poche une clé USB informatique sur laquelle il avait rassemblé des informations sur 7 vols à destinations de grandes villes américaines et canadiennes, tous décollant de l’aéroport d’Heathrow à Londres dans une fenêtre de 2 heures 30. Le plan prévoyait que les sept kamikazes fassent exploser leurs bombes en vol après le décollage du dernier avion.

L’artificier du groupe, Assad Sarwar, avait entassé les ingrédients nécessaires pour fabriquer les bombes dans son appartement près de Buckingham, et le groupe avait loué un appartement à Walthamstow, une banlieue du nord-est de Londres pour l’assemblage final. Pour contourner les contrôles à l’aéroport, le groupe comptait emporter les produits dans de petites bouteilles de soda et de boissons énergisantes, puis de faire le mélange détonant au dernier moment, une fois en vol. Sur une des vidéos de surveillance installée par la police dans l’appartement londonien, on voit deux des comploteurs remplacer le contenu d’une bouteille à l’aide d’une grosse seringue, afin de laisser la capsule intacte. Les détonateurs miniatures avaient l’apparence des petites piles bâtons, et étaient insérés dans des appareils photo. Les bombes auraient été de petites tailles, mais largement assez puissantes pour déchiqueter la carlingue d’un avion de ligne.

Au moment de l’arrestation du groupe le 10 août 2006, il ne restait plus que deux semaines de préparatifs avant le lancement des opérations suicides.

Le MI5 surveillait activement Abdulla Ahmed Ali, depuis son retour du Pakistan en 2005, où il avait rencontré des équipes liées à al-Qaida.

DUSSELDORF (Allemagne) – Un des accusés dans un procès anti-terroriste a mis en cause jeudi les services secrets turcs dans la préparation d’un attentat à la bombe, déjoué de justesse en Allemagne.

Atilla Selek, 24 ans, qui comparaît avec trois autres islamistes devant un tribunal de Düsseldorf (ouest de l’Allemagne) pour y répondre de complot visant à perpétrer des attentats anti-américains en Allemagne, a affirmé qu’un cinquième suspect — Mevlüt Kar –, actuellement en fuite, coopérait avec les services de renseignements turcs.

“Je sais qu’il travaille avec les services secrets turcs”, a affirmé M. Selek dont le témoignage écrit a été présenté jeudi au tribunal spécial d’assises. L’accusé n’a pas réfuté ses dires.

“Il fait des choses dangereuses avec les services secrets”, a-t-il ajouté selon les termes de ses aveux faits à la police le 17 juin.

“Je sais qu’il ne fait pas ça pour Allah, mais pour ses propres intérêts”, a-t-il ajouté.

La Cour fédérale de justice allemande a émis mardi un mandat d’arrêt international à l’encontre de M. Kar, 30 ans, un Turc né à Ludwigshafen (ouest de l’Allemagne), soupçonné d’avoir fourni 26 détonateurs aux quatre accusés, membres d’un groupuscule islamiste de la nébuleuse Al-Qaïda.

“Sans Kar je n’aurais pas réussi à faire passer les détonateurs en Allemagne”, a également affirmé M. Selek, mettant l’accent sur les “contacts” de M. Kar.

Après avoir vécu longtemps à Ludwigshafen, M. Kar serait aujourd’hui réfugié en Turquie, selon des enquêteurs cités par le magazine Spiegel.

Selon l’accusation, les quatre accusés — trois Allemands, dont un d’origine turque et un Turc — rêvaient d’un nouveau 11-septembre et préparaient au minimum trois attentats à la voiture piégée, notamment contre la base militaire américaine de Ramstein (ouest).

Arrêtés en septembre 2007 dans une ferme dans l’ouest de l’Allemagne, ils détenaient de quoi fabriquer des bombes 100 fois plus puissantes que celles employées à Londres en juillet 2005.

Les quatre accusés, qui ont longtemps été suivis par la police qui écoutaient leurs conversations lorsqu’ils préparaient les attentats, risquent des peines de 15 ans de prison.

(©AFP / 20 août 2009 16h29)

LONDRES (Reuters) — Trois musulmans britanniques ont plaidé coupables d’avoir projeté des attentats à l’explosif dans le cadre d’un complot qui, selon l’accusation, visait notamment à placer des bombes liquides dans des avions pour les faire sauter en vol.

Ces trois hommes et deux autres ont aussi plaidé coupables de complot contre l’ordre public par la diffusion de vidéos montrant des attentats-suicide.
Ceux qui ont ainsi reconnu leur rôle sont au nombre de huit hommes jugés dans l’affaire dite de l’aéroport d’Heathrow, dont la découverte en août 2006 a suscité de nouvelles restrictions au transport de liquides sur les vols internationaux.
Le jury doit encore déterminer si les cinq hommes qui ont reconnu leur culpabilité et les trois autres sont par surcroît coupables d’avoir projeté de tuer des milliers de personnes en perpétrant les attentats sur des avions de ligne en partance pour l’Amérique du Nord.
Tout en reconnaissant avoir pu envisager de déclencher des explosions, certains des accusés affirment n’avoir jamais eu l’intention d’attaquer des avions ni de tuer des gens.
Selon le chef présumé du complot, Abdulla Ahmed Ali, ils auraient prévu de provoquer une explosion en forme de canular — peut-être au Parlement britannique — pour attirer l’attention publique sur un documentaire qu’ils comptaient réaliser afin de critiquer les politiques extérieures américaine et britannique.
«Nous n’avons jamais eu l’intention de tuer ni de blesser qui que ce soit», affirmait Ali au tribunal le mois dernier, à l’ouverture du procès. «Nous voulions quelque chose qui ne fasse pas seulement ’boum’ et puisse être pris au sérieux».
Les aveux de culpabilité sont intervenus dans la phase finale du procès en cours devant la Cour d’assises londonienne de Woolwich, qui a débuté il y a six semaines et devrait s’achever la semaine prochaine.

Source: La Presse

(AFP) –

MADRID — La justice espagnole a interdit au responsable indépendantiste basque Arnaldo Otegi de se rendre en France où il comptait passer ses vacances, le soupçonnant de vouloir y oeuvrer à la création d’un nouveau bras politique de l’ETA, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Poursuivi dans plusieurs affaires, le dirigeant de Batasuna, bras politique interdit de l’ETA, avait demandé à la justice l’autorisation de se rendre vendredi en France où il avait prévu de passer deux semaines de vacances.

Dans un premier temps, la justice avait accédé à sa demande avant de revenir sur sa décision.

Cette interdiction intervient après un avertissement du ministre de l’Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba selon lequel Batasuna ou tout autre parti prête-nom ne serait jamais légalisé tant qu’existerait le groupe armé ETA, même s’il se démarquait explicitement de la violence.

M. Rubalcaba avait souligné avoir “plus que l’impression” que Batasuna préparait pour l’automne la création d’un nouveau parti indépendantiste radical se démarquant de la violence, pour contourner l’inderdiction de Batasuna.

La justice espagnole soupçonne Otegi de vouloir entretenir des contacts en France pour monter cette nouvelle structure, avec en ligne de mire les élections municipales basques de 2011, a indiqué une source judiciaire, confirmant des informations du quotidien conservateur espagnol La Razon.

Batasuna a été déclaré hors la loi en 2003 par la justice espagnole en raison de ses liens avec l’ETA, une décision jugée justifiée fin juin par la Cour européenne des droits de l’Homme.

D’autres partis indépendantistes proches de Batasuna, comme ANV ou le PCTV ont également été interdits par la justice espagnole.

A l’occasion de son 50e anniversaire fin juillet, l’ETA a lancé une violente offensive en organisant plusieurs attentats en Espagne qui ont fait deux morts et une soixantaine de blessés.

Classée organisation terroriste par l’UE, l’ETA est tenue pour responsable de 828 morts en 41 ans d’attentats visant à contraindre le gouvernement espagnol à reconnaître le droit à l’autodétermination du Pays Basque.

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AP | 13.08.2009 | 00:18

La chaîne Sky News et la BBC ont affirmé mercredi que le Libyen Abdelbaset Ali al-Megrahi, condamné à la réclusion à perpétuité pour l’attentat de Lockerbie en décembre 1988, allait être prochainement libéré mais le ministre écossais de la Justice en charge du dossier a déclaré qu’aucune décision n’avait encore été prise.

L’ancien agent des services secrets libyens, condamné pour l’attentat à la bombe contre un Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de Lockerbie (Ecosse) qui avait fait 270 morts -des Américains pour la plupart-, est atteint d’un cancer en phase terminale.

Sky News et la BBC ont rapporté qu’Al-Megrahi allait être bientôt remis en liberté, mais la décision finale dépend du ministre écossais de la Justice Kenny MacAskill. Ce dernier a déclaré mercredi soir à la télévision écossaisse qu’aucune décision n’avait encore été prise et qu’un certain nombre d’options étaient à l’étude. AP