NOUVELOBS.COM | 17.02.2009 | 19:05

L’ancien entraîneur de Laure Manaudou a été condamné en appel à 2.000 euros d’amende pour une attaque à connotation sexuelle envers des journalistes du quotidien sportif L’Equipe.

Philippe Lucas (Sipa)

Philippe Lucas (Sipa)

La cour d’appel de Versailles a condamné mardi 17 février à 2000 euros d’amende dont 1000 euros avec sursis l’ex-entraîneur de la championne de natation Laure Manaudou, Philippe Lucas, pour “injure publique” à l’égard du quotidien sportif l’Equipe, a-t-on appris de source judiciaire.
Cet arrêt confirme la décision de première instance du tribunal de Nanterre rendue en juin qui avait condamné Philippe Lucas à 2000 euros d’amende.

“La voix de la fédé”

Dans une interview publiée en décembre 2007 par le magazine masculin FHM, Philippe Lucas était notamment interrogé sur ses relations avec les médias: “Vous qui avez sorti la natation de son anonymat, vous vous dites maltraité par la presse ?”, lui demandait-on.
L’entraîneur répondait: “Je dis pas ça pour les Guignols (de l’Info). Ni pour la presse généraliste. Mais L’Equipe, comme ils ne veulent pas se fâcher avec leur source d’infos, c’est la voix de la fédé (Fédération française de natation, ndrl)”.
S’ensuivait une attaque à connotation sexuelle sur les journalistes du quotidien, jugée injurieuse par la cour d’appel de Versailles.

Le 17/02/2009 – Une fillette avait été blessée. La conductrice condamnée avait expliqué avoir agi ainsi après avoir appris que sa propre fille devait être placée par un juge.

Le 10 février, elle avait volontairement foncé sur la grille d’une école maternelle de Coulommiers. Une fillette de 4 ans avait été blessée. La conductrice a été condamnée lundi soir à 3 ans de prison dont 2 avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve de 3 ans.

Recherchée après les faits, elle s’était finalement livrée vendredi soir au commissariat où elle avait été placée en garde à vue. Elle avait expliqué avoir agi ainsi après avoir appris que sa propre fille devait être placée par un juge des enfants. La fillette, heurtée légèrement par la voiture, avait été transportée à l’hôpital pour un contrôle mais est hors de danger. Une cellule médico-psychologique avait été mise en place à l’école afin d’encadrer les personnes choquées.

Jugée en comparution immédiate, la conductrice a été maintenue en détention.

(D’après agence)

La cour d’appel de Douai a relaxé mardi un médecin, ex-membre de la secte Graal, condamné en première instance pour non-assistance à personne en danger après la mort, en 1997, d’une patiente cancéreuse traitée par homéopathie.

Gérard Guéniot, 62 ans, avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et à l’interdiction définitive d’exercer, en juin 2006, par le tribunal correctionnel de Lille.

En appel, le parquet avait requis la confirmation de cette condamnation.

Craignant de suivre une chimiothérapie, Evelyne Marsaleix, une mère de deux enfants atteinte d’un cancer du sein, avait consulté deux médecins lillois, M. Guéniot et un confrère, Michel Saint-Omer, tous deux adeptes de médecine douce et anciens membres du Graal.

Ce mouvement, qui recommande notamment les thérapies parallèles plutôt que la médecine classique, avait été classé comme secte dans un rapport parlementaire de 1995.

Les médecins avaient notamment fait observer à leur patiente un jeûne de 21 jours et prescrit des soins à base de cataplasme d’argile ainsi qu’un traitement avec des gélules homéopathiques à base de gui. La malade était décédée en janvier 1997 à l’âge de 31 ans.

L’Association de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (ADFI), qui s’était constituée partie civile, a vivement regretté mardi la relaxe du Dr Guéniot.

“On est triste. Les filles de Mme Marsaleix, aujourd’hui âgées de 18 et 15 ans, attendaient une condamnation”, a indiqué à l’AFP la présidente de l’ADFI-Nord-Pas-de-Calais, Charline Delporte.

Pour l’un des avocats du médecin, François Jacquot, c’est “la fin d’une horreur judiciaire qui a duré 15 ans”. Au cours des audiences, il avait plaidé que le médecin n’avait vu qu’une seule fois Mme Marsaleix, “22 mois avant sa mort”.

Le Dr Saint-Omer, jugé aussi en juin 2006 pour le même chef, avait été condamné à deux ans de prison avec sursis. Il n’avait pas fait appel.

CLICANOO.COM | Publié le 17 février 2009

COUR D’ASSISES. L’ouverture du procès de la tuerie de Fenoarivo, consacrée à la lecture de l’imposant acte d’accusation, a surtout été marquée par une première algarade entre avocats. La défense réclame le renvoi du procès en raison de multiples absences de témoins.

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De cette première journée d’audience consacrée à la tuerie de Fenoarivo d’avril 2001, on retiendra la fastidieuse lecture de l’ordonnance de mise en accusation renvoyant Mamode Abasse Mamodtaky, Yohan Babar Ali, Jean-François Crozet et Riazhoussen Damdjy d’assassinats, tentative d’assassinats et complicité de ces faits devant la cour d’assises de la Réunion. Un document de plusieurs centaines de pages, allongé des retouches de la chambre de l’instruction qui avait prononcé un non-lieu en faveur d’une des sœurs de Mamodtaky, Fazilakhatoune, et de son premier mari Rishad Asgaraly. Six heures auront été nécessaires à la lecture publique de ces documents : un véritable calvaire pour les parties civiles qui ont revécu cette terrible journée du 22 avril et l’attaque de toute leur famille par un commando armé. Le vertige gagne la salle à l’énumération des victimes : cinq morts, cinq blessés graves, une litanie de nom qui s’égrène et donne toute son ampleur au massacre. Mais comme on pouvait s’y attendre, les hostilités ont été lancées entre avocats des différentes parties dès le début de l’audience. Alors que le président Jean-Pierre Szysz procède à l’appel des témoins et experts, une quarantaine en tout, il apparaît clairement que tout le monde ne serait pas présent. 19 témoins cités à comparaître sont déclarés manquants, l’occasion pour le ténor du barreau marseillais Me Gilbert Collard, avocat de Riaz Damdjy, de s’offrir une première sortie et demander purement et simplement le renvoi du procès : “Trop de témoins, essentiellement de l’accusation, sont absents. C’est déplorable pour le principe de l’oralité des débats et une atteinte aux droits de la défense qui doit pouvoir se confronter à ces témoins à charge.”

“Nous aurons donc droit au procès d’une justice impuissante à faire venir ses témoins”

L’avocat général François Basset, représentant le ministère public, déplore également ces absences : “Mais j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir. Les convocations ont été envoyées depuis octobre dernier. Mais beaucoup de témoins résidant Madagascar, je n’ai pas de moyen plus coercitif de les faire venir que de transmettre ma demande à la chancellerie, ce qui a été fait.” “Nous aurons donc droit au procès d’une justice impuissante à faire venir ses témoins”, ironise Me Collard. À signaler cependant que ni la justice française et encore moins l’administration branlante de Madagascar n’avaient les moyens de payer les billets d’avion de ces témoins. La grande absente sera sans aucun doute Me Marianne Razafinimanana, avocate malgache et maîtresse de Mamodtaky. Après l’avoir servi “d’abord pour l’argent, puis par amour, et enfin sous la menace”, allant jusqu’à rejoindre le fugitif dans sa cache en Ouganda, c’est elle qui a fini par confier aux enquêteurs que Mamodtaky est bien l’instigateur du massacre, et de fournir à ceux-ci l’identité du troisième tireur présumé, le Réunionnais Jean-François Crozet. Autres témoins restés à Madagascar, les auteurs d’une première tentative d’assassinat d’Anita Remtoula et de son frère Alexandre, un ex-beau-frère de Mamodtaky ayant eu vent du recrutement d’un tueur, ou encore le gardien de la propriété Tsambo, témoin oculaire de la tuerie. Leurs dépositions seront vraisemblablement lues en cours d’audience, quand les avocats de la défense auraient sans doute souhaiter les passer au feu des questions à la barre. Les magistrats de la cour d’assises ont en effet posé un sursis à statuer sur cet incident et laissé l’audience se poursuivre

Sébastien Gignoux Jérôme Leglaye

Extraits de l’ordonnance de mise en accusation

”On a franchi un bosquet et on s’est retrouvé face à une terrasse et un jeu de pétanque. Babar a surgi comme un fou et a commencé à arroser partout comme un forcené. Moi aussi j’ai tiré devant moi, mais en paniquant. (…) J’étais effrayé. Je crois que je n’ai lâché que deux coups, et je me suis retourné. Je vous jure : quand j’ai vu Babar dans sa folie, j’ai eu peur. J’ai vu les dégâts que ça avait fait devant moi, la panique, les cris, le bruit…” Audition de Jean-François Crozet, troisième tireur présumé.
”Il vaut mieux être victime que mis en examen dans cette affaire. Les Remtoula ont tellement bien fait que mon frère a dû partir, il n’a plus sa fille.” Audition de Fazilakhatoune, sœur de Mamodtaky.
”Il faut que cette affaire s’arrête maintenant, que Mamode fasse sa peine et que nous, ses sœurs puissions à nouveau reprendre une vie normale, pas à la merci et au service de mon frère et de mon père.” Audition de Saylakhatoune, sœur de Mamodtaky.
”Mamodtaky prétendait être victime d’un véritable complot dans lequel les vrais commanditaires (…) l’auraient contraint à fuir pour que les soupçons pèsent sur sa personne en faisant croire à un règlement de comptes entre Karanes.” Ordonnance du juge d’instruction Julien Simon.
”Après repérages (…) les trois tueurs finissaient par tirer le 22 avril 2001 sur toute une famille rassemblée pour un dimanche festif, famille brisée mais qui voulait encore croire en la justice.” Ordonnance du juge d’instruction Julien Simon.

Le tribunal correctionnel de Meaux a condamné la conductrice qui a foncé dans l’école maternelle à une peine dépassant les réquisitions du parquet.

Guénaèle Calant | 17.02.2009, 07h00

C’est tard dans la soirée, hier, que le jugement est tombé : le tribunal correctionnel de Meaux a condamné Nathalie Peltier, 36 ans, à trois ans de prison dont un an ferme. Cette mère de famille avait foncé avec sa voiture, mardi dernier, dans la cour de l’école maternelle de Vaux, à Coulommiers, en pleine récréation.

C’est une femme frêle, à la voix faible, qui est apparue dans le box des prévenus, à 19 heures.
Car pour aboutir à ce jugement, les enseignants et les parents du petit garçon blessé lors de ce coup de folie ont dû patienter cinq heures et demie ! Patients, ils l’ont été. Mais surtout, ils sont restés dignes et modérés dans leurs déclarations. Ceux qui se sont portés partie civile n’ont demandé aucuns dommages et intérêts. Ce qui revenait dans leur bouche : « Je ne comprends pas son comportement. » Très choquée par l’événement, la directrice de l’école qui a refusé le mardi 10 février de remettre la petite Julie à sa maman suivant une décision de justice a raconté : « Dès que j’ai vu sa mère arriver, j’ai mis la petite à l’abri. Et j’ai au moins cet honneur de dire qu’elle n’a pas vu tout ça. » En revanche, 90 autres enfants et nombre d’enseignants ont assisté aux diverses manoeuvres de la voiture, en pleine cour d’école. Personne n’a enfoncé la mère de famille à l’audience : selon les témoins, elle ne voulait pas tuer ou blesser… mais elle aurait pu le faire. Le père du petit garçon blessé a résumé la scène : « C’est un miracle. »
« L’émotion est palpable dans ce dossier. Nous sommes tous touchés, en tant que citoyens, que parents. Sa réaction a été disproportionnée. Nous avons affaire à des faits graves et à une personnalité complexe. Je ne comprends pas que ce soit jugé en comparution immédiate. Je reconnais un avantage à la cour d’assises, c’est qu’on prend son temps pour écouter les témoins, les experts, les victimes, l’accusé », a plaidé l’avocate de la défense, M e Nadia Zaïd.
La tête baissée, Nathalie Peltier a bredouillé : « Je ne suis pas une personne, je suis un monstre. » Pas tout à fait. Car, comme l’a souligné Maud Gauthier, la substitute du procureur, qui a requis seize mois de prison dont six ferme, « la prévenue est allée à l’hôpital de Coulommiers pour se soigner et a demandé à voir la police. » Un monstre, non. Une femme à la vie dure, oui. Mariée à un homme ultraviolent, qui a écopé d’une peine de réclusion aux assises, elle a subi des sévices et a vu son aînée faire l’objet d’un placement. L’idée de voir sa seconde fille placée (voir encadré) l’a fait dérailler.

NOUVELOBS.COM | 17.02.2009 | 12:45

Déjà parents de deux enfants, ils auraient proposé de vendre leur enfant à naître 15.000 euros à un couple de Belges, contacté par internet. Ils ont écopé d’un an de prison avec sursis.

Un couple de Meurthe-et-Moselle a été condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir tenté de vendre un enfant à naître, a-t-on appris mardi 17 février par leur avocate.
L’homme et la femme, âgés de 21 ans et déjà parents de deux enfants, avaient proposé de vendre leur futur enfant 15.000 euros à un couple de Belges contacté par internet en janvier 2007, soit une somme équivalente au montant de leurs dettes.
“Il y a une grande détresse dans cette histoire, tant matérielle que morale”, a expliqué leur avocate, Me Marie Staechele, interrogée par Reuters.

Don d’ovocytes

Les deux jeunes personnes, qui ont été condamnés lundi, n’étaient pas poursuivis pour “atteinte à la filiation”, la transaction n’ayant pas abouti, mais pour “escroquerie”, le couple belge ayant porté plainte après avoir versé une avance de 6.000 euros sans rien voir venir. Me Marie Staechele estime que la jeune mère lorraine aurait seulement proposé ses ovocytes avant que les clients belges lui demandent de leur vendre un bébé. La gestation pour autrui – on parle aussi de “mères porteuses” -, avec ou sans don d’ovocyte, est interdite en France mais autorisée en Belgique. Cette technique consiste, pour une femme, à porter l’enfant d’un autre couple par implantation d’embryons fécondés in vitro ou par insémination avec le sperme de l’homme. La commercialisation de tout ou partie du corps humain est cependant interdite par une convention du Conseil de l’Europe et, par conséquent la vente d’un enfant.

Voyage à Disneyland

La Française s’était in fine découverte enceinte, peu de temps après le dépôt de la plainte. Son troisième enfant, un garçon est né début 2008. “Je pense qu’elle a compris. Finalement, elle a eu un enfant, elle l’a gardé, ils l’aiment”, conclut l’avocate du couple. Me Marie Staechele précise que le premier usage fait par le jeune couple est parti en voyage à Disneyland avec leurs enfants grâce à l’argent versé pour le futur bébé. Le couple belge déjà cinq fois parents, s’est vu refuser par les juges le remboursement des 6.000 euros qu’ils réclamaient. (Avec Reuters)

12:12 – lundi 16 février 2009

Michael Jervis, un Anglais de 48 ans, a refusé ce matin de comparaître devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine où il doit être jugé pour un viol, commis en octobre 2003 à Rennes sur son ancienne petite amie, âgée de 29 ans. L’accusé estime qu’il n’a pas eu le temps de préparer sa défense et prétend que son état de santé ne lui permet pas d’être jugé. Un médécin a été appelé pour l’examiner. La cour d’assises avait déjà prononcé une première condamnation à six ans d’emprisonnement en 2006 devant un box vide. Michael Jervis était alors en cavale. En 2004, il avait réussi à s’échapper de l’hôpital psychiatrique Guillaume-Régnier de Rennes où il avait été interné après son incarcération. Interpellé en novembre 2008 en Angleterre, il a été extradé quelques semaines plus tard. Il a écopé en janvier dernier de six mois de prison ferme pour son évasion.

Plus d’informations demain dans Ouest-FranceOuest-France

Villiers-le-Bel

Condamné à trente ans de réclusion, l’an dernier, pour l’assassinat de sa femme, dont le corps n’a pas été retrouvé, Amirouche Hamour est rejugé en appel à partir de ce matin.

Frédéric Naizot | 16.02.2009, 07h00

Nadia a disparu de la cité des Carreaux, à Villiers-le-Bel, il y a plus de quatre ans, sans laisser la moindre trace. Elle a été recherchée en vain pendant plusieurs années. Ce matin, le second procès de son assassin présumé, son propre mari avec lequel elle avait engagé une procédure de divorce, s’ouvre devant la cour d’assises d’appel de Versailles (Yvelines) et devrait durer une semaine.

Amirouche Hamour, qui est accusé d’avoir tué son épouse, dont le corps n’a jamais été retrouvé, est rejugé un an après avoir été condamné à trente ans de réclusion criminelle en première instance à Pontoise.

« Nous demandons toujours la vérité »

L’atmosphère qui régnait alors dans la salle d’audience avait été extrêmement lourde. Face à la famille de Nadia, qui l’exhortait à reconnaître enfin le crime, l’accusé avait continué à nier farouchement toute implication dans la disparition de sa femme. Personne n’a jamais revue, depuis le 22 novembre 2004, cette mère de 41 ans qui, de l’avis de tous, adorait ses cinq enfants, âgés aujourd’hui de 12 à 19 ans.

L’ambiance oppressante, parfois suffocante, du mois de mars 2008 lors du procès risque pourtant d’être de nouveau de mise à Versailles. Non seulement parce que l’auteur présumé, qui a changé entre-temps d’avocats, semble devoir observer la même ligne de défense, mais aussi du fait de l’intervention d’un événement totalement inattendu, l’été dernier, avec la découverte de papiers d’identité de la disparue.
« Nous demandons toujours la vérité, insiste Yazid, le jeune frère de Nadia.

Nous allons assister au procès dans la dignité. Les enfants de Nadia seront présents à l’audience. L’accusé aura peut-être quelque chose à nous dire… »

CLICANOO.COM | Publié le 15 février 2009

COUR D’ASSISES. Le 22 avril 2001, cinq membres de la famille Remtoula, karanas français de Madagascar, trouvaient la mort sous les balles d’un commando armé. Demain, Mamode Abasse Mamodtaky et l’équipe de tueurs présumés, réunie au complet, est présentée devant le jury populaire. Parmi les avocats, des ténors du barreau national, comme Eric Dupont-Moretti et Gilbert Collard. Quinze jours sont prévus pour ce procès qui sort de l’ordinaire.

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C’est sans doute l’un des faits divers les plus sanglants et les plus exceptionnels de la décennie, dans tout l’océan Indien, qui se présente à juger à compter de demain devant la cour d’assises de la Réunion. Une affaire hors-norme, d’autant plus inhabituelle qu’elle s’est déroulée sur un sol étranger, mais faisant des victimes françaises. À de nombreux autres points de vue, ce dossier sort du cadre usuellement connu des affaires criminelles traitées à la Réunion.

Une violence exceptionnelle La tuerie de Fenoarivo, c’est une scène digne des pires films de mafiosi. Trois hommes armés surgissent des buissons à cinq mètres à peine de la terrasse où se trouvent une quinzaine de personnes : hommes, femmes, enfants. Indifféremment, ils arrosent le devant de la villa à coups de Kalachnikov et armes de poing avant de prendre la fuite. Cinq morts, dont deux mineurs, et autant de blessés graves. Des dizaines d’impacts de balles sont relevés sur les murs, devant lesquels restent des poussettes et des vélos d’enfants. Crozet, le troisième tireur, décrira un Babar Ali faisant feu “comme un forcené” avec sa Kalachnikov. Considéré comme dangereux et capable de s’évader, Mamodtaky fait l’objet de déploiements de forces de police exceptionnels à chacun de ses déplacements depuis son arrestation. Un service d’ordre renforcé est prévu pour ce procès.

- Une enquête de longue haleine À Madagascar, l’affaire va rapidement aboutir à un non-lieu. Principal suspect, Mamodtaky est blanchi par son beau-frère Babar Ali, qui, officiellement, décède en prison après s’être accusé des meurtres. L’enquête rebondit en 2003 lorsque les victimes saisissent la justice française. En cavale, Babar Ali et Mamodtaky vont être respectivement arrêtés en 2004 et en 2005. Plus de trois ans d’instruction seront encore nécessaires.

- L’océan Indien comme terrain d’investigations Tuerie à Madagascar, enquête à la Réunion, la cavale de Mamodtaky l’emmènera successivement aux Comores, à Maurice, aux Seychelles, au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda… La famille Mamodtaky a aussi des intérêts au Pakistan, et c’est en région parisienne que Babar Ali refait surface en novembre 2004.

- Une procédure complexe Comme il nie depuis son arrestation, Mamodtaky va multiplier les moyens de sa défense et les versions des faits au cours de l’instruction. N’hésitant pas à mettre en cause la probité d’un enquêteur et du premier juge en charge de l’enquête, ses avocats déposent de multiples recours qui ralentissent la procédure. Il faudra finalement six ans aux juges français pour clore le dossier. Et quinze jours d’audience pour tenter d’y voir clair.

- La corruption de l’administration malgache en toile de fond Comment Mamodtaky a-t-il pu bénéficier d’un non-lieu à Madagascar ? Comment son complice présumé Babar Ali a-t-il pu “décéder” en prison et s’évader ainsi ? Toute l’enquête fait apparaître des soupçons de corruption de l’appareil judiciaire malgache, depuis des enquêteurs locaux jusqu’aux magistrats. Mamodtaky, à qui l’on prête des liens avec le régime Ratsiraka, ira jusqu’à faire auditionner l’ancien ministre de la justice malgache dans ce dossier. La dernière ligne de défense du principal accusé consiste d’ailleurs en une théorie du complot fomentée par l’administration malgache de l’époque pour le faire taire. Mamodtaky évoque des détournements de fonds provenant du FMI, ceci pouvant expliquer le transit vers la Réunion de quelque 15 millions de francs déclarés en 2001.

Sébastien Gignoux Infographie : F. Pinto

- UNE INSTRUCTION FLEUVE Une instruction fleuve 22 avril 2001 : cinq personnes dont deux enfants de la famille Remtoula, Karanas de nationalité française établis à Madagascar sont tuées dans leur propriété de Fenoarivo, à 15 km d’Antananarivo. Abasse Mamodtaky, mari d’Anita Remtoula et principal suspect, a disparu dans la nature. Juillet 2001 : Khizar Abbas Khan, alias Babar Ali, beau-frère de Mamodtaky par sa sœur Fazilakhatoune, s’accuse des meurtres. Novembre 2001 : malade, Babar Ali décède (officiellement) en maison d’arrêt à Madagascar.

Septembre 2002 : Suite aux aveux de Babar Ali, Mamodtaky bénéficie d’un non-lieu de la part de la justice malgache.

Octobre 2002 : Mamodtaky réapparaît à Madagascar, d’où il est expulsé. Début de l’errance dans l’océan Indien.

Septembre 2003 : plainte avec constitution de partie civile d’Anita Remtoula, épouse de Mamodtaky et survivante de la tuerie. Ouverture d’une information judiciaire pour assassinats et tentatives d’assassinats. La police française reprend l’enquête.

Novembre 2004 : Babar Ali, officiellement mort, réapparaît dans l’appartement de sa femme à Garges-lès-Gonesse, en région parisienne. Interpellé, il est ramené à la Réunion, mis en examen et écroué.

Février 2005 : Mamodtaky, de retour à Madagascar, vit dans la clandestinité.

4 avril 2005 : Mamodtaky est interpellé pour entrée illégale sur le territoire par les gendarmes malgaches, après quatre ans de cavale entre Maurice, Ouganda et Tanzanie. La France demande son extradition. 2 juillet 2005 : Mamodtaky, extradé vers Paris, est escorté par les policiers à la Réunion, où il est mis en examen et écroué.

Avril 2006 : Les policiers français en enquête à Madagascar interpellent Fazilakhatoune Mamodtaky et son premier mari, Rishad Asgaraly, tous deux soupçonnés de complicité. Deux hommes malgaches sont également interpellés, reconnaissant avoir été contactés par Mamodtaky pour une première tentative d’assassinat d’Anita Remtoula début avril 2001, tentative avortée.

Août 2006 : Fajilakhatoune et Asgaraly sont extradés vers la Réunion, mis en examen pour complicité et écroués

Mars 2007 : Riaz Damdjy, est interpellé, mis en examen et écroué pour complicité par fourniture de moyens ; Jean-François Crozet est interpellé, mis en examen et écroué pour complicité d’assassinat.

Mars 2008 : Fazilakahtoune et Rishad Asgaraly, libres, bénéficient d’un non-lieu devant la chambre de l’instruction.

En juin 2008, Jimmy Hornec, 32 ans, qui est un cousin des “parrains” présumés du milieu parisien, avait été condamné à sept ans de prison dans le cadre du procès, un mois plus tôt, de plusieurs membres de cette famille pour association de malfaiteurs, au Tribunal correctionnel d’Amiens.

Comme il était en cavale au moment de ce procès, la condamnation avait été donnée par défaut. Depuis, il a été arrêté par les services de police en novembre 2008, à Noisy-Le-Sec.

Etant considéré par l’accusation comme le vrai responsable du vol  et de la tentative de vol avec violences de voitures sur l’autoroute, dont celle de l’acteur, réalisateur et humoriste Dany Boon en 2002, il a été rejugé, en sa présence cette fois dans le box, vendredi 13 février.

Il était personnellement poursuivi pour avoir, entre autres, tenté de voler le 20 mars 2002 sur l’autoroute A1 dans le sens Lille-Paris la Mercedes du comédien. Dany Boon rentrait ce soir-là à Paris après un gala à Lille, son régisseur au volant de sa voiture, et lui sur la banquette arrière avec son chien.

Suivi par un véhicule équipé d’un gyrophare comme les voitures de police, le régisseur avait arrêté la voiture sur la bande d’arrêt d’urgence, pensant à un contrôle. Il est sommé de présenter les papiers à ce qui s’avérera être de faux policiers, lsquels tentent de s’emparer de la Mercedes. Dany Boon qui ne veut pas qu’on emporte son chien, s’interpose et reçoit un coup au visage. Les voleurs partent avec la voiture, mais cette dernière, équipée d’un système sophistiqué d’antivol s’arrêtera quelques mètres plus loin.

Jimmy Hornec a été formellement reconnu tant par Dany Boon que par son régisseur, alors que l’homme n’a pas cessé de clamer son innoncence.

Le procureur a requis une peine de cinq à six ans de prison ferme contre le présumé agresseur. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 10 mars. Cette affaire a longtemps pertubé l’acteur.