19 février 2009 à 15H28

L’avocate générale Jacqueline Dufournet vient de demander devant la cour d’assises d’appel du Rhône une peine de 15 années de réclusion criminelle à l’encontre d’Edwige Alessandri, 50 ans, pour avoir tué au cours de la nuit du 16 au 17 juillet 2000 son époux Richard pendant son sommeil à leur domicile de Pernes les Fontaines. Me Thierry Levy plaide actuellement l’acquittement de Mme Alessandri qui a toujours contesté avoir commis ce meurtre. La cour rendra son verdict demain.

Mme Alessandri, qui se présente libre après avoir effectué 33 mois de détention, avait été condamnée par la cour d’assises de Vaucluse à la peine de 12 années de réclusion criminelle . La cour d’assises d’appel de Nimes avait statuée dans le même sens. Un arrêt cassé par la cour de cassation pour un vice de forme.

Un cafetier de 28 ans a été condamné à un an de prison ferme jeudi par le tribunal correctionnel de Valenciennes pour avoir incité à boire un client qui avait été retrouvé mort le lendemain.

Le tribunal a condamné l’ancien patron de bar à trois ans de prison dont un an ferme.

A l’audience, le prévenu avait reconnu sa responsabilité et regretté d’avoir lancé un pari à ses clients.

Le 6 novembre 2008, il avait promis une tournée générale à qui boirait des mélanges d’alcool, et avait servi des cocktails d’alcool fort à la victime.

L’homme âgé de 35 ans avait été raccompagné chez lui par deux amis. Il avait été retrouvé mort avec plus de 5 grammes d’alcool par litre de sang.

Les deux amis, poursuivis pour “non-assistance à personne en danger” ont été relaxés par le tribunal.

Pierre Savary, édité par Yves Clarisse

19 février 2009

Prévenus d’avoir participé à un trafic de stupéfiants en 2007 et début 2008 sur la région morlaisienne, quinze prévenus comparaissent depuis hier sous bonne garde au tribunal de Morlaix.

Pour cette première journée, seuls douze des quinze prévenus sont présents. La plupart sont issues de la région parisienne. Cinq sont en détention provisoire depuis leur arrestation, en février2008. Les autres, sous contrôle judiciaire, comparaissent libres. Ce nouveau procès de la drogue sur Morlaix est placé sous haute surveillance. L’enceinte du tribunal est, en effet, protégée par les hommes du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale) et des gardes mobiles.

Règlement de comptes

Ce dossier fleuve avait débuté par deux affaires de violences s’étant déroulées à Morlaix en août et octobre2007. La première rixe avait eu lieu dans le quartier populaire de la Vierge Noire. Elle ressemblait fort à un règlement de comptes. L’un des prévenus avait été passé à tabac. Un fusil avait été brandi. Ces violences répétées avaient éveillé les soupçons des enquêteurs de la police de Morlaix et de la police judiciaire de Brest. Leur enquête conjointe avait permis de mettre à jour un trafic de stupéfiants sur Morlaix et sa région. Le procès qui s’est ouvert hier s’est révélé d’une confusion extrême, avec une multiplication de versions contradictoires. Appelés, un par un, à s’expliquer devant les juges, les prévenus sont tous revenus sur les déclarations faites lors des gardes à vue puis devant le juge instructeur. Ces revirements ont fini par irriter la présidente du tribunal. «C’est curieux de constater que les policiers de Morlaix ont tous été victimes de maladies d’oreilles», a-t-elle ironisé.

«Vous vouliez être le boss»

L’un des principaux protagonistes, un homme originaire de la région parisienne installé à Morlaix depuis plus de deux ans, est soupçonné d’avoir voulu mettre la main sur le marché des stupéfiants à Morlaix. En n’hésitant pas à employer la manière forte. C’est cette lutte pour le pouvoir-«Vous vouliez être le boss»-qui l’aurait entraîné à tendre un guet-apens à l’un des autres prévenus et à le frapper. Le tribunal s’est longuement attardé sur le cas de sa «victime». En s’interrogeant, notamment, sur le décalage existant entre ses revenus officiels et son train de vie. L’intéressé, qui aurait pu bénéficier du RMI, ne l’avait pas demandé. Ce qui ne l’avait pas empêché de faire l’acquisition d’une Mercedes, puis d’une BMW et de deux motos. «Je suis quelqu’un de débrouillard, c’est tout», a avancé le prévenu, en admettant au passage «avoir vendu un peu de drogue, peut-être deux kilosde résine de cannabis». Au total, des centaines de grammes de cocaïne et des dizaines de kilos de cannabis auraient été écoulées sur le marché morlaisien en 2007 et début 2008.

«Leur paye pour un bout de shit»

Les approvisionnements étaient effectués dans la région parisienne. La plupart des prévenus ont reconnu être des consommateurs réguliers de cannabis et de cocaïne. Tous ont tenté de minimiser les quantités achetées et revendues. Certains ont mis en avant un marché local porteur pour les dealers de drogue. «À Morlaix, les gens sont prêts à donner leur paye pour avoir un bout de shit», a expliqué un prévenu. Le procès se poursuit aujourd’hui, avec les réquisitions du parquet et les plaidoiries des avocats.

Source

Bastia –  19 février 2009

Après trois jours d’audience, la cour d’assises de Haute-Corse a, en appel et sous la présidence de Jean Brunet, condamné hier Paul-Joseph Poggi à 13 ans de réclusion criminelle sans délai de sûreté. Soit deux années de moins qu’en octobre 2007 à Ajaccio où ce verdict de première instance avait été assorti d’une peine incompressible de dix années.

Une dernière fois, l’accusé avait eu l’occasion de redire, en début de séance, qu’il ne voulait « pas tuer cet homme, juste lui faire peur ». Une thèse naturellement rejetée avec vigueur par Me Dominique Ferrari, l’avocat des parties civiles. Selon lui « Poggi voulait en découdre ! S’il se sentait menacé, il avait largement le temps d’avertir la gendarmerie. On peut parler de crime abject, de crime odieux, de crime de lâche ! » Et pour donner plus de poids à sa plaidoirie, Me Ferrari avait usé de l’opposition des deux personnalités : « Émile Corticchiato était un jeune homme de bien, il défendait et même incarnait les vraies valeurs de la Corse. L’homme qui lui a ôté la vie est quelqu’un qui n’est jamais content, qui rend toujours responsables les autres de sa situation et qui avait fini par communiquer à son épouse son délire de la persécution. Pour l’assassinat dont il s’est rendu coupable, je ne réclame pas vengeance mais simplement justice… »

« Les amis de ses ennemis sont ses ennemis »

L’avocat général Hyppolyte Savelli avait évidemment abondé dans son sens, en rappelant les propos de Paul-Joseph Poggi dès lors qu’il avait su imminente la « visite » d’Émile Corticchiato : « J’avais de mauvaises choses dans la tête ». Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public avait ensuite démonté le processus qui, comme dans une tragédie antique, avait conduit au drame : « Le sort de la victime a été scellé dès lors qu’il a été prononcé son nom dans la querelle des deux femmes. Dans l’esprit de Paul-Joseph Poggi, il était dès lors devenu un réel danger et les mots qu’il a employés pour le décrire traduisent son animosité envers lui. Plus tard, il parlera même de « pourriture » ! Son raisonnement tient au fait que les jeunes qui avaient roué de coups son fils, fréquentaient l’établissement tenu par la compagne d’Émile Corticchiato. L’un et l’autre ont dès lors été suspectés d’appartenir au complot. Suivant la formule consacrée, l’accusé avait fait des amis de ses ennemis, ses propres ennemis. Tout simplement parce qu’il n’y a, dans son esprit, que deux thèses possibles : soit on est avec lui, soit on est contre lui ! »

En conséquence, l’avocat général en était venu à requérir contre Paul-Joseph Poggi une peine d’emprisonnement plus lourde que celle initialement prononcée. À savoir : de 18 à 20 ans dont les deux tiers incompressibles.

Il avait alors appartenu à Me Karine Foata d’ouvrir les plaidoiries de la défense. Après avoir rappelé que Mickaël Poggi n’avait pas seulement été tabassé mais aussi menacé de mort par ses agresseurs (d’où l’achat du pistolet par son père) elle avait réfuté la préméditation en donnant une autre interprétation des « mauvaises choses » auxquelles l’accusé avait dit avoir pensé : « Il parlait de ce qui pouvait arriver à sa famille, au danger qui planait sur les siens, et non de ce qu’il se préparait à faire ! »

« Pas irrécupérable pour la société »

Me Antoine-Pierre Carlotti insistait à son tour sur le fait que « Paul-Joseph Poggi n’avait, face au péril, pas une structure mentale qui aurait pu lui permettre de faire la part des choses ». Revenant sur l’altération du discernement évoquée par l’expert psychiatre, il demandait donc à la cour de prendre en compte cette atténuation de la responsabilité pour rendre un verdict plus juste que la sentence ordonnée en première instance. Enfin, Me Sacha Thomas-Porri avait retracé le parcours de l’accusé pour parler de « tous les préjudices qui l’avaient jalonné, jusqu’à cette journée du 1er novembre 2005 faite, elle-même, d’un tragique enchevêtrement d’actes et de mots qui allaient rendre la situation incontrôlable ». Insistant sur l’incapacité de Paul-Joseph Poggi à mettre des mots sur sa souffrance et à exprimer clairement son ressenti des événements, il avait au préalable vertement rejeté « l’idée que cet homme puisse être irrécupérable pour la société ».

Des arguments développés avec beaucoup de conviction par la défense et qui ont donc convaincu les jurés de ne pas retenir la préméditation dans l’assassinat du malheureux Émile Corticchiato.

Compte Rendu D’audience Jean-paul Cappuri

18/02/2009 | 19:11 par Ph.L./AFP

Le verdict dans l’affaire de l’incendie du poste de police de l’Ousse-des-Bois à Pau est tombé. Tous sont acquittés.

Les huit hommes accusés de l’incendie d’un poste de police dans le quartier de l’Ousse-des-Bois à Pau ont été acquittés par la cour d’assises de Toulouse, confirmant ainsi le jugement de 2005. Les policiers présents dans la salle d’audience se sont dits “écoeurés” du verdict.

Des peines de 8 ans d’emprisonnement avaient été requises mardi devant la cour d’assises de Haute-Garonne à Toulouse contre quatre des huit hommes poursuivis pour l’incendie d’un poste de police en 2003 à Pau, et acquittés en 2005 par les assises des Pyrénées-Atlantiques.

L’avocate générale, Florence Galtier, avait demandé des peines plus clémentes qu’en première instance. Elle a demandé des condamnations contre quatre des accusés, estimant qu’il n’y avait pas “assez d’éléments graves” contre les autres malgré leur mise en cause par le principal témoin de l’accusation.

L’avocate générale a souligné “les pressions multiples” pesant sur les témoins de l’accusation, entraînant “la rétractation programmée” du principal accusateur, revenu sur ses déclarations pourtant “très détaillées et vérifiées par les enquêteurs”. Elle a également souligné l’incohérence des alibis des accusés qui “ont donné entre quatre à huit versions différentes.”

- L'incendie du commissariat de Pau le 27 septembre 2003 - France 3 Aquitaine -© France 3 AquitaineL’incendie du commissariat de Pau le 27 septembre 2003De leur côté, les avocates des parties civiles ont rejeté catégoriquement “une machination judiciaire” à l’encontre des huit accusés. “Dans cette affaire, qui n’était pas l’affaire du siècle, il n’y avait eu aucune pression sur les enquêteurs”, ont-elles dit.

A l’instar de l’avocate générale, elles ont également insisté sur “les intimidations dont ont été victimes les témoins, frappés d’amnésie ou qui s’étaient rétractés”.

L’attaque de ce poste de police de proximité, le 27 septembre 2003 dans le quartier sensible l’Ousse-des-Bois, avait suscité une vive émotion à Pau. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, s’était rendu à deux reprises à Pau et avait promis l’arrestation des incendiaires dans un délai de trois mois. Et trois mois plus tard, la majorité des accusés avait été interpellée.

Après l’acquittement des accusés en 2005 par la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, le parquet général, qui avait requis des peines allant de 6 à 12 ans de prison à l’encontre des accusés, avait interjeté appel.

Draguignan 18 février 2009

Jean-Louis Parra, ce conducteur d’engins de 45 ans, qui lors d’une dispute familiale avait provoqué la mort de son père hémiplégique, en lui assénant deux coups au visage le 24 octobre 2004 à Toulon, a été condamné hier à huit ans d’emprisonnement par la cour d’assises du Var.

Egalement consultés par les internautes ayant lu cet article :

Le jury a délibéré une heure et demie pour rendre ce verdict à 12 h 30, choisissant l’option basse proposée par l’avocat général. Celui-ci avait préconisé une peine dans une fourchette de huit à douze ans.

Le condamné, venu libre à l’audience après avoir subi dix-neuf mois de détention provisoire, a été incarcéré à l’issue du délibéré. Il a réfléchi un peu moins de quatre heures au sens de cette peine. A 16 h 10, le centre pénitentiaire de Draguignan a expédié un fax au greffe de la cour d’assises, pour signifier que Jean-Louis Parra faisait appel de la décision.

Il y aura donc un deuxième procès criminel, sans doute devant les assises d’Aix-en-Provence.

Comment punir le fils sans faire souffrir sa mère

Au nom de la veuve et des deux filles d’Antoine Parra, qui avait succombé à 71 ans aux complications d’un coup reçu sur le front, Me Jean-Claude Guidicelli a demandé « un verdict juste, pour qu’il repose en paix ».

Il a regretté l’attitude indifférente de l’accusé, estimant qu’il avait été jusqu’à inverser les rôles, « en faisant avec aplomb le procès de son père post mortem, le salissant, le tuant une deuxième fois ». L’avocat général M. Ange Fiorito était du même avis : « L’objectif principal de l’accusé est de limiter les dégâts, de minimiser, de se défausser. »

Ainsi ne croyait-il pas à la version de Jean-Louis Parra, qui ne reconnaissait avoir porté que deux gifles à son père, et non s’être acharné à coups de poings comme le disaient sa mère et sa soeur cadette.

« La vérité est du côté de la famille. Pourquoi mentiraient-elles pour l’enfoncer ? Surtout sa mère, qui a perdu son mari, mais qui perd aussi son fils. »

Pour lui, ce parricide était le crime d’un « enfant gâté qui ne supporte pas qu’on le contrarie ».

Rappelant que l’accusé encourait vingt ans de réclusion, M. Fiorito a attiré l’attention du jury sur la difficulté à trouver la juste peine : « Parce qu’en punissant le fils, vous allez faire souffrir la mère. »

En annonçant la fourchette de ses réquisitions, il n’a pas caché qu’il s’était refréné, pour tenir compte de cette mère doublement meurtrie.

Retour en prison

Ce paradoxe, né de la position très délicate de la veuve de la victime dans ce procès, a également été souligné en défense par Me Edith Angelico.

Elle a plaidé sur la personnalité de Jean-Louis Parra, sur son fantasme de peur face à l’image écrasante de son père, qu’avait noté l’expert psychologue.

« Les faits résultent d’un malheureux concours de circonstances, dans un contexte de brouhaha où les discussions familiales s’enveniment. S’il a causé la mort de son père, c’est par un mauvais coup au mauvais endroit, sur un homme fragilisé par ses pathologies importantes. »

Me Angelico a demandé à la cour de tenir compte des dix-neuf mois déjà passés en détention provisoire, pour accorder à Jean-Louis Parra le bénéfice du sursis et ne pas le renvoyer en prison.

« Sa détention ne rendra pas la vie à la victime et rajoutera à la douleur de la partie civile. »

Le mandat de dépôt délivré contre Jean-Louis Parra au moment du verdict a visiblement été insupportable pour l’accusé, qui avait repris le fil de sa vie d’homme libre depuis mai 2006.

G. D.

AFP
17/02/2009 |

Des peines de 8 ans d’emprisonnement ont été requises aujourd’hui devant la cour d’assises de Haute-Garonne contre quatre des huit hommes poursuivis pour l’incendie d’un poste de police en 2003 à Pau, et acquittés en 2005 par les assises des Pyrénées-Atlantiques.

L’attaque de ce poste de police de proximité, le 27 septembre 2003 dans le quartier sensible l’Ousse-des-Bois, avait suscité une vive émotion à Pau. Le président, Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’Intérieur, qui s’était rendu à deux reprises à Pau, avait promis l’arrestation des incendiaires dans un délai de trois mois. Trois mois plus tard, la majorité des accusés avait été interpellée.

Après l’acquittement des accusés en 2005 par la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, le parquet général, qui avait requis des peines allant de 6 à 12 ans de prison à l’encontre des accusés, avait interjeté appel.

Le verdict devait être rendu jeudi matin.

Le sénateur a été condamné à un an avec sursis, 18.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité dans une affaire de frais de bouche datant de 2004.

Le sénateur de la Polynésie françaice, Gaston Flosse, a été condamné mardi à Tahiti à un an de prison avec sursis, 18.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité pour détournements de fonds publics dans un affaire de repas et de frais de bouche qui remonte au 23 mai 2004.

Les peines infligées sont celles qu’avaient réclamées le procureur lors du récent procès en correctionnelle de cette affaire. Le 23 mai 2004, Gaston Flosse , alors président de la Polynésie, avait prévu dans les jardins de la Présidence un banquet pour fêter ce qui devait être sa nouvelle victoire électorale. Le verdict des urnes lui ayant été contraire, le repas n’a pas été consommé mais les factures, soit un total de plus de 20.000 euros, transformées afin de permettre leur remboursement par les services administratifs du Pays. Le tribunal a estimé que ces dépenses n’entraient pas dans le cadre de “l’intérêt de la Polynésie” et qu’il s’agissait d’un repas de campagne électoral pour le Tahoera’a de Gaston Flosse.

C’est Oscar Temaru, successeur à l’époque de Gaston Flosse à la présidence, qui avait porté plainte contre le sénateur de Polynésie quand les services de la présidence avaient découvert les fausses factures. Pourtant depuis un an, les deux hommes sont de fidèles alliés et Oscar Temaru doit sa nouvelle élection à la tête de l’exécutif aux 12 voix du Tahoera’a qui se sont portées sur son nom.

(D’après agence)

18.02.2009, 04:49 – La Voix du Nord

Ouvert lundi, le procès d’un homme accusé de viols et d’abus sexuels sur quatre enfants de Flandre intérieure prend fin ce soir. Confronté à l’une de ses victimes hier, le trentenaire s’est complu au silence et aux dénégations. Ce matin, l’avocat général entend le questionner sur l’expertise psychiatrique au cours de laquelle il a reconnu une partie des faits.

À la demande des jurés, éprouvés, le prétoire s’est vidé inhabituellement tôt. Vers 18 h, le président Jean-Michel Faure a suspendu les débats. Il faut dire que le procès a pris une tournure autrement pesante.

Lundi, le ballet des témoins – une quinzaine – aura davantage éclairé la cour sur des éléments contextuels : un couple en pleine séparation, des accusations d’abus sexuels portées par quatre enfants, relayées par des voisins et amis «  pas trop branchés ragots » mais sacrément volubiles, un dépôt de plainte, une incarcération un mois plus tard, en mai : l’effervescence s’empare de cette commune de Flandre intérieure, début 2007.

« Papa »

Hier, la tonalité d’ensemble s’est assombrie : Chloé (1) a témoigné. Pour la vingt-septième fois en deux ans environ, de l’enquête préliminaire au bureau du juge d’instruction. Selon l’acte d’accusation, l’adolescente a enduré viols et atteintes sexuelles durant quatre ans, de 2003 à 2007. L’homme incriminé, l’ancien conjoint de sa mère, elle l’appelait «  papa ». Quand il s’est installé dans la maison, en 1998, elle avait 4 ans. Les dérives, dont la défense conteste la localisation dans le temps, auraient débuté courant 2003. «  Ça a commencé par des caresses et des baisers dans ma chambre, le week-end, le samedi ou le dimanche, alors que maman faisait les courses, parfois les deux. Parfois, il ne se passait rien pendant deux semaines. » Au gré du temps, aux dires de la collégienne, les avances sont plus offensives. Réprimant ses sanglots, elle décrit,avec ses termes, des frottements indécents, des fellations, des masturbations, des pénétrations. Son sentiment à l’évocation du passé : «  De l’horreur et de la colère contre lui. » La nausée, aussi.

Pour répondre aux «  déclarations longues et circonstanciées », l’accusé explique : « Elle réagit par rapport au mal que j’ai fait à sa mère en la quittant. Les mots utilisés, elle a pu les entendre dans une conversation avec un voisin. C’est vrai qu’avec lui on parlait pas mal de sexe. » L’homme ne disconvient pas de son amour de la chair. Avec des femmes adultes et consentantes, s’entend. Il aime le sexe, au point d’en parler très souvent, de détenir des vidéos pornographiques, des sex toys, qu’il est soupçonné d’avoir utilisé avec la fillette. Il réfute l’accusation.

«  Pourtant, il existe des éléments extérieurs troublants, note l’avocat général, Jacques Dorémieux. Je reprends le témoignage d’un de vos copains : il dit que vous lui avez proposé de se taper Chloé. Or, la victime dit cela dès ses premières déclarations. Elle n’a pas varié d’un iota. » « Moi non plus… enfin, si », rétorque illico l’accusé. Premier accroc. Interrogé par un psychiatre, après trois mois en maison d’arrêt, il a reconnu des attouchements sur trois filles : «  J’étais angoissé, stressé. J’ai répondu oui à toutes les questions. Je venais d’avoir des parloirs. J’avais peur que le juge me les retire. » • M. L. T.

> Prénom d’emprunt > Le verdict est attendu ce soir.

C’est bien connu, entre voisins, il faut bien se rendre service. Alors quand cet habitant de Saint-Didier-sur-Chalaronne, âgé de 80 ans, a vu débarquer dans sa ferme, le 10 janvier dernier, l’homme qui logeait dans une caravane sur un terrain limitrophe de Mogneneins, il ne s’est pas méfié. Il a bien voulu le « dépanner » de 150 euros. Mais le 12 janvier, l’homme est revenu à la charge, prétextant un nouveau besoin d’argent urgent « qu’il allait rembourser très vite », bien sûr. Particulièrement serviable, le voisin s’était même proposé d’accompagner le papi jusqu’au distributeur de billets pour retirer cette fois 300 euros et en « emprunter » 250.

Ce n’est que trois jours plus tard que le vieil homme s’est aperçu que sa carte bancaire avait disparu, ainsi que le compte confidentiel. Et que 1361 euros avaient été dépensés.

Rapidement les gendarmes de Thoissey ont interpellé Nicolas Billotet, 36 ans. L’homme avait une explication : le papi lui aurait « laissé » sa carte pour faire de l’essence, et une mystérieuse « amie » s’en était alors emparée dans sa voiture et l’avait utilisée frauduleusement.

Une version qui n’a pas convaincu les gendarmes et le parquet de Bourg-en-Bresse qui a poursuivi le voisin indélicat pour escroquerie et « vol sur personne particulièrement vulnérable ».

Nicolas Billotet faisait également l’objet d’une fiche de recherche après s’être évanoui dans la nature alors qu’il était en garde à vue. Il avait profité de son placement à l’hôpital de Mâcon pour s’enfuir.

Les gendarmes devaient l’entendre sur des menaces et violences commises sur son ex-concubine, une conduite en état d’ivresse manifeste et un refus de se soumettre au dépistage d’alcoolémie. Le 29 octobre dernier il avait pénétré sur le terrain de son ex-compagne, à Reyssouze, en enfonçant le portail au volant de sa voiture. Ivre et surexcité, il avait été maîtrisé par sa belle-famille, avant d’être embarqué par les gendarmes.

Jugé hier en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, il avait une vision plus édulcorée de la scène. Selon lui il n’avait pas vu que le portail était fermé en arrivant sur place et c’est lui qui aurait été victime de coups des occupants du terrain. « À part boire de l’alcool je n’ai rien fait » a juré le prévenu qui était également sous le coup d’une annulation de permis de conduire.

Lesté d’un casier judiciaire long comme le bras et de nombreuses années de prison, l’homme a eu du mal à convaincre qu’il n’était pour rien dans cette expédition ainsi que dans l’escroquerie du papi.

Il a été condamné à dix-huit mois de prison ferme, et il a été maintenu en détention.

F.B.