Crédit Photo : TF1/LCI
TGI de Montpellier
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Soupçonné d”avoir fait tuer sa femme, Jean-Michel Bissonnet clame son innocence ; sa défense a fait valoir un sondage favorable à sa remise en liberté. Mais le juge l”a maintenu en détention.
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Pour l”avocat de l”accusé, un sondage doit être considéré comme “un élément d”appréciation comme peut l”être l”avis d”un expert ou d”un psychologue”.
– le 18/09/2009 – 09h28
Mis à jour le 18/09/2009 – 09h58
Le moyen de défense était pour le moins inédit mais il n”a pas changé la décision du juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance de Montpellier. Soupçonné d”avoir commandité le meurtre de son épouse en mars 2008, Jean-Michel Bissonnet, 62 ans, détenu depuis 18 mois et qui proteste de son innocence, a été maintenu en détention provisoire jeudi. Le parquet avait opposé deux arguments à sa remise en liberté : maintenir l”accusé à disposition de la justice et prévenir le trouble à l”ordre public.
A l”audience le 10 septembre, l”avocat de Jean-Michel Bissonnet, Me Jean-Marc Darrigade, avait pourtant produit, à l”initiative du comité de soutien de l”accusé, un sondage réalisé par un organisme professionnel auprès de 500 personnes de l”agglomération de Montpellier, destiné à jauger le trouble à l”ordre public qu”occasionnerait la remise en liberté du prévenu. Il ressortait de ce sondage, dont les résultats ont été publiés jeudi dans le quotidien Midi-Libre, que 48,8% des personnes interrogées, “en fonction de ce qu”elles connaissent de l”affaire“, ne seraient pas choquées par la remise en liberté de l”accusé, 26,6% se déclarant choquées et 24,6% ne se prononçant pas.
“Des gens sont restés en prison des années pour rien“
“Le trouble à l”ordre public, on sait maintenant que c”est du vent“, a déclaré Marc Bissonnet, 27 ans, un des fils online casino blackjack de l”accusé, en se défendant d”avoir voulu influencer le cours de la justice. “On n”a pas demandé aux gens si mon père était coupable“, a-t-il dit. “Dans tous ces scandales, il y a des gens qui sont restés en prison des années pour rien“, a-t-il ajouté, citant l”exemple de l”affaire d”Outreau.
“La justice persiste à définir elle-même le trouble à l”ordre public alors qu”il n”a aucune définition légale“, a commenté pour sa part Me Darrigade, pour qui un sondage “n”est pas une preuve mais un élément d”appréciation comme peut l”être l”avis d”un expert ou d”un psychologue“.
D”après agence
L”affaire Bissonnet |
Bernadette Bissonnet, une pharmacienne retraitée de 57 ans, a été tuée de deux coups de fusil à son domicile de Castelnau-le-Lez le 11 mars 2008. Le jardinier de la maison, Meziane Belkacem, actuellement incarcéré, a avoué être l”auteur du crime en accusant le mari d”en être le commanditaire. Un troisième protagoniste sous contrôle judiciaire, Amaury d”Harcourt, 83 ans et ami du mari, a également accusé Jean-Michel Bissonnet en reconnaissant avoir participé aux faits. La défense de Bissonnet a déjà demandé une dizaine de fois sa remise en liberté.
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