Alcool au volant, conduites sans permis et sans assurance, violences conjugales, étaient le lot du tribunal hier.
Les délits pour conduite sans permis et ceux pour violences conjugales ont ceci en commun, que ceux qui les commettent accusent « pas de chance » pour expliquer leur présence devant la barre des tribunaux. Hier, lors de l’audience du tribunal correctionnel de Castres, le juge unique qui siégeait a donc eu droit à cette piètre défense une vingtaine de fois, les dossiers du jour concernant essentiellement ce type d’affaires.

Ainsi, ce Lacaunais de 39 ans, père de famille en concubinage depuis 8 ans, devait-il répondre de violences volontaires et menace avec arme au détriment de sa compagne. Les faits s’étaient produits le 7 février dernier en cours de matinée. De retour d’une grande surface, l’homme n’a pas accepté les reproches de son épouse à propos des courses effectuées. La liste n’était pas au complet. Et pour cause : une partie de l’argent avait servi à l’achat d’un pack de bières. Après avoir eu des difficultés avec les stupéfiants, l’individu en a désormais avec l’alcool ! Ainsi que le relate son avocat, Me Bertrand Tomasini, s’en suit «une altercation banale pour un motif absurde ». Sauf qu’il y a « débordement inacceptable, et des gestes impulsifs ». En fait, l’épouse se fait secouer sèchement dans la cuisine, se retrouve plaquée contre la table et reçoit un coup-de-poing au visa sage. Pire : le conjoint se saisit d’un couteau qui traînait par là et en menace son infortunée compagne. La scène se déroulant devant les enfants du couple. « J’ai pris le couteau dans la colère, explique l’homme. Mais, je ne l’ai pas frappée, elle s’est cognée contre la table ». Une « maladresse » qu’il explique par son excés d’impulsivité et qu’il revendique encore lorsque sa conjointe signale aux gendarmes qu’en septembre 2008 il l’avait déjà frappé avec un jeu de clés. « Ce n’est pas un accident », lui rétorque la juge, qui lui rappelle que le coup-de-poing s’est soldé par un traumatisme avéré de la mâchoire et trois jours d’ITT. «Il s’agit de violences volontaires et c’est un délit », indique alors la juge. Un délit à l’encontre duquel le Ministère public réclame trois mois d’emprisonnement avec sursis. Venue à la barre, l’épouse veut bien lui laisser une autre chance, et croit que l’avertissement du jour lui suffira. Me Bertrand Tomasini demande également au tribunal de se contenter de la « portée pédagogique » de l’audience. L’affaire a été mise en délibéré.

Serge Boulbès LA DEPECHE

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