n 2008, la cour d’assises de la Marne l’a condamné pour assassinat à 25 ans de réclusion criminelle. Second procès depuis hier

C’est le procès de Saïd Khannoufi, un Châlonnais de 33 ans, mais sur fond de trafic, c’est aussi le procès des stupéfiants, en particulier de l’héroïne. Pas seulement celle que saisissent à longueur d’années les douaniers au retour des « pèlerinages à Maastricht », pour reprendre l’expression du président Gilles Latapie. Mais celle dans tout ce qu’elle recouvre d’infernal, jusqu’au meurtre voire à l’assassinat.
Le 4 mars 2006 vers 18 h, un jogger découvre dans un champ à quelques kilomètres de Châlons-en-Champagne, le corps d’un homme couvert de sang présentant plusieurs plaies par arme blanche. À proximité, quelques objets, notamment une chaîne de cou arrachée, attestent d’une lutte.
Le corps est identifié : c’est celui d’Olivier Robert, un jeune homme de 26 ans domicilié à Saint-Amand-sur-Fion dont la mère venait parallèlement de signaler la disparition.
Avec beaucoup de dignité, cette femme a retracé hier à la barre le drame de son fils. La famille a vécu heureuse et unie jusqu’à un matin de 1998 où son mari a été tué dans un accident de la route alors qu’il emmenait Olivier au lycée à Reims.
Puis en 2001, alors que le jeune homme travaillait dans l’entreprise familiale de maçonnerie dirigée par son oncle, celui-ci met fin à ses jours.
« Ça a été terrible pour mon fils, il s’est mis dans la tête qu’il portait la poisse ». Sylvie explique combien elle s’inquiétait, impuissante, de voir son fils se renfermer de plus en plus sur lui-même : « En 2003, en fouillant sa chambre, j’ai découvert dans une revue, de la poudre et une petite paille, j’ai compris qu’il se droguait ».
Le drame d’une mère
Avec son fils aîné, cette mère a mis tout en œuvre pour tenter de sortir son « gamin » de cette spirale : « Il a commencé à prendre un traitement de substitution mais il l’a arrêté. Je l’ai fait hospitaliser mais il m’a demandé de le faire sortir… J’attendais un miracle des médecins et des psychologues mais il fallait que la décision d’arrêter vienne de mon fils. Manifestement, il n’était pas prêt ».
Sylvie énumère les signes qui progressivement lui ont montré que la toxicomanie d’Olivier s’aggravait : une convocation au tribunal pour importation d’héroïne depuis Maastricht, le pécule d’économies qui rapetissait à vue d’œil, un arrêt

de travail pour dépression à partir de l’été 2005, et puis l’amaigrissement et la mauvaise mine empirant de jour en jour : « Il n’osait même plus se montrer à ses anciens copains de foot », confie-t-elle, déplorant n’avoir pas compris pour autant le degré de toxicomanie de son fils. « Je culpabilise en me demandant à côté de quoi je suis passée ».
Le 4 mars, dans la matinée, Olivier est parti sur son vélo : « Quand il partait, il ne me laissait jamais sans nouvelle. Son caractère n’avait pas changé, il restait très gentil, très protecteur avec moi ». Contrairement à ses habitudes, son fils ne lui a pas donné de nouvelles ni le soir, ni le lendemain, ni le surlendemain…
« Qu’attendez-vous de ce procès ? » lui demande le président. « La vérité. Savoir qu’il est mort comme ça dans un champ, je n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé, il y a eu trop de versions… J’ai besoin de la vérité », explique-t-elle.
« Pèlerinage à Maastricht »
« Pourquoi avez-vous fait appel ? », demande le président Gilles Latapie à Saïd Khannoufi qui réplique : « Parce qu’il n’y a aucune preuve contre moi et que la peine est donc beaucoup trop lourde ».
L’accusé, depuis son interpellation, a multiplié les versions. Mais dans le milieu des toxicomanes châlonnais où s’est déroulée l’enquête, il a été avéré que le 4 mars, Olivier, muni de 10 000 à 15 000 €, était parti pour Maastricht, conduit par Saïd Khannoufi, pour ravitailler en stupéfiants Didier Driancourt, « Momo », le dealer, « le parrain », le financier qui rémunérait en héroïne ces deux-là et bien d’autres « mulets ».
Selon l’expertise médico-légale, Olivier Robert est décédé en fin de matinée ou en début d’après-midi.
Chez l’accusé, lui-même héroïnomane et appartenant au même réseau, les policiers ont découvert 13 000 €, un tee-shirt taché de sang, plusieurs traces de sang à l’intérieur de sa voiture.
Sa propre épouse a indiqué avoir découvert le samedi 4 mars une plaie sur la main de son mari et le soir, entre le siège et la portière du passager de la voiture, le portefeuille d’Olivier Robert.
« Je suis innocent », maintient Saïd

Khannoufi.

2 réponses
  1. Laurent
    Laurent dit :

    Je trouve que c’est bien mérité pour cet homme. Par contre, c’est sa mère qui me fait de la peine. Elle aime vraiment son fils et veut qu’ils soit quelqu’un de bien. Bien sûr, il y a certainement eu des défaillances de sa part dans l’éducation de son enfant. Mais elle a essayé de se rattraper en l’aidant à se désintoxiquer. C’est cet homme qui n’a aucune reconnaissance pour l’humanité et encore moins pour sa mère que je trouve à bannir de l’humanité même.

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  2. Filali
    Filali dit :

    Cette homme mérite la prison a perpétué. Et encore je suis grntille dans mes paroles, il a aussi enlevé la vie en 2006 de monsieur Belabed Yamine le 29 avril 2006, à la maison d’arrêt d’Épinal. Après l’avoir tué, il a eu le coeur a écrire un courrier à son épouse précisant qu’il souhaite avoir des vêtements de rechange et de quoi écrire, car il n’avait rien. Le 29 avril dans la cellule, il s’est battu et a laissé un homme mort qui avait une famille et deux enfants (13 ans et 16 ans). Je donne toutes ces informations car la justice a clôturé l’affaire…..

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