Un retraité genevois est suspecté d’avoir voulu enlever sa fille adoptive.

© pierre abensur/2008/patrick gillieron lopreno/2009 | Me Robert Assaël (ci-dessus) défend la plaignante et Me Jacques Barillon l’accusé.
La justice reproche au retraité genevois, vivant à Nice, d’avoir abusé de sa fille adoptive du début des années 90 jusqu’en 2000.

FEDELE MENDICINO | 29.12.2009 | 00:04

Un homme de 86 ans est amené à comparaître l’an prochain devant la Cour d’assises. La justice reproche à ce Genevois vivant à Nice d’avoir abusé de sa fille adoptive du début des années 90 jusqu’en 2000. C’est à l’occasion du renvoi de l’affaire à la fin de l’année que la Tribune a pris connaissance de cette enquête franco-suisse. Voici les faits tels que décrits dans les réquisitions du Ministère public.

Agée aujourd’hui de 24 ans, la plaignante a été adoptée par l’accusé et sa femme dans un village proche de Manille (Philippines). A l’époque, l’enfant a à peine 6 ans. Dans la miséreuse bourgade, elle est exploitée par la collectivité comme bonne à tout faire: du nettoyage à la nourriture. De la surveillance des animaux à l’approvisionnement en eau. Mais à Genève, elle raconte avoir vécu bien pire: en particulier dans l’appartement, sous la douche et dans la buanderie de son père adoptif à la rue de Lausanne. Dans son récit, elle évoque d’abord des attouchements sur les parties ­intimes.

Elle songe à se suicider

La petite a 8 ans lorsque la famille déménage dans le sud de la France. L’accusé achète un hôtel sur la Côte d’Azur et charge sa fille de faire le ménage. A en croire l’acte d’accusation, les abus se multiplient dans les chambres de l’établissement. L’homme est suspecté d’avoir violé la plaignante jusqu’à son adolescence. En juin 2005, elle quitte la France avec son ami. Après avoir songé à se suicider, elle part vivre chez son demi-frère et sa demi-sœur, domiciliés à Genève, «afin d’échapper aux abus sexuels», précise le Parquet dans son ordonnance.

Mais le prévenu veut retrouver sa fille. Il engage pour cela un détective privé. Quatre mois plus tard, il se rend lui-même à Genève. Il va d’abord au domicile de l’ami de sa fille mais elle ne s’y trouve pas. Aux yeux de la justice, l’homme est pourtant bien décidé à l’enlever: il s’est muni de menottes, d’un spray de défense et d’un Taser, soit un appareil électrique destiné à immobiliser sa «proie». Son projet échoue puisque le 14 septembre, la fille, défendue par Mes Robert Assaël et Laura Santonino dépose plainte au poste de Rive.

L’homme, qui dit être venu à Genève à la demande de sa fille, sera interpellé et passera plusieurs mois en détention préventive avant de rentrer à Nice: «Mes filles ont toujours été amoureuses de moi, on se faisait beaucoup de câlins sans qu’il n’y ait rien de sexuel.» Mais durant l’enquête, sa femme déclare avoir été témoin d’une scène: «Une fois je les ai vus par le trou de la serrure. Ils dormaient ensemble, ils ­faisaient l’amour.»

«Accusations fausses»

Durant la procédure, les avocats de l’inculpé, Mes Sylvain Pont et Jacques Barillon, ont évoqué des accusations «manifestement fausses de la plaignante». Ils ont tenté de renvoyer le dossier au juge en demandant une expertise de crédibilité de la partie civile. En vain. La chambre d’accusation a refusé, estimant que les déclarations de la partie civile sont «constantes, claires et précises. Il n’existe pas d’indices sérieux de troubles psychiques».

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