Ales. Assises
LES FAITS : Quatre hommes comparaissent jusqu’à mercredi pour la mort d’Hacen Oukili en 2007
Que s’est-il exactement passé dans la soirée du 16 novembre 2007, dans le garage de l’appartement d’Alfred Nino, chemin du Rhône à Nîmes ? Ce qui est sûr, c’est que Hacen Oukili, 30 ans, y a trouvé la mort, étouffé par l’introduction d’une boule de papier dans la bouche et une strangulation. Les quatre individus qui ont été retrouvés sur place quand la police est intervenue suite à un appel téléphonique d’Alfred Nino, admettent tous leur participation à la séquestration et au ligotage de la victime. Aucun, en revanche, ne reconnaît être l’auteur des gestes de violence qui ont entraîné sa mort.
Alfred Nino, dit “Paulo”, 42 ans, un électricien nîmois déjà connu pour trafic de stupéfiants, a reconnu avoir une dette de 5 000 € avec Hacen Oukili, liée à une transaction
ancienne de résine de cannabis. Ce dernier exigeait le remboursement et avait fixé un ultimatum le jour des faits. C’est la peur qui aurait, d’après ses dires, décidé Alfred Nino à faire appel à des amis pour neutraliser son créancier. Jean-Louis Aumetre, 43 ans, Joël Limery, 45 ans, et Karim Boussalah, 37 ans, ont tendu un traquenard. Qu’avait décidé de faire Alfred Nino si Hacen Oukili n’était pas mort par suffocation ? Les jurés l’apprendront peut-être au cours de l’audience.
Accusés de séquestration ayant entraîné la mort, assortie pour Alfred Nino d’acquisition, détention et cession de stupéfiants, ce dernier et Jean-Louis Aumetre, Karim Boussalah et Joël Limery comparaissent jusqu’à mercredi devait la cour d’assises du Gard. Leurs défenses seront assurées par Me Agnès Tourel, Me Jean-Faustin Kamdem, Me Laurence Bourgeon et Me Carmelo Vialette. Les parties civiles seront représentées par Bruno Ferri. C’est l’avocat général Jacques-Philippe Redon qui portera l’accusation.
SOURCE
Hérault : Etudiant séquestré, drame passionnel… les assises s’ouvrent aujourd’hui
Archives S. C.
Une nouvelle session d’assises démarre ce matin pour deux semaines, avec quatre affaires inscrites au rôle et, notamment, deux histoires de couples mariés qui finissent en drames mortels.
Viol sur personne vulnérable. Le premier dossier, aujourd’hui et demain, se déroulera dans la confidentialité du huis clos, devant la cour d’assises des mineurs. Un jeune individu est soupçonné d’avoir violé une personne vulnérable, en mars 2003, à Montpellier. Il n’avait été retrouvé qu’en 2007.
Un étudiant fragile séquestré, abusé, violenté. Du 5 au 7 mai, deux accusés vont devoir s’expliquer sur leurs agissements commis à l’encontre d’un étudiant montpelliérain sujet à des troubles psychiatriques. Ce dernier aurait subi diverses humiliations
virant au sordide, courant mars 2008. Adam Bouababou, 22 ans, avait fait miroiter à l’étudiant un avenir dans le milieu du spectacle à Paris et, pour le “former”, il s’était fait remettre sa carte bancaire. Avec son complice, Mouhcine Berouaine, 22 ans, ils en ont largement abusé, en discothèque ou pour acheter des vêtements, jusqu’à ce que la victime finisse par se rebeller. Ses tortionnaires sont accusés de s’être vengés dans sa chambre de cité universitaire, en la ligotant, la brûlant avec une cigarette et en lui imposant trois fellations, se permettant même de filmer la scène sur leur portable.
L’ex-policier jugé pour le meurtre de sa femme. Serge Duchemin ne supportait pas le divorce qui s’annonçait. Ni le fait que le domicile du couple, à Portiragnes, soit attribué à son épouse. Alors, ce policier à la retraite, jugé les 10 et 11 mai, a commis l’irréparable, le 24 novembre 2006. Ivre, armé de deux couteaux, il s’est disputé avec son épouse, qui a hérité d’un coup de lame mortel dans le cœur. Il a ensuite tenté de mettre fin à ses jours. La cour devra déterminer dans quelles circonstances précises ce drame est arrivé. L’enquête avait révélé que Serge Duchemin s’adonnait régulièrement à la boisson et qu’il pouvait être violent avec sa femme, avec laquelle il se disputait régulièrement.
Il reveut du fromage, elle refuse, il la tue. Serge Carrère, 55 ans, sera jugé, les 12 et 14 mai, pour le meurtre de sa femme, à Poussan, le 5 octobre 2008, dans un dossier peu commun d’homme maltraité. Cet ancien chauffeur routier, déclaré invalide depuis le déclenchement d’une maladie rare, a toujours reconnu les faits. Pour un motif futile – son épouse avait refusé qu’il reprenne du fromage -, une dispute avait éclaté dans le couple. La victime l’aurait ensuite forcé à manger des biscuits, avant de lui porter de nombreux coups, notamment aux parties génitales. Des gestes fréquents, selon l’accusé, décrivant une femme autoritaire et violente à son encontre depuis que sa maladie s’était déclarée, en 1997. Le quinquagénaire a alors vu rouge. Il est soupçonné de l’avoir étranglée d’abord avec ses mains, ensuite avec un bas puis avec un coussin et, pour s’assurer du décès de sa femme, il lui aurait plongé la tête dans la piscine de la maison.
Yanick PHILIPPONNAT