La défense de Khodorkovski appelle à mettre fin au procès

Mikhaïl  Khodorkovski et de l'ancien patron du groupe Menatep Platon Lebedev
Mikhaïl Khodorkovski et de l’ancien patron du groupe Menatep Platon Lebedev
16:45 05/04/2010
© RIA Novosti. Andrei Stenin
MOSCOU, 5 avril – RIA Novosti

La défense de l’ancien PDG de Yukos Mikhaïl Khodorkovski et de l’ancien patron du groupe Menatep Platon Lebedev, accusés lors d’un second procès du détournement de 350 millions de tonnes de pétrole, a estimé lundi que la justice moscovite devait clore immédiatement la procédure pénale.

“L’affaire doit être classée immédiatement et le procès arrêté. Tout d’abord, il n’y a pas de preuves de culpabilité des MM.Khodorkovski et Lebedev. Ensuite, le Parquet affirme qu’ils auraient volé le pétrole d’autrui, alors que la position officielle de la Russie exposée à la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) stipule que ce pétrole appartenait à Yukos. Ainsi, l’accusation contredit la logique et rend absurde le procès”, a déclaré Karina Moskalenko, avocate de M.Khodorkovski.

MM.Khodorkovski et Lebedev avaient été condamnés en 2005 à huit ans de prison ferme pour escroquerie et évasion fiscale à grande échelle. Dans le cadre de leur second procès qui a débuté en mars 2009, ils sont accusés du détournement et de la revente illégale de pétrole pour une valeur de 900 milliards de roubles (21 milliards d’euros) entre 1998 et 2004.

Les deux anciens entrepreneurs, qui rejettent catégoriquement les accusations, risquent de voir leurs peines d’emprisonnement prolongées jusqu’à 22,5 ans.

L’affaire Yukos est régulièrement critiquée par la presse et la classe politique occidentale, qui y voit un procès inspiré par le Kremlin.

Mikhaïl Khodorkovski, le 31 mars 2009.

AFP/ALEXEY SAZONOV

Mikhaïl Khodorkovski, le 31 mars 2009.

Procès Ioukos à Moscou : la défense demande le témoignage de M. Poutine
LE MONDE | 05.04.10 | 16h30  •  Mis à jour le 05.04.10 | 16h30
Moscou Correspondante

n prison depuis sept ans pour escroquerie et évasion fiscale, Mikhaïl Khodorkovski, l’ancien patron de la société pétrolière Ioukos, et son associé Platon Lebedev comparaissent depuis plus d’an an devant le tribunal Khamovnitcheski de Moscou. Ils sont accusés d’avoir détourné et volé tout le pétrole produit par Ioukos et risquent jusqu’à 22 ans de prison. Lundi 5 avril, le procès entre dans une nouvelle phase, la parole étant désormais à la défense.

Les avocats des accusés voudraient voir citer à la barre plusieurs centaines de témoins, dont le premier ministre Vladimir Poutine, le ministre des finances Alexeï Koudrine, le directeur de la major publique Rosneft, Igor Setchine, et, parmi des centaines d’autres représentants du gotha pétrolier, les représentants de Total et de Shell à Moscou. Viendront-ils ? “Nous les attendons, nous avons des questions concrètes à leur poser”, affirme Vadim Kliouvgant, l’un des avocats de Mikhaïl Khodorkovski.

Rien ne les oblige à venir témoigner, d’autant que la liste des témoins fournie par la défense n’a toujours pas été examinée par le tribunal. Si la procédure légale était respectée, chaque témoin devrait être accepté ou récusé, mais il n’en est rien. “Nous comprenons que les vraies décisions ne sont pas du ressort du juge”, souligne l’avocat Iouri Schmidt.

Il y a cinq ans, les deux accusés avaient été condamnés parce que Ioukos, l’un des plus gros contributeurs au budget fédéral, avait omis de payer tous les impôts dus à l’Etat. Aujourd’hui, on leur reproche d’avoir volé tout le pétrole extrait par Ioukos. Les avocats sont perplexes. Comment Mikhaïl Khodorkovski peut-il avoir payé des impôts sur le pétrole produit et, en même temps, volé la production ?

ACCUSATIONS FALSIFIÉES

“Ioukos était soumise à des audits réguliers, ses comptes étaient transparents, les documents existent mais ils ont été mis sous le boisseau par l’accusation qui s’est bien gardée d’en produire un seul”, déplore Me Schmidt. Le procès piétine. L’audition d’une cinquantaine de témoins de l’accusation n’a pas permis d’étayer l’argument du vol. Le crime n’existe pas, les accusations sont falsifiées.

Toute la procédure est cousue de fil blanc. Les témoins ont des trous de mémoire. Le procureur s’emmêle les pieds dans le tapis, produit un document à charge signé “Victoria Road”, du nom de la rue londonienne où se situait le siège de la compagnie.

Autre moment savoureux : le juge a cru voir passer un document signé Karl Marx puis il a évoqué “Ioukos 01” alors qu’il s’agissait de Ioukos Oil, etc. Pour finir, l’accusation a appelé à la barre les “ victimes” du vol de pétrole, soit les représentants de sociétés pétrolières telle Iouganskneftegaz, jadis la principale unité de production de Ioukos.

Or après l’arrestation de Mikhaïl Khodorkovski, Ioukos a été démantelée et Iouganskneftegaz a vite été captée par Rosneft. Le tribunal a donc entendu, en qualité de victime, un représentant de Rosneft alors que cette entreprise a été la première bénéficiaire du démantèlement de Ioukos !

Marie Jégo
Article paru dans l’édition du 06.04.10

Paru le 2010-04-04 11:54:00

New-York, États-Unis – Un millionnaire ayant tenté de sauver une jeune femme de la prostitution la poursuit maintenant en justice après qu’elle a recommencé à vendre son corps. Le magnat de l’immobilier, Robert Brot, est devenu fou furieux quand Lindsey DeLeon est retournée à son ancienne vie, après l’avoir dépouillé de près de 75.000 euros.

L’histoire fait immédiatement penser au filmPretty Woman” dans lequel l’acteur Richard Gere joue le rôle d’un riche homme d’affaires amoureux d’une prostituée incarnée par Julia Roberts. M. Brot, 57 ans, a offert de l’argent à Lindsey DeLeon, 26 ans, et lui a même proposé de l’épouser afin qu’elle cesse de se prostituer. Mais cette dernière a refusé de renoncer à sa vie d’escort-girl, selon la Cour suprême de Manhattan, New York.

Le riche M. Brot se plaint aujourd’hui que cette mère de deux enfants l’a escroqué après avoir promis vouloir en finir de son ancienne vie et trouver un vrai travail. L’homme lui aurait alors versé de l’argent afin qu’elle rentre chez elle en Oklahoma pour trouver un emploi. Mais il a découvert ensuite qu’elle vendait toujours ses services de charme sur Internet.

Les deux individus s’étaient connus sur un site de rencontre en ligne, et le riche homme était tombé amoureux d’elle et l’avait fait travailler en tant qu’agent immobilier en lui faisant promettre de renoncer à la prostitution. L’avocat de M. Brot, Andrew Miltenberg explique de son client : “Il a un vraiment grand cœur et avait l’intention de l’aider, de la sauver“.

Par Anne Vidalie, publié le 31/03/2010 à 16:01 – mis à jour le 31/03/2010 à 17:19

Ce mercredi soir, le théâtre d’Heidelberg, en Allemagne, donnera la première de la pièce du Canadien Jonathan Garfinkel, Les procès Demjanjuk. Le vrai procès, lui, se poursuit à Munich.

Une image de la pièce.Markus Kaesler

Une image de la pièce.

John Demjanjuk, 89 ans, inculpé de complicité dans l’assassinat de 27 900 Juifs déportés vers le camp d’extermination de Sobibor, tient la vedette à Munich, où son procès s’est ouvert le 31 novembre devant la cour d’assises bavaroise. L’image de ce vieillard mutique tassé sur son fauteuil roulant, lunettes noires sur le nez et casquette vissée sur le crâne, a fait le tour du monde. Ce soir, son double fictif fera son entrée sur la scène du théâtre de Heidelberg dans la pièce du Canadien Jonathan Garfinkel, Les procès Demjanjuk.

Garfinkel, 36 ans, rejeton d’une famille juive très pratiquante, a de la suite dans les idées. En 2005, il avait déjà consacré une pièce à l’Ukrainien, Le procès Demjanjuk, qui mettait en scène sa condamnation en Israël en 1988, puis son acquittement, cinq ans plus tard, par la Cour suprême de l’Etat juif. Garfinkel a remanié cette oeuvre à la lumière du procès de Munich et des documents et témoignages apportés ces derniers mois.

Loin du dramaturge la volonté de stigmatiser, encore moins de juger l’ancien gardien ce camp. Il souhaite au contraire redonner une épaisseur humaine au retraité de Cleveland (Ohio), muré dans son silence, en convoquant sur la scène sa famille et son rêve américain, sa jeunesse et ses fantômes.

A Munich, l’apathie de l’inculpé face à ses juges a frappé Garfinkel. Ce qui est au coeur du procès, “ce n’est plus lui, mais la façon dont l’Allemagne se réconcilie avec son passé”, a-t-il déclaré à l’agence de presse allemande ddp. Il sera satisfait, dit-il, “si quelques spectateurs rentrent chez eux avec plus de questions sur l’Holocauste qu’ils ne s’en posaient avant de voir la pièce.”

LE MONDE pour Le Monde.fr | 29.03.10 | 11h35
Bruxelles, correspondant

a police belge a décidé de renforcer les mesures de sécurité au palais de justice de Bruxelles, où est jugé depuis deux semaines un groupe d’islamistes radicaux présumés, soupçonnés d’avoir organisé une filière d’acheminement de combattants vers l’Afghanistan.Selon des informations du parquet fédéral belge diffusées au cours du week-end, il était “hautement vraisemblable” qu’une tentative armée d’évasion allait être organisée au cours de ce procès, qui en est au stade des plaidoiries de la défense.

L’Organe de coordination de l’analyse du ministère belge de l’intérieur confirme une menace et la mise en place de nouvelles mesures policières de contrôle, à partir de lundi. Jusqu’ici des vérifications et des fouilles étaient déjà organisées aux portes de la salle d’audience, gardée par des policiers en armes. De nombreux agents surveillent, en outre, les prévenus et le public du tribunal correctionnel appelé à juger sept personnes.

Des mesures complémentaires sont désormais prises dans et dehors du palais de justice. A l’intérieur, toutes les identités sont contrôlées et les hommes d’une unité spéciale d’intervention de la police fédérale surveillent les endroits-clés. A l’extérieur, la place Poelaert, en face du palais, est interdite à la circulation et cernée de barbelés.

Parmi les sept prévenus, se trouve Malika El-Aroud, figure célèbre des sites Web islamistes radicaux et épouse de l’un des assassins du commandant afghan Massoud, en 2001. Le parquet la décrit comme le “cerveau” du groupe qui est jugé et a réclamé huit années de détention contre elle. Son avocate devait débuter sa plaidoirie lundi matin et souligner qu’aucun élément matériel précis n’a pu être relevé par les enquêteurs lors de l’arrestation des membres du groupe.

L’autre figure marquante du procès est Hicham Beyayo, un ancien étudiant en droit, soupçonné d’avoir préparé un attentat de type kamikaze à Bruxelles. Cinq autres personnes, dont certaines auraient fait le voyage vers l’Afghanistan, ont été mises en examen pour avoir aidé, à des titres divers, à la constitution et au fonctionnement de la filière d’acheminement de djihadistes.

Deux personnes sont jugées par défaut, dont le Tunisien Moez Garsallaoui, deuxième mari de Malika El-Aroud. Condamné en Suisse en même temps que son épouse pour propagande en faveur du terrorisme il combattrait aujourd’hui dans la zone pakistano-afghane.

Le procès de Bruxelles devrait, en principe, s’achever à la fin de la semaine.

Jean-Pierre Stroobants
Article paru dans l’édition du 30.03.10

LE 30/03/2010 À 11:06 | © 2010 CHINE INFORMATIONS / XINHUA

Le procès de Wang Yi, ancien vice-président d’une banque d’Etat, la Banque de développement de la Chine, s’est ouvert mardi au Tribunal populaire intermédiaire No. 1 de Beijing.

Il est accusé d’avoir reçu d’énormes pots-de-vin.

Selon le bureau N°1 du Parquet populaire de la municipalité de Beijing, Wang Yi a abusé de sa fonction de vice-président de la banque, entre novembre 1999 et février 2008, pour en faire profiter d’autres personnes en échange de pots-de-vin d’une valeur totale de 11,96 millions de yuans (environ 1,76 million de dollars).

Le tribunal n’avait pas prononcé de verdict mardi.


Joshua Le: 30 mars 2010

Londres, 29/03/10- Douze personnes ont comparu lundi devant une Cour de Londres dans le cadre du meurtre, vendredi dernier dans une garde de la capitale britannique, d’un adolescent marocain.

Sofiane Belamoudden (15 ans) a été poursuivi et mortellement poignardé par un groupe de jeunes en uniforme scolaire, dans la gare de Victoria, l’une des plus fréquentées de la capitale britannique.

Les assaillants ont pris en chasse le jeune ressortissant marocain avant de lui assener plusieurs coups de couteau et l’abandonner au sol, gisant dans une mare de sang, devant des milliers de témoins.

Une vingtaine de jeunes ont déjà été arrêtés dans le cadre de l’enquête. La police britannique a annoncé lundi quatre nouvelles arrestations dans le cadre de cette affaire, venue propulser au devant de la scène britannique le débat sur la violence croissante dans les rues du pays.

Selon la police métropolitaine de Londres, quatre adolescents ont été tués dans les rues de la capitale britannique depuis le début de l’année, contre 10 en 2009 et 22 en 2008.

Par ailleurs, des membres de la famille du jeune marocain, cités par les médias, ont indiqué que l’attaque contre Sofiane, qui avait été organisée par les assaillants sur le site populaire Facebook, serait liée à un règlement de comptes.

source: MAP

Un procès peut en cacher un autre : celui des sinistres trafics de drogue où il est difficile de départager les anges des démons. Mais là, il y a eu mort violente d’un homme de 24 ans

Au terme de deux jours de procès (au lieu des trois prévus), le verdict est tombé, tard hier soir, dans ce que l’on a appelé “l’affaire Antony Bustos”, référence au nom de la victime, ce dealer, « demi grossiste », selon le président Régis Cayrol, abattu par le tir de la Winchester d’Ali Bellabiod, le 27 mars 2008, à deux pas du domaine viticole des Sept Serous de Badens où logeait Ali.
Ce dernier a été condamné par les jurés à 23 ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de 15 ans de sûreté et d’un suivi socio-judiciaire souhaité par la défense.
L’avocat général, François Hébert, dans un réquisitoire sans concessions, avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans, salué par la foule compacte des parents et amis de la victime.

Il a rappelé le contexte, « la piste des stupéfiants » avait été retenue « de suite dès le nom de la victime connu. » Victime tombée dans un « traquenard » tendu par Ali. Pour l’avocat général, l’assassinat et la préméditation étaient acquis. Hier, le procès a mis en exergue cet univers impitoyable des trafiquants, petits, moyens ou grands, tous unis par un lien qui s’est avéré mortel pour Antony Bustos : la drogue. Un univers où les frontières entre les bons et les méchants deviennent perméables et floues.
Hier encore, personne n’a oublié qu’Ali « n’a laissé aucune chance » à son fournisseur, âgé de 24 ans, père de deux très jeunes enfants « qu’il aimait », décrit par ceux qui l’ont côtoyé comme « serviable et sympathique ». Personne non plus n’a oublié le caractère ténébreux et inquiétant de l’assassin Ali qu’un expert psychologue avait quasiment décrit, la veille, comme irrécupérable pour la société… Expertises que la défense a dénoncées avec véhémence. Me Leguay s’insurgeant « sur ces deux seuls éléments de personnalité de 4 pages après trois quarts d’heure d’entretien », “condamnant” son client. Il demandera aux jurés que, dans la peine qu’ils allaient donner, « la petite lumière de l’espoir » ne s’éteigne pour Ali. L’avocat a présenté une longue série de lettres sur « le contexte » particulier de ce dossier avec le but de montrer que dans les affaires de drogue tout se brouille « et rien n’est noir ou blanc » : les bons peuvent devenir méchants et inversement… Car il y avait, en filigrane du procès, l’appât du gain facile. Les sommes gagnées avec la drogue étaient coquettes. Elles ont été révélées au procès qui concernait, les liant à jamais, Ali Bellabiod et sa victime abattue froidement, Antony Bustos. Celui-ci, la veille de sa mort avait reçu, mais sans rémunérer, de son fournisseur, entre 15 et 50 kilos de cannabis… Au dernier jour du procès, Ali, celui qui aurait confié à un copain de prison, « vouloir se faire un dealer » est apparu aux jurés toujours aussi méprisable. Mais Antony Bustos, lui, est apparu sous un jour que ne voulaient surtout pas connaître ses proches, celui d’un dealer « très connu » sur la région. Bien sûr, il ne roulait pas sur l’or. Mais il en rêvait. Le rêve s’est arrêté, une nuit, à cause d’un client plus retors que les autres, imbibé de cocaïne et se prenant, avec cette substance, pour un caïd, un demi-dieu violent… Si les plaidoiries de la partie civile, ont accablé le geste horrible d’Ali (brûlant le corps de sa victime), celle de la défense tenta de mettre à nu la face cachée d’Antony. On a, ainsi, appris que le dealer, Antony, était tout autant « sous pression » que l’était son assassin… L’univers des trafiquants a été sous-jacent à ce procès. Un univers où la facilité prime, même celle de tuer un homme pour 900 €… Ali Bellabiod, reconnu coupable de préméditation, pourra réfléchir longtemps à son geste en prison.



Le Fígaro

L’annulation d’un jugement, une décision exceptionnelle

Chaque année, environ 150 condamnés saisissent la Cour de révision pour obtenir l’invalidation de leur jugement. En 20 ans, seules quatre grandes affaires criminelles ont été rejugées.

La Cour de révision, le dernier espoir du condamné. Chaque année, entre 130 et 150 condamnés s’adressent à cette formation spéciale de la Chambre criminelle de la Cour de cassation pour voir leur jugement révisé. Au final, seule une condamnation sur cent, en moyenne, est annulée.
Avant d’en arriver là, le parcours est déjà long pour le détenu. Pour déposer une demande, il faut répondre à plusieurs critères : avoir été condamné de façon définitive (en appel puis en cassation) et, depuis 1989, apporter une preuve nouvelle de son innocence – où, à défaut, stipule la Cour dans ses textes, «un nouvel élément de nature à faire un doute sur votre culpabilité».
La Cour de révision ne peut pas être directement saisie par le condamné. Ce dernier doit d’abord formuler une demande auprès de la Commission de révision des condamnations pénales, qui décide ensuite de transmettre ou non le dossier à la Cour, composée de cinq conseillers issus de la Cour de cassation. Si elle se prononce en sa faveur, le condamné n’est pas définitivement blanchi : la plupart du temps, l’aval de la Cour de révision donne lieu à un nouveau procès, sauf si l’affaire est trop ancienne ou que la preuve de l’innocence apportée est indiscutable.
En vingt ans, 2.848 condamnés ont ainsi demandé l’annulation de leur condamnation. Parmi eux, la Commission a estimé que seuls 73 dossiers, transmis à la Cour de révision, répondaient à tous les critères. Cette dernière, au final, a annulé 43 condamnations, soit 1,5% des demandes seulement. Sur ces 43 dossiers, 39 étaient des simples délits et 4 de grandes affaires criminelles :

  • Rida Daalouche :

En 1994, ce tunisien est condamné à 14 ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre d’un revendeur d’héroïne dans un bar de Marseille. Deux ans plus tard, un rebondissement – un certificat médical attestant qu’il était en cure de désintoxication le jour du meurtre – lui permet de saisir la Cour de révision. En 1998, cette dernière lui donne raison. Rida Daalouche est définitivement acquitté au cours d’un nouveau procès, en 1999. En tout, il a passé cinq années en détention.

  • Rabah Meradi :

Condamné à quinze ans de détention pour viol et agression sexuelle en 1993, Rabah Meradi a vu sa condamnation partiellement annulée (le chef d’inculpation d’agression retiré) par la Cour de révision, puis en appel. Pour autant, sa peine de prison n’a pas été réduite.

  • Patrick Dils :

En 1989, alors âgé de 18 ans, Patrick Dils est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour les meurtres de deux enfants à Montigny-les-Metz, survenus deux ans plus tôt. En 2001, la Cour de révision annule cette condamnation. Mais, coup de tonnerre la même année : au cours d’un nouveau procès, il est une nouvelle fois reconnu coupable. Par chance pour lui, une nouvelle loi lui permet de faire appel de cette décision. Le 24 avril 2002, après des années de procédure, Patrick Dils est finalement acquitté par la Cour d’assises de Lyon. Au total, il a passé 13 années en détention.

  • Guilherme Ventura :

Le 3 juillet 2003, Guilherme Ventura, 52 ans, est condamné à dix ans de réclusion criminelle dans «l’affaire Topaze», un vaste trafic de stupéfiants. Le condamné décide de ne pas faire appel, contrairement à ses co-accusés. Surprise en 2004 : en appel, la cour d’assises des Bouches-du-Rhône statue que le trafic n’existait pas. Tous les condamnés sont libérés. Sauf Guilherme Ventura, qui n’a pas fait appel et qui donc, de facto, reste en prison. Ce dernier décide alors de saisir la Cour de cassation d’une requête en révision. La Cour lui donne raison et annule sa condamnation. Au cours d’un nouveau procès, Guilherme Ventura est acquitté, après avoir passé sept ans derrière les barreaux.

C.St-.P.

Louise et Paulette  Laborde, parties civiles au procès avec leur avocat Edouard  Martial/Photo DDM, Morad Cherchari.

Louise et Paulette Laborde, parties civiles au procès avec leur  avocat Edouard Martial/Photo DDM, Morad Cherchari.

Trois Toulousains et un Agenais répondent jusqu’à vendredi d’extorsion avec arme en bande organisée devant la cour d’assises de Lot-et-Garonne. Les malfaiteurs avaient fait irruption à Francescas dans une propriété perdue en pleine campagne où deux femmes devaient vivre les pires heures de leur existence.

C’est une semaine éprouvante qu’endurent Paulette Laborde et sa mère, Louise, 77 ans, contraintes à cinq jours d’un pénible face-à-face avec les quatre hommes qui les ont braquées un sordide 2 janvier 2008 à Francescas (47). Mère et fille vivent seules dans une propriété agricole à l’écart du village. Les malfrats avaient eu vent de l’existence d’un coffre-fort dans la bâtisse et que les deux femmes étaient « blindées d’argent ».

Ce procès d’assises qui a débuté lundi à Agen, ravive le douloureux traumatisme et les images d’effroi qui continuent de les hanter. Redoutant ce moment, les victimes ont mis des visages sur des individus cagoulés, à l’exception du meneur qui arborait un masque de diable rouge.

C’est lui que Paulette Laborde a vu surgir en premier, flanqué des trois autres, en ouvrant sa porte à une heure matinale pour aller chercher dans une remise des croquettes pour son chien. Croyant à une mauvaise blague, elle a cherché à soulever le masque. Mais elle s’est vue décocher deux coups de poing, donnant le ton du cauchemar à venir. Après avoir chuté, elle a été traînée sans ménagement dans la cuisine, agenouillée, un pistolet sur la tempe avec lequel le malfaiteur martelait la table pour l’impressionner. La lèvre en sang, elle criait, jusqu’à réveiller sa mère à l’étage vite prise en main par les complices, et ligotée pieds et mains sur une chaise. Sa fille a été conduite de force dans une chambre où les agresseurs bien renseignés, lui ont intimé l’ordre d’ouvrir le coffre, réclamant aussi le contenu d’une boîte. La fille d’un ancien ouvrier agricole que les victimes avaient prise en affection, aurait livré ces indiscrétions. Courroucés de ne réunir que 2 500 euros, les braqueurs ont alors cédé à la panique. Ils en voulaient plus. Paulette Laborde a été insultée, jetée violemment sur un lit, la tête enfouie sous un édredon, les mains attachées dans le dos. Un des agresseurs s’en est pris à la vieille dame, menaçant de lui couper un doigt. La lame entaillait déjà sa phalange quand sa fille à cédé, révélant le lieu de sa carte bancaire et son code. Bâillonnée, enfermée dans les toilettes, le meneur l’a finalement délivrée, et ramenée à sa mère. Au petit jour, la bande a quitté les lieux, emportant le téléphone.


Perpétuité encourue

Deux frères originaires de Toulouse Kamel Ghaouti (13 condamnations) alias Kamel VR 6 et Abdelhatif dit « Taoufik », 27 ans et 23 ans, occupent le box. Le premier « cassé par un père sévère » purge déjà 10 ans de prison. Habitué des prétoires correctionnels histoire de se procurer de l’argent pour sa consommation effrénée de cannabis, il joue pour la première fois devant une cour d’assises. Il « assume », admettant avec des accents de sincérité, avoir été lâche de s’attaquer à des femmes. Son frère subit son ascendant et se met « en miroir » des conduites de son aîné. Nejiar Hamid « l’Irakien », du genre suiveur, s’est montré bienveillant avec la grand-mère. Et Hassan Mahfoud l’Agenais qui exécutait les ordres était plutôt coutumier des vols jusque-là. Verdict vendredi.


Le chiffre : 40

MINUTES D’angoisse > Pour les victimes. « Qui ont paru une éternité », a confié Paulette Laborde qui a témoigné hier tout comme sa mère, avec cran et courage.

Meneurs et suiveurs > Répartition des rôles.

Les débats se sont articulés sur l’idée, les préparatifs et la mise à feu du « plan » dirigé par un chef qui donnait les ordres aux trois exécutants.

Scott Roeder

scottroeder.org
Par RFI

Scott Roeder a été condamné à la prison à vie le 1er avril 2010, pour avoir tué à bout portant le 31 mai 2009, un médecin qui pratiquait des avortements dans une clinique américaine. Sa peine de prison a été assortie d’une période de sûreté de cinquante ans. Le docteur Tiller a été abattu alors qu’il se trouvait au temple de l’église luthérienne de Wichita, dans le Kansas, en pleine discussion avec un autre fidèle.

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du

Le meurtre avait été planifié, prémédité, et soigneusement préparé. Le 31 mai dernier, Scott Roeder, un chrétien fondamentaliste et militant acharné contre l’avortement, avait abattu d’une balle dans la tête le docteur George Tiller à l’église, un dimanche matin. Le crime de ce médecin, selon le meurtrier : pratiquer des avortements tardifs. Il n’a pas hésité à passer aux aveux, expliquant qu’il avait voulu par ce geste, sauver des fœtus. Juste avant l’énoncé de sa peine, il s’est d’ailleurs lancé à nouveau dans une longue plaidoirie contre l’avortement, sans exprimer donc le moindre remords.

Scott Roeder, qui est aujourd’hui âgé de 52 ans, ne pourra pas demander une libération conditionnelle avant un délai de 50 ans. Autant dire qu’il finira sa vie en prison. Son crime, commis de sang froid, avait à l’époque frappé l’opinion.

Les médecins qui pratiquent l’avortement aux Etats-Unis sont régulièrement la cible d’agressions, au point que certains viennent travailler équipés de gilets pare-balles. Dans certaines régions, il est désormais presque impossible de trouver des praticiens volontaires pour ce genre d’interventions.

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