Adnan Hajizadé (à gauche) et Emin Milli.

Radio Free Europe (RFE/RL)
Par RFI

La cour d’appel de Bakou, en Azerbaïdjan, doit se prononcer ce vendredi 22 janvier sur la condamnation de deux blogueurs : Adnan Hajizadé et Emin Milli. Ils sont accusés d’avoir provoqué une bagarre dans un restaurant de la capitale. En première instance, ils ont été reconnus coupables d’hooliganisme et ont été condamnés respectivement à deux ans et deux ans et demi de prison. Mais pour les organisations de défense des droits de l’homme, il s’agit d’un procès politique dans un pays où la liberté d’expression n’existe pas. Rencontre avec l’un d’entre eux.

Emin Milli n’avait pas peur de dire tout le mal qu’il pense du régime de la famille Aliev qui dirige le pays d’une main de fer. Sur les réseaux sociaux et les sites de partage de vidéo, ce jeune Azerbaïdjanais commentait souvent d’une façon satirique le manque de liberté d’expression dans ce pays, où l’Etat surveille de près les chaînes de télévision et les journaux.

Déjà en 2008, au moment de notre rencontre à Bakou, Emin Milli était bien conscient du risque qu’il courait. « Je trouve que cela devient de plus en plus difficile d’avoir une opinion différente, déplore-t-il. Plus le gouvernement dispose d’argent, plus il devient autoritaire. Je suis sensible à des sujets comme les droits de l’homme, la liberté de la presse et tout ce qui est différent. Cela m’inquiète beaucoup. »

Pour l’organisation de défense de droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), Emin Milli et son copain blogueur Adnan Hajizadé sont des prisonniers politiques. Tout comme pour le Parlement européen qui critique un procès « inéquitable » et un jugement basé sur des « motifs politiques ».

Si la cour d’appel de Bakou confirme la condamnation des deux jeunes blogueurs, deux ans de prison les attendent.

NOUVELOBS.COM | 22.01.2010 | 13:22

Le procureur de Nancy a saisi la Cour de cassation, après un arrêt annulant des procès-verbaux de garde à vue, au motif que les deux suspects n’avaient pu rencontrer leur avocat avant la 72ème heure contrairement aux exigences de la Convention européenne des droits de l’Homme.

Garde à vue (Sipa)

Garde à vue (Sipa)

Le procureur général près la Cour d’appel de Nancy a saisi vendredi 22 janvier la Cour de cassation, après un arrêt annulant des procès-verbaux de garde à vue, au motif que les deux suspects n’avaient pu rencontrer leur avocat avant la 72ème heure contrairement aux exigences de la Convention européenne des droits de l’Homme.
Dans un communiqué, le procureur évoque “une contradiction de motifs”. Il rappelle que “le ministère public, tant en première instance qu’en appel, a fait valoir que la décision rendue par la Cour européenne des droits de l’homme ne met nullement en cause directement la France.”

Une première

La cour d’appel de Nancy a refusé de prendre en compte des procès-verbaux de garde à vue dans une affaire de stupéfiants au motif que les deux suspects n’avaient pu rencontrer leur avocat avant la 72ème heure contrairement aux exigences de la Convention européenne des droits de l’Homme, dans un arrêt qui constitue une première en France.
Les magistrats de Nancy se fondent sur l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme qui consacre le droit à un procès équitable, ainsi que sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme, à Strasbourg.

“Equitable”

La Cour européenne des droits de l’Homme a en effet reconnu dans trois arrêts récents -du 27 novembre 2008 et du 13 octobre 2009 contre la Turquie, et du 24 septembre 2009 contre la Russie- que “pour que le droit à un procès équitable […] demeure suffisamment concret et effectif, il faut, en règle générale, que l’accès à un avocat soit consenti dès le premier interrogatoire”.
Or, la procédure pénale française prévoit un entretien avec l’avocat dès la première heure de garde à vue mais uniquement hors audition d’une part, et ne permet un entretien avec un avocat qu’à partir de la 72e de garde à vue dans les affaires de stupéfiants d’autre part.

(Nouvelobs.com)

Le procès de sept personnes accusées d’avoir participé, à des degrés divers, à un guet-apens contre la police, à Etampes (Essonne) en mars 2007, a débuté hier sous haute surveillance policière devant la cour d’assises à Evry.

Interdiction d’accéder au parking du tribunal, camions de CRS aux abords du palais de justice, un important dispositif de sécurité avait été mis en place pour prévenir tout débordement.

Cinq des sept accusés comparaissent détenus. Deux sont accusés d’avoir tiré sur les policiers, dans le quartier sensible de Guinette à Etampes, le soir du 20 mars 2007, depuis l’appartement des deux accusés qui comparaissent libres.

A droite dans le box, l’accusé qualifié de « meneur », 26 ans, nie les faits. Tout à gauche, l’autre jeune homme, 21 ans, accusé d’avoir tiré. Entre eux, trois hommes, âgés de 21 à 23 ans, accusés d’avoir attiré les forces de l’ordre dans le quartier. Ils relatent, pour l’un, sa « participation minime », pour l’autre, avoir « cramé une poubelle, éteint les lumières, fait du rodéo ». Le troisième affirme : « ça fait trois ans que je suis en prison pour rien du tout ». Un couple d’accusés comparaît libre.

« Un épisode marquant »

Sandra Kayem, avocate de la police nationale, a fait valoir que les policiers présents à Guinette lors de cette soirée du 20 mars avaient vécu « un épisode marquant, pas anodin ». « Pour la police », a- t-elle dit « la tentative d’homicide est clairement établie ».

Ce soir-là, après avoir coupé l’électricité dans le quartier, plusieurs individus y ont attiré les policiers, en conduisant un véhicule à vive allure et faisant des dérapages. Des poubelles, ainsi que cette voiture ont été enflammées, afin de couper la circulation. Des coups de feu à la carabine ont été tirés en direction des forces de l’ordre, faisant un blessé léger dans les rangs de la police, un agent municipal touché à la jambe.

Cinq policiers se sont déjà portés partie civile dans cette affaire, seize devraient le faire. Le procès doit reprendre aujourd’hui.

Publié le 22/01/2010

le 21/1/2010 à 18h15  par Kyoko HASEGAWA (AFP)

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La guerre est ouverte entre la majorité de centre-gauche et le parquet au Japon après le lancement d’une enquête sur un scandale politico-financier qui vise, selon le pouvoir, à l’affaiblir.

La cible de l’enquête en cours est le tout-puissant secrétaire général du Parti Démocrate du Japon (PDJ), Ichiro Ozawa, artisan de l’arrivée au pouvoir en septembre du Premier ministre Yukio Hatoyama. Les enquêteurs, qui ont perquisitionné ses bureaux et interpellé trois de ses collaborateurs, le soupçonnent d’avoir accordé des marchés à des entreprises de BTP en l’échange de pots-de-vin de plusieurs millions d’euros et d’avoir “blanchi” cet argent en faisant acheter un terrain à Tokyo par l’intermédiaire de son fonds de soutien.

M. Ozawa, 67 ans, surnommé “le shogun de l’ombre” et considéré par beaucoup d’observateurs comme plus puissant que le Premier ministre lui-même, clame son innocence et s’interroge sur les motivations réelles des enquêteurs. “J’ignore s’ils ont agi de façon intentionnelle, mais les interpellations ont coïncidé avec la convention de notre parti et je ne peux absolument pas tolérer cela”, a-t-il dit, ajoutant que cela risquait de “jeter une ombre sur la démocratie de la nation”.

“Une guerre ouverte entre les enquêteurs et le parti au pouvoir”

Le Premier ministre, qui est lui aussi dans le collimateur de la justice pour avoir utilisé illégalement l’argent de sa famille afin de financer sa campagne électorale, a exprimé son soutien à M. Ozawa et l’a encouragé à “se battre” contre le parquet. M. Hatoyama a toutefois nié avoir tenté de faire pression sur les enquêteurs.

“C’est une guerre ouverte entre les enquêteurs et le parti au pouvoir”, a commenté Tomoaki Iwai, professeur de sciences politiques à l’Université Nihon. “Ils resserrent l’étau sur Ozawa.” “Ce genre de scandale se règle généralement par une simple rectification de la liste des dons politiques, a-t-il souligné. Il est rare de voir des interpellations.” Sadafumi Kawato, professeur de sciences politiques à l’Université de Tokyo, estime lui aussi qu’on assiste à “une enquête sans précédent”. “Les enquêteurs ne se sont jamais attaqués dans le passé à une personnalité en place de cette envergure. S’ils ne parviennent pas à inculper M. Ozawa, le fonctionnement du parquet sera certainement remis en question”, a-t-il déclaré.

Grâce à l’habilité de ce vétéran de la politique nippone, le PDJ a réussi à ravir le pouvoir aux conservateurs du Parti Libéral-Démocrate (PLD) qui dirigeaient le Japon depuis 54 ans en s’appuyant sur les grands conglomérats et la bureaucratie, une tradition avec laquelle le nouveau gouvernement de centre-gauche a promis de rompre.

Ozawa, irremplaçable gourou du Parti démocrate

Le cabinet-conseil en risques politiques Eurasia Group, basé à New York, a placé cette semaine M. Ozawa à la troisième place sur la liste des hommes politiques les plus influents de la planète, derrière le Premier ministre chinois Wen Jiabao et le président américain Barack Obama. “M. Ozawa ne détient pas de portefeuille, mais c’est l’homme le plus influent au sein du PDJ, où il contrôle les finances, la stratégie électorale et la sélection des candidats en tant que secrétaire-général”, a-t-il relevé.

Le scandale qui l’éclabousse aujourd’hui pèse également sur la popularité du gouvernement, qui a chuté sous la barre des 50% dans les sondages, mais beaucoup pensent que la mise à l’écart d’Ozawa serait un coup encore plus dur pour le parti au pouvoir à quelques mois des élections sénatoriales de juillet. “M. Ozawa est l’architecte de la politique du PDJ et son gourou en matière électorale”, a rappelé M. Kawato. “Personne au sein du parti ne pourrait le remplacer.”

PolitiqueJustice

LE MONDE | 14.01.10 | 14h22  •  Mis à jour le 14.01.10 | 19h09

a police et la justice sont engagées dans un brutal bras-de-fer sur les conditions de la garde à vue. Les officiers de police judiciaire de Seine-Saint-Denis ont refusé de procéder à plusieurs interpellations, en décembre 2009 et en janvier dans trois affaires de trafics de drogue ou de criminalité organisée que leur demandaient les juges d’instructions du tribunal de Bobigny. Les magistrats demandaient la présence des avocats des suspects dès le début de la garde à vue en s’appuyant sur les jurisprudences récentes de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), concernant la Turquie.

L’ensemble des juges d’instruction de Bobigny a protesté contre l’attitude des policiers dans une lettre adressée le 11 janvier au directeur de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris, Christian Flaesch. Dans ce courrier, un commissaire divisionnaire, Christophe Descoms, chef du service départemental de la police judiciaire (SDPJ) de Seine-Saint-Denis, est nommément cité pour avoir “indiqué verbalement qu’il ne serait pas donné suite à ces instructions compte-tenu des consignes contraires qui lui avaient été données par sa hiérarchie”. La lettre précise que celui-ci a “refusé de confirmer sa position par écrit.”

“Je ne ferai pas de commentaires sur un courrier que je n’ai pas encore reçu”, s’agaçait mercredi 13 janvier M. Flaesch. Il confirmait néanmoins l’annulation de l’intervention de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) “occupée sur d’autres affaires”. Dans leur lettre, les juges s’étonnaient de l’annulation de l’opération “au motif allégué de l’indisponibilité soudaine des effectifs de la BRI”.

Dans leur courrier, les magistrats rappellent que le code de procédure pénale dispose que “les officiers de police judiciaire (…) ne peuvent solliciter ou recevoir des ordres ou instructions que de l’autorité judiciaire dont ils dépendent”. Les cas de refus de collaboration entre police judiciaire et magistrats sont extrêmement rares. Ils ont toujours visé des affaires sensibles comme le refus de perquisitionner chez l’ancien maire de Paris, Jean Tibéri, à la demande du juge Eric Halphen, en 1996 ou l’affaire Borrel, en 2007, quand la gendarmerie n’avait pas voulu perquisitionné des ministères.

Les policiers font bloc

Ce n’est pas la personnalité des personnes mises en cause dont il est question ici mais de divergences d’appréciation sur la procédure dans un contexte d’extrême tension entre police et justice sur la question de la garde à vue. Plusieurs juges des libertés et de la détention de Bobigny ou Créteil ont refusé de prolonger récemment des gardes à vue, en invoquant eux aussi la CEDH. Cette polémique intervient alors que la chancellerie prépare un projet de réforme de la procédure pénale qui prévoit la suppression du juge d’instruction. La question de la garde à vue, également visée par la réforme, mobilise fortement les avocats. Si la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie veut limiter son usage – le nombre de gardes à vue a dépassé les 585000 en 2009 -, les avancées sur la présence de l’avocat en garde à vue sont jugées trop modestes.

L’institution policière fait bloc, convaincue d’avoir affaire à une offensive concertée des juges, qui prolonge celle des avocats. Sylvie Feucher, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a vivement réagi à la mise en cause du chef de la SDPJ 93. “C’est une provocation. Christophe Descoms a respecté le code de procédure pénale, point”, s’insurge-t-elle en mettant en avant la “théorie des baïonnettes intelligentes” – règle qui permet à des fonctionnaires de désobéir à un ordre illégal. “Ils veulent nous pousser à la faute et créer une polémique afin de peser sur les textes”, analyse Mme Feucher.

Les policiers s’appuient sur le code de procédure pénale, les juges sur la jurisprudence européenne, susceptible selon eux d’entâcher d’irrégularités les procédures de garde à vue. “Il serait utile que cette question puisse être tranchée par la Cour de cassation afin d’éviter que des errements juridiques abousissent à laisser des délinquants dehors”, dit-on au ministère de l’intérieur. Pour les policiers, la SDPJ 93, qui comprend 130 fonctionnaires, ne peut pas donner des consignes différentes aux policiers en fonction des juges sur le même type d’affaires.

Les magistrats de Bobigny s’appuient, eux, sur plusieurs décisions de la CEDH qui a condamné la Turquie, en 2008 et 2009, pour défaut de présence de l’avocat au début de la garde à vue. En France, l’avocat est présent pour une visite d’une demi-heure sans accès au dossier ni aux interrogatoires, au début de la mesure. Dans les cas de délinquance ou criminalité organisée, l’avocat ne peut intervenir qu’au bout de 48 heures de garde à vue délai augmenté jusqu’à 72 heures pour les stupéfiants et le terrorisme.

Dans une note diffusée aux magistrats en novembre 2009, la chancellerie considère que “ce régime dérogatoire peut être justifié, au regard des faits de l’espèce et de la gravité des infractions qui lui sont reprochées : cette justification n’apparait pas contraire à la jurisprudence de la CEDH”. Une interprétation qui est loin de faire l’unanimité chez les avocats et les magistrats.

Isabelle Mandraud et Alain Salles
Article paru dans l’édition du 15.01.10

Francesco “Sandokan” Schiavone, chef du clan mafieux Casalesi, en juillet 1998 lors de son arrestation à Casal di Principe, en Italie

(AFP) –

ROME — La cour de Cassation italienne a confirmé vendredi la condamnation à perpétuité de 16 membres du clan des Casalesi, le plus puissant de la camorra napolitaine, dans le cadre du procès “Spartacus”, au terme de 15 ans de procédure, a indiqué l’agence Ansa.

Après quatre heures de délibération, la première section de la plus haute cour italienne a rendu définitive les peines de réclusion à perpétuité prononcées contre le chef du clan Francesco “Sandokan” Schiavone, 55 ans, incarcéré depuis 1998 dans une prison de haute sécurité, son ex-bras droit Francesco Bidognetti et les “boss” Michele Zagaria et Antonio Iovine. Zagaria s’était fait construire une villa inspirée de Scarface incarné à l’écran par Al Pacino.

Le procès a été surnommé Spartacus par la direction anti-mafia en hommage à l’esclave qui dirigea une rébellion contre l’empire romain et pour symboliser la résistance de l’état de droit à la puissance des clans mafieux.

Les accusés ont été condamnés pour leur implication dans une série de violents règlements de compte dans les années 80 et 90 entre clans pour le contrôle de Casal di Principe et de nombreuses activités illégales (chantiers de construction, commerce de ciment, extorsions et autres trafics).

Le procès a rencontré de nombreux obstacles et il avait fallu sept ans pour aboutir à des condamnations en première instance confirmées en juin 2008 en appel.

Il s’agit d’une cinglante défaite pour les Casalesi, décimés récemment par une série d’arrestations et de décisions de certains boss de collaborer avec la justice. Mais le clan n’a pas disparu, selon les experts.

C’est l’écrivain Roberto Saviano qui, avec son succès planétaire “Gomorra” a attiré l’attention sur le clan des Casalesi, le plus puissant clan camorriste. Saviano vit depuis 2006 sous escorte policière.

Les Casalesi, un cartel criminel enraciné à Casal di Principe, dans la province de Caserte, avaient étendu leur emprise sur tout un territoire au prix d’une guerre qui a fait 1.000 morts en 30 ans.

Le procès “Spartacus” a été le plus important par le nombre d’accusés et la gravité des peines encourues, depuis le “maxi-procès” contre la mafia ouvert en 1986 à Palerme.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés.

Thomas Donovan est un joueur de Blackjack qui compte les cartes et ne s’en cache pas lorsqu’il sévit dans les casinos de l’Etat d’Indiana. Las de perdre de l’argent, ces derniers l’ont interdit d’entrée au Grand Victoria Casino, qui s’est aussitôt vu intenter un procès par le joueur lésé.

Il faut dire que la pratique du comptage des cartes au Blackjack n’a rien d’illégal, mais comme il s’agit de l’un des jeux où l’avantage de la maison est le plus minime, un joueur expérimenté a vite fait d’accumuler des gains appréciables. C’est pour cette raison que certains casinos s’arrogent le droit de bannir de tels joueurs.

Débouté en première instance, notre joueur a fait appel et a obtenu gain de cause devant la Cour d’Appel de l’Indiana. C’est cet arrêt que contestent maintenant 11 des 12 casinos de l’Etat regroupés en association devant la Cour Suprême de l’Indiana. S’ils perdent, comme c’est probable, les casinos menacent de changer les règles du jeu afin de rendre impossible le comptage des cartes.

Les casinos ont d’ailleurs déjà tenté d’appliquer plusieurs méthodes, comme la technique de battre les cartes plus souvent. Hélas pour eux, les compteurs se sont toujours adaptés et ont continué à damer le pion aux casinos.

La décision tant attendue pourrait servir de modèle aux joueurs d’autres Etats, qui pourraient à leur tour, tenter de défendre leurs droits en justice face aux casinos. Le Blackjack traditionnel risque-t-il alors de disparaître, laissant surgir à sa place une variante beaucoup plus avantageuse pour les casinos ?

Cela serait d’un très mauvais goût de la part des casinotiers que d’en arriver à cette situation. Mais les conseilleurs n’étant pas les payeurs et les casinos étant parfois de mauvais payeurs, tout est possible…

Publié le 19 janvier 2010

La journaliste Pascale Bonnefoy Miralles a gagné le procès pour “calomnie” et “injure” que lui intentait un ancien militaire aux ordres du général Pinochet. La journaliste, qui a dû passer en jugement le 14 janvier 2010, a été relaxée des charges.

Edwin Dimter Bianchi, lieutenant à l’époque, était présent dans l’enceinte du stade du Chili au moment du coup d’État du 11 septembre. La journaliste indépendante a relaté son histoire dans un article intitulé “Edwin Dimter, el sádico Príncipe del Estadio Chile” (“Edwin Dimter, le ‘prince sadique’ du stade du Chili”), publié le 26 mai 2006. L’ex-militaire avait déposé une plainte contre l’auteur en considérant que les propos nuisaient à son honneur et à sa dignité. Le juge a conclu que la journaliste ”n’avait pas l’intention d’injurier”.

Ce jugement est capital pour le droit à l’information des Chiliens sur la période de la dictature. Nous espérons qu’il inspirera d’autres juridictions confrontées à des cas semblables.


14.01.2010 – Une journaliste, poursuivie en justice par un ancien militaire de la dictature, risque la prison pour “injure”

Dans le cadre de sa collaboration avec Americagora.com, site d’informations dédié à l’Amérique latine, Reporters sans frontières publie une chronique sur l’accès à l’information relative à l’époque des dictatures du Plan Condor en Argentine et au Chili.

Lire la chronique sur Americagora : http://www.americagora.com/cadences…

En Argentine, la présidente Cristina Kirchner vient d’ordonner par décret, le 6 janvier 2010, la déclassification d’archives militaires sur certaines opérations répressives menées entre 1976 et 1983. Au Chili, l’accès à ce passé douloureux ne va pas au même rythme. A la veille d’un second tour d’élection présidentielle qui devrait amener la droite conservatrice à La Moneda, la journaliste indépendante Pascale Bonnefoy doit passer en jugement, ce 14 janvier, après une plainte pour “calomnie” et “injure” d’un ancien militaire aux ordres du général Pinochet. Elle encourt une peine allant de trois à dix ans de prison, qui pourrait se traduire par un contrôle judiciaire sinon une incarcération effective. Mais au-delà de la peine encourue, ce procès est lourd de symbole.

“Le Chili a rendu – tardivement – hommage à ses victimes, mais ne veut toujours rien dire de ses bourreaux. Une condamnation de Pascale Bonnefoy pourrait rendre définitivement intenable une mémoire amputée, qui viole le droit des Chiliens à connaître leur histoire”, estime Reporters sans frontières.

(Photo : AFP)

Point de vue
LE MONDE | 18.01.10 | 13h07

uelle justice pénale les conclusions du comité Léger annoncent-elles ? Pour en avoir une idée, il ne faut pas seulement s’arrêter à ce qui est proposé, il faut encore interroger l’implicite et le non-dit. Une toute première observation s’impose. Toutes les suggestions du comité s’inscrivent dans le droit actuel et toute une panoplie de procédures existantes, qui sont le produit d’un empilement législatif de plusieurs décennies, en apparence désordonné mais en réalité marqué par l’obsession sécuritaire. C’est dire que l’ambition affichée d’atteindre un “nouvel équilibre qui garantira le respect des libertés individuelles dans l’ensemble de la justice pénale” est de peu de poids face à ces réalités.

Quelles réalités ? La multiplication des procédures d’exception pour un champ de plus en plus vaste d’infractions où la surveillance, l’infiltration, les perquisitions de nuit, les interceptions téléphoniques et informatiques, les sonorisations et fixations d’images dans des lieux privés, le fichage généralisé au Système de traitement des infractions constatées (STIC), l’inscription au fichier génétique, sont devenus des pratiques courantes.

Ainsi, lorsque le comité Léger estime qu’il faut maintenir les régimes distincts de garde à vue, c’est-à-dire un régime exceptionnel en matière de terrorisme, un régime dérogatoire applicable en matière de délinquance organisée et de trafic de stupéfiants et un régime de droit commun, on est en droit de s’interroger : quel est encore aujourd’hui le “droit commun” ?

D’autant que le parquet excelle dans la recherche de la qualification la plus haute, c’est-à-dire que, saisi de faits précis, il peut toujours donner à ceux-ci la définition d’une infraction ouvrant droit aux pouvoirs exorbitants répertoriés ci-dessus. C’est donc à un parquet déjà très dominateur que le comité Léger propose le rôle de directeur de toutes les enquêtes et d’autorité de toutes les poursuites.

En face, quels sont les contre-pouvoirs ? Si les droits de la défense sont hautement proclamés, il n’est pas certain qu’ils soient d’une grande effectivité. Ainsi, s’il est admis que l’avocat puisse avoir accès aux procès-verbaux de la personne gardée à vue, cela ne concerne que les affaires de droit commun. Alors que, après plus de trente ans de dictature, l’Espagne instituait la présence des avocats à tous les stades de toutes les gardes à vue, les propositions du comité Léger restent en deçà d’une norme européenne assez généralisée.

Quoi qu’on ait dit du juge d’instruction et de ses excès, une chose était certaine : à l’issue de la garde à vue, le mis en examen avait droit à un avocat qui pouvait consulter la procédure et préparer la défense. Avec le système du parquet omnipotent, ces droits ne sont plus automatiques puisque le mis en cause peut faire l’objet soit d’un régime simple où ses droits sont aussi maigres qu’aujourd’hui, soit d’un régime renforcé qui lui donne certes des droits mais seulement au bout d’un mois si le parquet ne les lui accorde pas spontanément.

De plus, l’institution d’un juge de l’enquête et des libertés chargé de contrôler les mesures attentatoires aux libertés et d’arbitrer entre le parquet et le mis en cause n’épuise pas la question des investigations et de l’enquête. Car qui pourra faire une contre-enquête au profit du mis en cause ou de la victime au cas où ce serait nécessaire ? Seuls en France les détectives privés pourraient remplir cette fonction. Mais outre qu’une affaire récente a montré les dérives dangereuses de certains d’entre eux, force est de constater que ce sont tous d’anciens policiers dont on n’imagine guère qu’ils contredisent leurs collègues encore en exercice. Il est à craindre que face au rouleau compresseur d’un parquet omnipotent le mis en cause soit d’autant plus nu qu’il est pauvre.

Quant à la victime, si son rôle est sacralisé lors des audiences, on relèvera que les propositions du comité Léger sont dans la droite filiation d’un mouvement qui veut réduire les possibilités pour les victimes de mettre en mouvement l’action publique.

Historiquement, le principe de l’opportunité des poursuites, laissant au parquet le soin de décider quelles infractions poursuivre, a toujours été contrebalancé par le droit des victimes de mettre en mouvement l’action publique. On sait à quel point cela a été décisif dans les affaires économiques et financières.

Dorénavant ce ne serait plus possible si les conclusions du comité Léger étaient suivies. La victime pourra certes dénoncer au procureur les faits mais elle ne pourra obtenir d’enquête qu’en matière criminelle, après un mécanisme propre à l’en dissuader… Ici encore on mesure bien que l’omnipotence du parquet vise à contrôler l’ensemble du processus pénal.

Mais la question la plus décisive, peut-être, est celle de savoir si le comité Léger n’annonce pas la fin programmée du juge. Fin du juge d’instruction déjà, puisque le chef de l’Etat l’a dit avant même que le comité Léger ne dépose ses conclusions. Mais aussi fin virtuelle de l’acte de juger. Car que signifie d’autre l’envahissement du procès pénal par l’aveu, au point que devant la cour d’assises ce “plaider coupable” pourrait se pratiquer ? Un grand juriste rappelait : “Il ne suffit pas qu’un accusé consente à être condamné pour que sa condamnation soit légitime. Il faut que sa culpabilité soit établie.”

A travers cet aveu dans le procès pénal, il s’établit une sorte de relation contractuelle entre le parquet et l’auteur de l’infraction. En somme, l’acte de juger est confisqué. Et ce parquet omnipotent n’échappe pas lui-même au questionnement sur le dépérissement du juge puisque pour la Cour européenne, une autorité judiciaire se caractérise par son indépendance à l’égard du pouvoir exécutif. D’où son arrêt du 6 mai 2009 qui considère que le parquet français ne satisfait pas à cette exigence.

Sans méconnaître les avancées du comité Léger, en matière de détention provisoire notamment, la justice pénale qu’il nous donne à voir ne manque pas d’inquiéter. Les juges, qui ont mis beaucoup de temps à devenir des contre-pouvoirs, sont mis au pas ou neutralisés, tandis qu’un parquet structurellement lié au pouvoir exécutif, par ses nominations, devient tout-puissant. Sans contre-pouvoir convaincant.


Antoine Comte est avocat.

Article paru dans l’édition du 19.01.10

JUSTICE. Trois Gersois ont accepté de revenir sur leur rôle de juré d’assises. Des expériences aussi enrichissantes qu’énigmatiques

Les jurés gersois ont côtoyé la justice de très près pendant les assises. (photo archives michel amat)
Les jurés gersois ont côtoyé la justice de très près pendant les assises. (photo archives michel amat)
Troublante expérience que celle d’un juré d’assises… Il suffit d’un premier tirage au sort pour que le coeur s’emballe, ballotté entre surprise et appréhension, d’un second pour que l’esprit se pique de curiosité pour les procès du journal de 20 heures, d’un troisième, enfin, pour que le quotidien ne semble soudain bien plus compliqué qu’on ne l’avait imaginé, entre les audiences à rallonge et les enfants à aller récupérer chez la nourrice.

Procès médiatique

Charles (1), le retraité de la fonction publique, n’a rien oublié de la folie médiatique qui a agité pendant trois semaines le procès Ben Salah. Procès qui devait se conclure par une condamnation à perpétuité, avec vingt-deux ans de sûreté, pour les meurtres de deux couples de Néerlandais à Monfort, en mai 1999. « Le fait est que je suis tombé sur un énorme procès, raconte le sexagénaire. Je me souviens encore comme si c’était hier du ruban de sécurité derrière lequel était contenue la nuée de caméras, et le peloton de gendarmes mobilisés à l’extérieur du tribunal. Pour finir, il y avait ce célèbre avocat du barreau, Me Collard, à qui revenait la charge de prononcer la plaidoirie finale devant le tribunal. Je me rappelle qu’il était très en verve ce jour-là et qu’il avait tenté de jouer sur le registre des sentiments pour nous impressionner et nous rallier à sa cause. »

Troublés par le doute

Après trois semaines de procès, le médiatique avocat n’était pas sans savoir, ce jour-là, que la session avait mis à rude épreuve les nerfs du juré. Du premier au dernier jour : « Les débuts ont été très difficiles avec la projection de la vidéo réalisée par les gendarmes peu après le meurtre », se rappelle Charles, qui avoue avoir été quelque peu déstabilisé par la succession à la barre des sources proches du dossier : « Ma conviction était forgée à 95 % à l’issue des premiers jours du procès, mais les 5 % qui me manquaient étaient sans aucun doute les plus gênants car il ne fallait pas se tromper. C’est surprenant de voir comment on se persuade, tantôt de la culpabilité, tantôt de l’innocence de l’accusé. »

Ondine (2), la Gersoise expatriée un temps dans la région parisienne, gardera longtemps un souvenir troublé de sa participation à l’une des sessions d’assises de la Cour de Versailles en 1998. Ne l’avait-t-on pas volontairement écartée du procès concernant un infanticide en raison de son statut de mère de famille ?

Dans les deux affaires de viol, en revanche, le séduisant avocat de la défense, devenu depuis un ténor du barreau, n’essayait-il pas de la regarder dans les yeux, sans doute, parce qu’elle était la plus jeune des jurés, pour obtenir de sa part un vote favorable ? « J’ai soupçonné une vague manipulation dans le choix des jurés, commente Ondine. Heureusement, le président du tribunal était exceptionnel. Il nous a tout expliqué. »

Sans doute ce dernier élément aura-t-il été déterminant dans le regard que cette retraitée de l’enseignement pose aujourd’hui sur la justice. « Je suis sortie grandie de cette expérience et manifeste depuis autant d’intérêt pour les émissions de justice télévisées que pour mon entourage. Peu après le procès, j’ai été confrontée à un jeune homme qui a subitement développé des troubles du comportement. J’ai cherché à comprendre ce qu’il s’était passé. »

Vision nuancée de la justice

Nathalie, 55 ans, fera de même après la session d’assises de mars 2009, en cherchant à témoigner sa compassion à la victime d’un viol : « J’aurais voulu lui envoyer un cadeau, peut-être une poupée de collection pour Noël, mais je n’avais ni adresse ni téléphone. J’y pense régulièrement et partage désormais une vision plus nuancée de la justice. »

(1) Les prénoms ont été changés

Auteur : Émilie delpeyrat