Faute de vin, quatre jeunes Roumains ont fait main basse sur du liquide, mardi, dans une cave de Fitou

Florin ne passera pas Noël en compagnie de ses deux jeunes enfants. Pas plus que Cristian auprès de sa petite fille de quelques mois à peine. Florin, 22 ans, et Cristian, 21 ans, passeront les fêtes de fin d’année derrière les barreaux ! En compagnie de deux comparses, un prénommé Florin également, 20 ans, et Mircea, tout juste 18 ans… Ils n’en ressortiront qu’une fois purgée la peine de trois mois de prison ferme à laquelle ils ont été condamnés, hier.
Les quatre Roumains demeurent tous en Espagne, à Valencia précisément. Ils ont été interpellés par les policiers, mardi, en fin de matinée, à Narbonne, alors qu’ils avaient volé la somme de 640 € quelques instants plus tôt, dans un caveau de dégustation, situé en bordure de l’ex-RN9, aux Cabanes-de-Fitou. Florin et Cristian, sans

doute accompagnés de Mircea, sont descendus d’une voiture aux vitres teintées de façon artisanale. Ils seraient entrés avec « l’intention d’acheter une ou deux bouteilles » . Mais, s’apercevant qu’il n’y avait qu’eux dans le caveau à ce moment-là, ils auraient cédé à la tentation et plongé leurs mains dans la caisse-enregistreuse pour en retirer 640 € en liquide.
Alertée par le bruit du tiroir-caisse, la propriétaire des lieux a vu au moins deux hommes prendre la fuite. L’un en survêtement blanc, un autre en pantalon rouge. Un témoin complétera le signalement par la description de la voiture, immatriculée en Espagne.
Les gendarmes auront la bonne idée d’alerter les policiers narbonnais, lesquels interpelleront la bande des quatre quelques instants plus tard.
A Valencia, ils exercent le métier d’ouvrier agricole en saison seulement, pour le ramassage des oranges… En Espagne, ils ont tous plus ou moins eu maille à partir avec la justice, selon les renseignements fournis par la Guardia Civil (faute de délai pour obtenir les casiers judiciaires). L’un est connu pour vol, l’autre pour cambriolage, le dernier pour rixe et dégradations… Florin a même été placé sous contrôle judiciaire pour affaire d’ordre sexuel. « On ne sait même pas s’il avait l’autorisation de quitter le territoire espagnol ? » Cependant, le procureur Bertrand Baboulène met les quatre « délinquants primaires » dans le même “sac”. Et requiert six mois de prison ferme pour chacun d’entre eux. Malgré les plaidoiries de Me Mandrou, persuadée que « la caisse-enregistreuse devait être ouverte, parce que les prévenus ne pouvaient pas connaître le processus d’ouverture » ; malgré les interrogations de Me Basset, se demandant si « un vol simple valait une peine d’emprisonnement ferme » , les prévenus passeront les fêtes de fin d’année et le début 2010 en prison.

Oran

4 Une jeune femme se faisant passer pour une avocate a été débusquée et arrêtée jeudi dernier au siège même de la cour de justice d’Oran, apprend-on de source judiciaire.

La mise en cause qui circulait en robe noire, le vêtement de la profession, a été appréhendée après qu’il eut été établi que son nom ne figurait pas sur la liste des avocats inscrits au barreau d’Oran, signale-t-on de même source.

Contacté par l’APS, le bâtonnier d’Oran, Me Ouahrani Lahouari, a fait  savoir que la toge portée par l’intruse «appartient à une avocate authentique qui la lui avait prêtée en croyant avoir affaire à une véritable consoeur». Prétendant avoir oublié sa robe chez elle, la fausse avocate s’était  présentée à la vraie pour lui demander ce service en prétextant une audience urgente, le port de la toge étant dans ce cas obligatoire, a précisé Me Ouahrani.

Ainsi revêtue de l’habit professionnel, la pseudo-avocate avait en fait pour intention de faciliter son accès devant les services administratifs de la cour en vue de recueillir des informations sur un justiciable dont elle prétendait  assurer la défense, mais elle s’est trahie par «ses propos fort démarqués du jargon professionnel», a-t-il fait savoir. Une plainte pour «usurpation de fonction»a été immédiatement déposée par le bâtonnat à l’encontre de la jeune femme, a affirmé Me Ouahrani en signalant que son organisation entend également demander réparation.

Par SHARON WROBEL
15.12.09
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Le ministre des Finances, Youval Steinitz a critiqué lundi le système judiciaire. Il lui reproche des décisions, qui, selon lui, vont coûter des millions, voire des milliards, de shekels à l’Etat. Il risque ainsi de causer de graves répercussions économiques sur le pays.

Le ministre des Finances, Youval Steinitz.
Photo: Knesset channel , JPost

“En cette période de crise économique nous avons vu toutes les entités faire preuve de responsabilité, que ce soient le gouvernement, le syndicat national des travailleurs (Histadrout) ou les employeurs. C’est l’une des raisons qui explique comment l’économie israélienne a été en mesure de sortir de cette crise en relativement bonne forme”, a-t-il souligné lors d’une conférence à Tel-Aviv. Il déplore néanmoins la conduite du système judiciaire. “Malheureusement un organe très important dans le système ne montre pas la responsabilité économique nécessaire : le système judiciaire en général et la Cour suprême en particulier.”

Steinitz a cité une récente décision de la Haute Cour de justice sur les plus-values fiscales. Selon lui elle aurait empêché le gouvernement de collecter deux milliards de shekels par an. “Ce sont les recettes qui manquent au budget de l’Etat”, a-t-il déclaré. “Les juges n’ont pas à s’inquiéter de la façon de financer des changements qui se chiffrent en milliards. C’est à nous de le faire.”

Responsabiliser les juges

Le ministre a fait savoir qu’il étudiait les moyens qui obligeront les juges à tenir compte de considérations d’ordre budgétaire et macro-économiques dans leurs décisions. Pour lui, la discipline dans la planification économique est une clé indispensable à la cohésion économique, qu’il s’agisse de maintenir les budgets nationaux ou de mettre en œuvre des politiques budgétaires prudentes.

En dépit de ces considérations, le bilan reste positif. “L’obscurité se dissipe, et nous commençons à voir une lumière au bout du tunnel”, a reconnu le ministre. “Les exportations se redressent après avoir chuté de plus de 30 % à la fin de l’année 2008. Une amélioration du taux de chômage est visible, le déficit sera raisonnable et l’économie passe progressivement d’une croissance négative à une croissance renouvelée.”

(AFP) –

WINDHOEK — La justice namibienne a ordonné jeudi à la commission électorale de remettre le matériel de vote, sauf les bulletins, aux partis d’opposition qui contestent le résultat des élections générales de fin novembre.

“J’ai ordonné à la commission électorale de Namibie de rendre disponible avant lundi prochain le matériel électoral, comme les listes d’émargement et les bulletins invalidés de tous les bureaux de vote”, a déclaré le juge Collins Parker, de la Cour de Windhoek.

Neuf partis d’opposition ont réclamé un recompte des voix aux élections nationales et à la présidentielle qui a vu la victoire du President Hifikepunye Pohamba et de son parti.

Si l’examen du matériel de vote apporte des preuves suffisantes, les partis d’opposition pourraient ensuite demander à la Cour un nouveau comptage des voix.

L’Organisation des peuples du sud-ouest africain (Swapo), au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1990, a obtenu 75,3% aux législatives.

L’élection a été jugée “libre et équitable” par les observateurs africains.

En 2004, la Haute cour avait ordonné un recompte des voix, mais les résultats n’avaient pas été modifiés.

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belga

Mis en ligne le 24/12/2009

Le juge a ordonné au gouvernement de mettre en place un mécanisme pour protéger les eunuques, (naturels ou qui ont subi une intervention chirurgicale).

Le président de la Cour suprême du Pakistan a ordonné au gouvernement de reconnaître les eunuques comme un genre à part, un premier pas vers la reconnaissance des droits de cette minorité de travestis et transsexuels, a-t-on appris jeudi de source judiciaire. “Le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry a ordonné au gouvernement d’ajouter un troisième genre sur les cartes d’identité nationales”, a annoncé à l’AFP l’avocat Mohammad Aslam Khaki, qui avait soumis une pétition en ce sens à la Cour Suprême, la plus haute juridiction du pays.

Le juge a également ordonné au gouvernement de mettre en place un mécanisme pour protéger les eunuques, également appelés “hijras” en Asie du Sud, face notamment au harcèlement policier, et les aider à faire valoir leurs droits en matière d’héritage, a-t-il ajouté.

Almas Bobby, un porte-parole de la communauté eunuque au Pakistan, marginalisée au sein d’une société musulmane conservatrice, a salué cette annonce et remercié le juge Chaudhry de leur donner ainsi des droits.

En Inde, voisin et traditionnel rival du Pakistan, les eunuques (naturels ou qui ont subi une intervention chirurgicale) ont gagné cette année une bataille de longue date en obtenant le droit d’être classés comme un genre à part, distinct des hommes et des femmes, sur les listes et cartes électorales.

: La comparution du neveu de Me Wade Lamine Faye exigée

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a envoyé au 28 décembre prochain l’affaire d’escroquerie portant sur 35 millions Fcfa imputée à l’huissier de justice Ousseynou Mbodj. La raison de ce troisième report est de faire comparaître le garde du corps de Me Abdoulaye Wade, Lamine Faye. Dans la foulée, le juge pénal a rejeté une demande de mise en liberté provisoire formulée par les conseils du prévenu.


UN HUISSIER DE JUSTICE AU TRIBUNAL : La comparution du neveu de Me Wade Lamine Faye exigée
UN HUISSIER DE JUSTICE AU TRIBUNAL : La comparution du neveu de Me Wade Lamine Faye exigée

Le juge des flagrants délits de Dakar a renvoyé au 28 décembre prochain l’affaire Ousseynou Mbodj et Lamine Faye, garde du corps du Président de la République. Cet huissier de justice est poursuivi pour escroquerie. La non comparution Lamine Faye est le motif de ce report. Hormis le principal plaignant, son épouse Aminata Kébé est aussi victime des agissements de l’auxiliaire de justice.

Après le renvoi à l’audience du 28 décembre prochain, les conseils de la défense dont Mes Babacar Mbaye et Ousmane Diallo ont formulé une demande de mise en liberté provisoire. Ils ont expliqué que la mise en circulation du prévenu ne saurait troubler l’ordre public et que c’est au contraire sa détention en prison qui en est un. Si on sait que le prévenu est un huissier de justice. Les avocats ont également brandi des garanties de représentation en justice.

Ils ont laissé entendre, par ailleurs, que le garde du corps du Président ne va jamais comparaître. Ainsi, ils ont fait part qu’il est inadmissible de maintenir quelqu’un en prison pour les beaux yeux d’une autre personne. Le représentant du ministère public qui s’est opposé à la mise en liberté provisoire de l’huissier a motivé sa décision sur le fait que les faits sont graves, puisqu’ils impliquent un auxiliaire de justice. Ainsi, le parquetier a sollicité que la demande de mise en liberté provisoire soit rejetée. Ce qu’a accepté le tribunal des flagrants délits de Dakar.

Les services de l’huissier Ousseynou Mbodj ont été requis pour la vente de la ferraille de l’ancienne société nationale des chemins de fer du Sénégal. C’est ainsi que l’auxiliaire de justice consulte Lamine Faye et son épouse Aminata Kébé qui étaient intéressés par la marchandise. Au courant du mois de juin dernier, l’huissier se rend chez le garde du corps du président de la République.

Sur place, le dossier est monté et les modalités de la vente sont arrêtées. C’est ainsi qu’une somme de 35 millions FCfa est remise à l’huissier. Toujours dans les mentions du procès-verbal d’enquête de la gendarmerie, la marchandise devait être livrée 48 heures après la remise de l’argent.

Cependant, l’huissier a utilisé l’argent pour payer des créances à des opérations suite à une décision de justice.

Mais il a expliqué ceci par le fait qu’il y a eu blocage du fait d’une procédure judiciaire engagée au niveau du tribunal. Non sans reconnaître, dans le procès-verbal, son erreur d’avoir utilisé l’argent avant la livraison de la commande.

Mention sur le procès-verbal que les 35 millions ont été utilisés de la manière suivante.

26 millions Fcfa remis à Me El Hadji Guissé, avocat à la cour pour le compte de son client Bassirou Fall.

4 millions Fcfa remis à Me Cheikh Tidikelt Mbodj, lui aussi avocat à la cour pour le compte d’Ibrahima Niang

2 millions Fcfa à Me Alioune Séne avocat de la société Sedifer Un million Fcfa remis à Souhaïbou Diagne et Birahim Sow qui ont mis en rapport le plaignant et l’huissier dans cette affaire. Cette remise est faite sur demande de Lamine Faye.

www.sen24heures.com

 Vanessa Hudgens : elle fait un procès à un site qui a diffusé ses photos de nu !

Si la star d’ High School Musical ne rechigne pas à poser dans le plus simple appareil, la jolie brune de 19 ans ne supporte pas de voir ses photos exposées sur la toile, et a intenté un procès contre un site qui a osé les publier.

Pas farouche devant l’objectif, Vanessa , qui avait 17 ans au moment où elle posait sur ces fameuses photos, l’est davantage lorsque celles-ci sont rendues publiques ! C’est pour ça que l’actrice, considérant ces photos comme privées, a décidé de poursuivre en justice Moejackson.com, un site qui refuse de les retirer.

D’apès le site TMZ, Vanessa ne stipule pas précisément dans la procédure qu’il s’agit de photos où elle s’affiche totalement, préférant parler sobrement de “photos portrait”.

Quoi qu’il en soit, les clichés, pris par un téléphone, ont été envoyés à plusieurs sites “à l’insu et sans le consentenement de Vanessa rapporte la procédure. D’après TMZ, ils étaient tous marqués d’un Copyright, permettant aux avocats de l’actrice d’invoquer la violation du droit d’auteur.

Aujourd’hui, la compagne de Zac Efron exige que les photos soient rapidement retirées, et réclame en outre des dommages.

Peut-être devrait-elle aussi demander des comptes à la personne qui était derrière l’objectif ?

24-12-2009 – 14h21

lexpress.fr

TOUS LES JOURS, TOUTE L’INFO

Le secrétaire d’Etat à la Justice trouve que sa ministre de tutelle joue trop “perso”.

Dans une lettre, adressée le 15 décembre aux responsables syndicaux de la pénitentiaire, Michèle Alliot-Marie se félicite de son action : “J’ai obtenu du ministère du Budget que le paiement des heures supplémentaires, des astreintes, des primes de dimanche, de nuit et de jours fériés soit effectué avant le 31 décembre 2009.”

Cette communication à la première personne a fortement irrité Jean-Marie Bockel.

Le secrétaire d’Etat à la Justice estime avoir sa part dans ce succès : le 12 décembre, il a fait appeler le cabinet d’Eric Woerth, ministre du Budget. Il considère par ailleurs que c’est le cabinet de François Fillon qui a pris la décision, le 14 décembre, et non celui d’Eric Woerth.

Par François Koch, publié le 24/12/2009 à 16:40

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Bockel apporte son soutien à Besson

AFP
24/12/2009 | Mise à jour : 19:15 | Commentaires 5 | Ajouter à ma sélection
Le secrétaire d’Etat à la Justice, Jean-Marie Bockel, a assuré de son soutien le ministre de l’Immigration, Eric Besson, comparé par des responsables socialistes à des personnalités de la collaboration, comme Marcel Déat ou Pierre Laval.

“Je tiens d’ores et déjà à manifester mon indignation devant la gravité des insultes que certains socialistes adressent à Eric Besson, allant jusqu’à le traiter de collabo, de Déat ou de Laval”, écrit dans un communiqué M. Bockel. “C’est inadmissible. J’assure Eric Besson de ma solidarité et de toute mon amitié”.

Selon le secrétaire d’Etat, “la vivacité, la violence même, du débat sur l’identité nationale démontre combien il est aujourd’hui nécessaire”. Son parti, la Gauche Moderne, “fera le moment venu, quand le débat sera plus avancé, des propositions sur les mesures qui nous paraissent essentielles”, annonce-t-il.

Il était une fois la Renaissance. Le siècle des humanistes

Best-sellers, petits juges et chasse aux sorcières

Par David Caviglioli

Ce n’est pas seulement au Moyen Age qu’on a envoyé les sorcières au bûcher, mais à la Renaissance, entre l’invention de l’imprimerie et celle de l’Etat moderne

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Le pays Basque a toujours posé problème. En janvier 1609, Pierre de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux, époux de la petite-nièce de Montaigne, reçoit une lettre de Paris. On lui explique qu’un petit seigneur du Béarn a vu son château réquisitionné par une meute de sorcières le temps d’un sabbat et qu’il a fini la soirée apeuré, persuadé que l’une d’elles lui suçait le sang. Voilà longtemps déjà, lui raconte-t-on, que les femmes du pays, notamment les veuves, deviennent folles à la nuit tombée, se lient à Satan et dansent avec des crapauds.

Lancre, l’homme du monde, se rend sur place. Il n’ignore rien de ce qui l’attend. Les sorcières font partie du paysage. Il a sûrement lu le « Malleus Maleficarum », le traité de démonologie écrit par deux dominicains allemands en 1487, premier livre de poche de l’histoire, réédité plusieurs dizaines de fois depuis. Comme beaucoup de gens de son rang, il a dû apprécier le « Discours des sorciers » d’Henry Boguet, dans lequel ce consciencieux légiste relate les procès de sorcières qu’il a menés dans le Jura, lui aussi voué au Diable et aux chats noirs. Boguet a tout d’un moderne: il déconseille les tortures inutiles et recommande d’étrangler les condamnés avant de les mettre au feu – sauf les loups-garous, « qu’il faut avoir bien soin de brûler vifs ». Il pense que les âmes de moins de 14 ans n’intéressent pas le Diable, bien qu’il ait eu affaire à la petite Louise Maillat, 8 ans, possédée par pas moins de cinq démons. Par ailleurs, Lancre sait sans doute qu’il reste environ deux millions de damnés à exterminer en Europe, chiffre avancé dans « De la démomanie des sorciers », l’ouvrage illuminé de Jean Bodin, le théoricien fondateur de l’Etat moderne et souverain. Enfin, il est conscient que le problème de la sorcellerie appelle des solutions radicales: un demi-siècle plus tôt à Toulouse, il aura fallu envoyer 400 personnes au bûcher ; en Lorraine, le terrible Nicolas Rémy a passé, en trente ans, entre deux et trois mille sorciers et sorcières par les flammes. Lui aussi écrivit son best-seller « humaniste » sur le sujet…

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Dagli Orti
Une sorcière de Patinir

Lors des procès qu’il commence à conduire, Pierre de Lancre se découvre une pointe de fascination pour les récits de ces sabbats, auxquels se rendent, paraît-il, des prêtres et des gens de bien. Les sorcières qu’il juge devinent son goût pour l’horrible, comprennent qu’il est un homme à séduire. C’est justement là qu’elles excellent. Certaines s’endorment pendant les audiences, puis se réveillent en clamant que Satan vient de les faire jouir. La plus hardie a 17 ans, on l’appelle la Murgui. Elle affiche ses penchants lesbiens, dénonce les femmes plus belles qu’elle, roule des hanches, multiplie les détails scabreux que son accent espagnol rend presque charmants. Le petit juge croit trop à Satan pour voir le Diable où il est vraiment. Il est sous le charme. La délation va bon train pendant les quatre mois de procès. Près de quatre-vingts sorcières sont brûlées vives. Bien entendu, Lancre en tire un livre.

Ces aimables magistrats-écrivains, de Rémy le Lorrain à Lancre le Bordelais, montrent deux obsessions. La première est sexuelle. Ils sentent que la débauche prospère dans les sabbats. Ils soupçonnent les paysans de s’y livrer aux joies de l’inceste et de l’adultère, désinhibés par la magie noire de païennes échevelées. L’aigreur de ces juges est toute masculine. Devant leurs tribunaux, huit fois sur dix, le mot « condamné » est à mettre au féminin. Pour eux, la sorcière renvoie non seulement à l’incarnation du Mal, mais aussi à bien pire: à la vérité même de la femme, qui s’obstine à être sujette au désir quand ils voudraient qu’elle n’en soit qu’objet.

Leur seconde obsession est politique. Les inquisiteurs savent que, depuis le XIIIe siècle, les sabbats dans lesquels des serfs à bout de nerfs défient les pouvoirs religieux et féodaux par des danses bestiales sont des foyers de révolte. Et ils veulent prouver que les tout jeunes tribunaux d’Etat pourraient réussir là où la justice épiscopale a échoué, éteindre ces voix discordantes venues d’on ne sait où. A travers la sorcière, ils s’attaquent aux figures de l’altérité, celles du Juif, du païen et du cabaliste. Dans ces grands bûchers européens, en plus des 50.000 personnes qui y trouvèrent la mort, disparut toute une tradition magique. La Renaissance ne pouvait pas supporter d’être prise de haut par des noctambules mystiques qui dansent avec des crapauds.

D. C.

A lire

« La Sorcière », par Jules Michelet, GF-Flammarion.

« Histoire de la sorcellerie », par Colette Arnould, Tallandier.

« Le Corps du Diable », par Esther Cohen, Léo Scheer.

Source : « Le Nouvel Observateur » du 23 décembre 2009

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Pierre-Antoine Souchard, le jeudi 24 décembre 2009 à 04:00

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En juillet, Ludovic Chabe a été renvoyé devant la cour d’assises de la Somme pour l’assassinat de son épouse Françoise. Un crime qu’il ne cesse de nier. La jeune femme de 24 ans a été étranglée le 26 février 2005 à leur domicile d’Humblecourt dans la Somme. C’est son mari qui avait alerté les secours, en découvrant le corps.

Saisie par la défense du mis en examen, la cour d’appel d’Amiens lui a donné en partie raison vendredi en demandant à un nouveau juge d’instruction des « investigations complémentaires ». « Mon client est satisfait d’avoir obtenu que l’enquête puisse se poursuivre », a déclaré à France-Soir Me Philippe Valent. Pour l’avocat, l’instruction n’a pas exploré toutes les pistes dans cette affaire – dont celle de l’amant de la jeune femme – mais elle n’a pas non plus exploité plusieurs indices, détruits ou mal conservés, comme un mégot de cigarette retrouvé près de la victime ou du sperme relevé sur son corps.

L’alibi de l’amant

La chambre de l’instruction demande notamment au juge instructeur de faire procéder à une nouvelle expertise médico-légale de Françoise Chabe afin de déterminer « avec plus de précision » l’heure de son décès. Les premiers experts saisis l’ont situé entre 6 et 10 heures du matin, plus probablement vers 8 heures, le 26 février 2005 ; les seconds vers 10 heures Un détail qui a son importance puisque le mari dit être arrivé à 10 heures à son domicile – les secours seront prévenus à 10 h 04 – après deux jours de garde à sa caserne de pompiers de Montreuil-sous-Bois qu’il a quittée vers 8 heures.

Le magistrat doit par ailleurs vérifier l’alibi présenté le jour du drame par celui qui a été brièvement l’amant de Françoise Chabe. Considéré par la défense du mari comme un suspect potentiel, cet homme affirme qu’il était chez lui, occupé à poser du carrelage. Lors de l’enquête, il avait caché sa relation adultérine avec la victime, interrompue trois semaines avant sa mort. De plus, sans avoir été informé que l’arme du crime était le foulard, il avait déclaré aux gendarmes avoir joué avec l’étoffe quinze jours avant le décès de la jeune femme. Des éléments troublants qui ne convainquent pas pour autant la famille de Françoise Chabe. « Mes clients demeurent convaincus de la culpabilité de Ludovic Chabe », a indiqué mercredi à France-Soir, leur avocat, Me Philippe Bodereau.

Edition France Soir du jeudi 24 décembre 2009 page 12


SOURCE