a cour d’assises d’appel du Loiret a condamné, vendredi 2 octobre, Jacqueline Boissinot, 61 ans, à quinze années de réclusion criminelle pour “complicité d’assassinat”. Accusée d’avoir commandité par cupidité le meurtre de son époux, Guy Denizot, il y a seize ans, elle avait été acquittée, faute d’élément matériel, en octobre 2008 par la cour d’assises de Loir-et-Cher (Le Monde du 29 septembre).

Agé de 67 ans, M. Denizot avait été retrouvé mort, le 22 septembre 1993, lardé de coups de couteau alors qu’il séjournait seul dans sa résidence secondaire de Vendôme. Mme Boissinot, sa cadette de 22 ans qu’il avait épousée deux ans et demi plus tôt, devenait ainsi l’unique bénéficiaire d’un héritage évalué à 2 millions de francs, rapidement dilapidé en dettes et faillites commerciales diverses. L’audience, qui n’a pas révélé l’identité du tueur, a permis d’établir que Mme Boissinot a produit un faux additif au testament de son mari pour récupérer des meubles. L’avocat général avait requis vingt ans de réclusion.

Patricia Jolly
Article paru dans l’édition du 04.10.09
LE MONDE | 03.10.09 | 15h14  •  Mis à jour le 03.10.09 | 15h14

2 octobre, 2009 par Nicolas Mortel

Vivendi Universal (VU) et son ancien PDG Jean-Marie Messier comparaissent à partir de lundi devant un tribunal de New York, qui pourrait les forcer à verser des milliards de dollars d’indemnités à leurs actionnaires pour avoir embelli les comptes du groupe jusqu’en 2002.

L’affaire, qui implique également l’ancien directeur financier, Guillaume Hannezo, remonte aux années 2000-02, c’est à dire aux suites de la fusion avec Seagram et Canal Plus qui avait fait de VU l’un des plus gros groupes de médias au monde.

« Pendant la période concernée, les accusés ont annoncé des bénéfices et des recettes florissants et dépeint Vivendi comme une entreprise générant assez de liquidités pour honorer ses dettes, qui s’élevaient à environ 21 milliards de dollars pour des acquisitions de 77 milliards de dollars », a résumé le cabinet américain Labaton Sucharow, qui représente des petits porteurs en nom collectif dans cette affaire. « En fait, la société a traversé une grave crise de liquidités qui l’a presque menée à la faillite ».

D’après ces avocats, le groupe avait contrevenu aux normes comptables américaines en revendiquant notamment l’intégralité des recettes de sociétés qu’il ne contrôlait pas. M. Messier avait dû quitter la présidence de VU en juillet 2002, après que l’entreprise eut perdu 13,6 milliards d’euros sur l’année précédente.

Ce n’est pas la première fois que Vivendi et son flamboyant ex-PDG doivent affronter la justice pour rendre compte de cette époque. Mais ce procès aux Etats-Unis pourrait s’avérer le plus onéreux pour eux, si la justice leur ordonne de dédommager les actionnaires pénalisés par l’effondrement du titre.

La justice française chiffre en effet à un million le nombre d’investisseurs ayant détenu des actions Vivendi durant la période litigieuse, qui sont de potentiels plaignants.

De son côté, l’avocat français Frédérik-Karel Canoy, qui représente des petits porteurs français et entend faire le déplacement de New York, estime à 1,2 milliard le nombre d’actions Vivendi en circulation durant la période clé où leur cours a chuté en vrille.

« Il est très important qu’il y ait une réponse judiciaire », a déclaré à l’AFP M. Canoy, qui espère que Vivendi sera condamné à 50 milliards de dollars de dommages et intérêts.

Du côté de Vivendi, où on a réclamé en vain que les actionnaires français ne soient pas inclus parmi les plaignants représentés en nom collectif, on se dit « confiant ».

« Vivendi est associé à de nombreux experts et dispose d’arguments solides à faire valoir auprès du jury et aborde ce procès avec confiance », a souligné un porte-parole, Antoine Lefort.

Le procès pourrait durer jusqu’à deux ou trois mois et « le calcul et le montant des indemnités potentielles ne seront connus qu’à l’issue d’une longue période, d’environ 18 mois, durant laquelle les actionnaires devront s’identifier et faire valider leur plainte », explique Vivendi, qui évoque déjà l’éventualité d’un appel, ce qui rallongerait encore la procédure.

La SEC, le gendarme de la Bourse américain, a déjà infligé une amende de plus de 48 millions de dollars en juillet 2008 à Vivendi, pour indemniser quelque 12.000 investisseurs.

En France l’Autorité des marchés financiers a également imposé des amendes, fixées par la justice à 500.000 euros pour le groupe et autant pour M. Messier.

Enfin une procédure judiciaire se poursuit à Paris, où le parquet a réclamé un non-lieu général en janvier. Selon M. Canoy, le juge chargé du dossier, Jean-Marie d’Huy, serait cependant « sur le point » d’ignorer cette recommandation et de renvoyer M. Messier en correctionnelle.

(avec AFP)

GB: un policier sikh dédommagé pour avoir dû enlever son turban
Un tribunal britannique a octroyé vendredi un dédommagement de 10.000 livres (10.900 euros) à un policier sikh qui avait poursuivi ses employeurs pour discrimination pour lui avoir demandé de retirer son turban lors d’un entraînement.

Gurmeal Singh, 31 ans, qui a été embauché par la police de Manchester en 2004, avait engagé des poursuites devant un tribunal du travail pour discrimination religieuse et raciale.

Il reprochait à ses employeurs de lui avoir demandé de retirer son turban lors d’un entraînement de police anti-émeutes pour mettre un casque, alors que sa religion lui interdit de retirer son turban ou de le modifier en public.

“Est-ce que vous pouvez retirer ce truc (…) puisque vous avez signé” pour entrer dans la police, lui avait demandé un responsable.

A l’issue de trois jours d’audience à Manchester (nord), le tribunal a accordé vendredi au policier sikh 3.500 livres pour discrimination indirecte et 6.500 livres pour harcèlement.

M. Singh avait affirmé avoir subi des attaques de panique, de stress et des palpitations qui l’avaient contraint à prendre un congé maladie à cause d’une dispute récurrente avec ses employeurs.

Le tribunal a rejeté 13 des 15 allégations du policier, mais a reconnu qu’il avait été la victime d’un cas de discrimination raciale indirecte et religieuse.

Lors des audiences, il est apparu que les règles concernant les turbans dans la police étaient peu claires.

Le policier en cause avait accepté à contrecoeur de retirer son turban pour un entraînement en 2006.

Mais quand il avait dit en 2008 à ses supérieurs qu’il ne souhaitait plus le retirer, on lui a alors indiqué que l’entraînement était obligatoire, puis qu’il était facultatif.

Le juge Murray Creed a souligné que “la police de la région de Manchester devrait changer ses règles concernant l’uniforme et l’équipement des policiers pour prendre en compte les besoins des policiers sikhs”.

Vendredi 02 Octobre 2009
AFP

|  COUR D’APPEL DE SAINT-OMER |

Au terme d’une délibération de trois heures, la cour d’appel de Saint-Omer a confirmé hier soir la peine infligée en première instance, à Douai, à Manuel Comin, 48 ans. Cet homme originaire de Quarouble a été condamné à dix ans de réclusion pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur la personne de sa concubine, Catherine Delière, 40 ans, comptable à l’IME de Denain. L’homme n’avait cessé de clamer son innocence pendant les deux jours du procès (lire notre édition d’hier)… …

« C’est la dernière ligne droite. Est-ce que vous voulez une suspension de séance pour rassembler vos souvenirs et nous éclairer ? » 11 h 50 hier matin, le président Schaffhausen s’adresse à Manuel Comin. « J’ai toujours cette image : je suis dans le salon et je vois Catherine sauter », a répondu M. Comin. Et de répéter et redire encore : dans la soirée du 6 au 7 octobre 2006 à Valenciennes, dans l’appartement qu’il partageait avec Catherine Delière, il y a bien eu une dispute entre la jeune femme et lui. Mais bien avant 1 h 50, heure à laquelle cette maman d’une petite fille de 5 ans a été retrouvée, la tête en sang, au pied de l’immeuble. Pourquoi y a-t-il eu dispute ? Qu’a dit la jeune femme avant la chute ? « Mais je ne sais plus ! », a martelé Manuel Comin, fortement alcoolisé, comme sa compagne, ce soir-là.

Corinne qui fut compagne de Manuel Comin pendant treize ans, puis de Carine, son amie aujourd’hui, enceinte sont ensuite venues témoigner. La seconde a décrit cet homme comme étant gentil, attentionné. Corinne avait donné la même description, ajoutant qu’elle n’avait pas retrouvé dans le procès d’assises de Douai l’homme qui avait partagé sa vie, le père de sa fille. « Vous croyez que l’on peut changer à ce point ? Moi non. C’était de l’acharnement contre lui », a-t-elle expliqué, émue, à la barre.

Vinrent ensuite les plaidoiries. Les parties civiles rappelèrent à quel point Catherine Delière était appréciée de son entourage familial et professionnel, et combien sa fille l’aimait. L’avocat général, Hugue De Phily, a pour sa part insisté sur l’aspect narcissique de la personnalité de l’accusé, au regard des rapports du psychologue et du psychiatre. Et d’insister : « Il est intelligent (…) mais il a beaucoup de choses à cacher : naufrage professionnel, relations troubles avec les femmes. Il en parle comme des objets de consommation sexuelle. Il ne reconnaîtra jamais quel était l’objet de la dispute, on n’aura jamais de mobile, mais il a fait preuve d’impulsivité cette nuit-là ». L’avocat général a requis onze ans de réclusion criminelle.

Ensuite, maître Pètre-Renaud, avocate de la défense, en une heure trente de plaidoirie, s’est attachée avec force à souligner les doutes qui planent autour de la soirée, des faits mais aussi de l’enquête, certains relevés de preuves n’ayant été réalisés que deux jours après les faits.

MARTINE KACZMAREK

samedi 03.10.2009, 05:02 La Voix du Nord

AP | 02.10.2009 | 15:01

Le procès de John Demjanjuk pour son rôle présumé dans l’extermination de juifs au camp de concentration nazi de Sobibor devrait s’ouvrir début novembre, a annoncé vendredi le tribunal de Munich chargé de le juger.

Le tribunal a précisé dans un communiqué avoir accepté les conclusions du parquet de Munich, étape nécessaire pour le procès selon la procédure pénale allemande.

Le ministère public a officiellement inculpé John Demjanjuk en juillet de complicité d’assassinat de 27.900 personnes à Sobibor. L’ancien ouvrier automobile de Cleveland (Ohio, nord-est des Etats-Unis) est accusé d’avoir servi comme gardien du camp situé en Pologne occupée.

John Demjanjuk nie les charges à son encontre, affirmant avoir été soldat dans l’Armée rouge et passé la guerre comme prisonnier dans un camp nazi après sa capture en 1942.

Le 8 juillet dernier, la Cour constitutionnelle allemande avait rejeté la requête de John Demjanjuk qui contestait la légalité de son extradition en mai dernier des Etats-Unis vers l’Allemagne. D’origine ukrainienne, il s’était exilé aux Etats-Unis au début des années 50 et avait obtenu la nationalité américaine en 1958 avant d’en être déchu en 2002.

Les médecins chargés d’examiner le criminel nazi présumé, âgé de 89 ans, ont estimé qu’il était apte à être jugé. Le parquet de Munich a toutefois précisé que lors du procès à venir, les audiences ne devraient pas excéder deux tranches quotidiennes d’une heure et demie, soit un maximum de trois heures par jour. AP

Comment faire en cas de fermeture d'écoles ?

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Crédit Photo : TF1/LCI

  • Un père de famille de 28 ans avait franchi la clôture de l’école élémentaire de Bonneuil-sur-Marne, empoigné, insulté et frappé un instituteur.

  • Le tribunal a aussi condamné le prévenu à une amende de 750 euros avec sursis.

– le 02/10/2009 – 10h54

Le 26 mars dernier, LCI.fr vous révélait l’affaire grâce à une alerte d’internaute (relire l’article). Le père de famille de 28 ans, qui avait agressé un instituteur dans la cour d’une école à Bonneuil-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, a été condamné vendredi à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil. Le tribunal a aussi condamné le prévenu, absent à l’énoncé du jugement tout comme la victime, à une amende de 750 euros avec sursis.

Les faits s’étaient produits le 26 mars à l’école Eugénie-Cotton, un établissement classé en zone d’éducation prioritaire. L’instituteur de 28 ans, enseignant en CP, surveillait la récréation quand un homme l’avait interpellé “assez vulgairement” à travers la clôture. Il avait expliqué à l’audience, le 18 septembre, que, ne sachant pas qu’il s’agissait du père d’un élève de CE1, il l’avait tout d’abord “ignoré” avant de lui dire de prendre un rendez-vous.

“Faits d’une extrême gravité”

L’homme, père de quatre enfants, avait alors franchi la clôture et empoigné l’instituteur, tout en l’insultant. Malgré l’arrivée d’autres enseignants, il était parvenu à porter un coup au visage de l’instituteur. Le prévenu, qui a entièrement reconnu les faits, avait évoqué à l’audience des “problèmes” que son fils aurait eu avec des élèves plus âgés quelque temps avant. Après un rendez-vous avec la maîtresse, il avait eu le sentiment que sa demande d’explication “n’avait pas été prise en compte”.

Voyant son fils pleurer ce jour-là dans la cour, à la suite d’une punition, il s’était “énervé“. “Des circonstances de ma vie font que j’ai craqué“, avait-il dit pour expliquer son geste. Le ministère public, parlant de faits “d’une extrême gravité” survenus dans l’enceinte de l’école, “le lieu où on fabrique nos enfants, un sanctuaire et (qui) doit le rester“, avait requis une “sanction exemplaire” de 12 mois de prison avec sursis et une amende de 1.200 euros.

(D’après agence)

ETATS-UNIS

Crédit Photo : TF1/LCI
. Comparaissant à New York pour une série de larcins, l’homme a réussi à prendre la poudre d’escampette en tirant avantage du costume qu’il portait pour l’occasion.
. L’huissier auquel il a demandé la sortie l’a pris pour un avocat.

– le 02/10/2009 – 11h31

Pas besoin de draps noués ou de tunnel creusé à la petite cuiller : à New York, un détenu a trouvé un moyen beaucoup plus simple de prendre la fuite : demander la sortie.

L’accusé, qui comparaissait devant un tribunal pour une série de larcins et portait un costume pour l’occasion est entré dans la salle d’audience et a tout simplement demandé à un huissier : “où est la sortie ?“, rapporte ainsi le New York Post. L’ayant pris pour un avocat, l’huissier l’a conduit vers le hall d’entrée, d’où l’homme a tranquillement quitté les lieux pour se rendre chez sa mère.

La femme, âgée de 81 ans, a raconté au quotidien qu’il s’était changé et était reparti. “J’ai cru qu’il avait été libéré, parce qu’il était si bien habillé“, a-t-elle précisé au Post.

D’après agenc

AFP 01.10.09 | 16h50

Le tennis féminin s’était donné rendez-vous jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris, à l’occasion du procès de trois anciennes joueuses, poursuivies en diffamation par l’ex-numéro 1 française Nathalie Tauziat dans une affaire en lien avec son ancien entraîneur Régis de Camaret.

Régis de Camaret a été écroué du 15 février au 1er juin 2007 à la suite de plusieurs plaintes, dont celles de l’ancienne joueuse de haut niveau Isabelle Demongeot, déposées contre lui pour des viols qui auraient été commis sur des mineures entre 1977 et 1989, à une époque où il dirigeait le centre d’entraînement des Marres à Saint-Tropez (Var). Il a depuis été renvoyé aux assises, mais il a fait appel de cette décision.

M. de Camaret a également entraîné Nathalie Tauziat avec qui il a dirigé une académie de tennis à Capbreton (Landes).

Dans le volet diffamation de cette affaire, la première joueuse française de 1987 à 1995 et 3e mondiale en 2000 met en cause Isabelle Demongeot, Catherine Tanvier et Isabelle Amiach, et les médias qui les ont interviewées : AFP, JDD, Nouvel Observateur, L’Equipe, 20 Minutes, Métro, AOL, La Provence, Sport et Vie ou Le Monde.

Au printemps 2007, les trois joueuses ont prétendu que Nathalie Tauziat avait été informée dès 1989 des viols imputés à Régis de Camaret sur Isabelle Demongeot et qu’elle n’avait rien dit.

Estimant qu’on lui imputait d’avoir “cautionné un viol sur mineure”, Nathalie Tauziat a depuis porté le contentieux en justice.

Après avoir évoqué sobrement cette “affaire terrible”, au cours de laquelle, Régis de Camaret, “un véritable gourou”, l’a violée durant neuf ans”, Isabelle Demongeot a raconté sa version.

“Le jour où je me suis exprimée face à Nathalie, j’ai dit que j’avais subi des viols répétés de la part de mon entraîneur et que je voulais partir car je ne pouvais plus subir cette emprise”, a-t-elle relaté. “Elle m’a répondu que ce n’était pas son problème, que c’était le meilleur entraîneur du monde et qu’elle allait continuer à travailler avec lui”.

“Je n’attendais pas qu’elle dénonce les faits (…) mais “peut-être qu’elle me tende la main”.

Quand Isabelle Demongeot a annoncé qu’elle partait, “on n’a pas du tout parlé” des viols, a contredit Nathalie Tauziat, les mains dans les poches.

“Je ne l’ai jamais su jusqu’au jour où on a incarcéré M. de Camaret”, a assuré celle qui est depuis devenue l’associée de l’entraîneur qui l’a menée au sommet. De toute façon, “vous me voyez jouer avec quelqu’un qui me dit que mon coach l’a violée?!”, s’est-elle emportée.

“Pour moi, Régis de Camaret, est un second père”, “je n’ai pas eu l’impression pendant dix ans qu’Isabelle avait un problème avec M. de Camaret”, a-t-elle ajouté, sans accuser directement ses anciennes amies de mensonge, mais s’interrogeant toutefois sur leur éventuelle jalousie à son égard.

Le tribunal devait mettre sa décision en délibéré à cinq semaines.

Le Syndicat de la magistrature estime “inacceptables” les propos d’Eric Besson et Brice Hortefeux. Le ministre de l’Immigration a affirmé que les juridictions libéraient “quasi systématiquement les étrangers en situation irrégulière” tandis que le ministre de l’Intérieur a critiqué les juges d’application des peines après le meurtre de Marie-Christine Hodeau.

Des magistrats (Reuters)

Des magistrats (Reuters)

Le Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche) a demandé vendredi 2 octobre dans une lettre à la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie de “réaffirmer avec force le principe de l’indépendance de la magistrature”. Selon lui ce principe a été remis en question par Brice Hortefeux et Eric Besson.
“Nous vous demandons solennellement de réaffirmer avec force le principe de l’indépendance de la magistrature et votre refus de l’instrumentalisation des décisions de justice”, écrit le SM dans un courrier dont l’AFP a eu copie.
Le syndicat estime “inacceptables” les termes dans lesquels “deux ministres du gouvernement (…) ont publiquement mis en cause l’institution judiciaire”. Il fait référence à des propos tenus au cours de la semaine par le ministre de l’Immigration Eric Besson et le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.
Le premier avait, devant la presse, relevé le fort taux de remise en liberté des étrangers en situation irrégulière à Marseille, Toulouse, Nice et Lyon.

“Assauts démagogiques”

“Tout en restant parfaitement respectueux de l’indépendance des juridictions, il n’est pas interdit de constater que certaines d’entre elles libèrent quasi systématiquement les étrangers en situation irrégulière qui leur sont présentés”, avait-il déclaré, selon le Syndicat de la magistrature.
Brice Hortefeux, qui commentait jeudi sur le meurtre de Marie-Christine Hodeau dans l’Essonne, a pour sa part critiqué les juges d’application des peines “qui ont pris la décision de libération conditionnelle” du meurtrier présumé. Le ministre a estimé que l’homicide “aurait pu être évité”.
Pour le SM, les ministres se basent sur des informations biaisées et “ces assauts démagogiques, pour ne pas dire obscènes, de messieurs Besson et Hortefeux ont en commun un mépris revendiqué pour l’exigence d’individualisation qui est au coeur du travail judiciaire”.

(Nouvelobs.com avec AFP)

 Si Armel Callens (à droite) siégeait en haut de la pyramide, il lui a fallu beaucoup de complicités. Si Armel Callens (à droite) siégeait en haut de la pyramide, il lui a fallu beaucoup de complicités.

|  ESCROQUERIE |

Dans notre édition d’hier,nous avons relaté le procès pour escroquerie à Wormhout où 1,2 million d’euros a été détourné au détrimentdes assurances MMA,en s’attachant au personnage central de cette mécanique frauduleuse : Armel Callens. Dix autres prévenus ont comparu, avant-hier. Sans leur contribution, jamais de tels agissements n’auraient été possibles. Experts, artisans, secrétaires, simples copainsde l’agent d’assurance, chacun a pu expliquer son implication. PAR ALEXIS CONSTANT

dunkerque@lavoixdunord PHOTO « LA VOIX »

« Pas d’experts véreux, pas de Callens », a tempêté, à juste titre, Me Berton, l’avocat de l’agent d’assurance wormhoutois à qui l’on reproche l’instauration de l’escroquerie. Lui-même allègue : « Le plus dur, c’est de trouver des experts complices ».

Maurice Allaeys et Denis Deboudt, sont les deux experts en assurances qui, en échange de grasses commissions occultes versées par Armel Callens, ont accepté d’établir des expertises imaginaires ou de surévaluer des sinistres réels. À titre indicatif, un feu de friteuse évalué à 3 000 E de dégâts était expertisé à 25 800 E. Tous les protagonistes de la fraude se servaient ensuite sur l’excédent versé par MMA. Entre 2004 et 2006, des centaines de dossier de la sorte étaient fabriqués à une cadence infernale.

Sur les sinistres inventés de toutes pièces, les experts ne prenaient pas toujours la peine d’aller voir l’habitation. « En fait, si je lis le dossier, Armel Callens vous indiquait le montant à détourner et vous, vous deviez faire preuve d’imagination, là une tempête, ici une inondation ou un incendie. » Les deux experts ne contredisent pas la présidente.

« Pratique courante »

Denis Deboudt comptabilise 154 expertises frauduleuses, Maurice Allaeys 40. Ce dernier avoue qu’à l’époque, vers 2005, il commençait à avoir des scrupules. Il a freiné son activité délictuelle, en comparaison de son collègue qui lâche : « Oui, mais lui faisait les gros sinistres, moi les petits ». Ce dernier dit avoir touché environ 20 000 E d’Armel Callens pour ses fausses expertises. Maurice Allaeys concède 10 000 E de pots de vin. « C’est pas vrai, je t’ai filé au moins 70 000 E en liquide ! » s’énerve Armel Callens. « Ça va pas, t’es pas bien non ? », répond l’intéressé. La justice avance un chiffre de 17 000 E. Des sommes, en fait, difficiles à établir. Les dessous de table étant souvent remis en liquide. Et puis. comment s’y retrouver ? Les experts eux-mêmes confient : « On n’arrivait même plus à faire la différence entre les vraies et les fausses expertises ».

Selon Armel Callens, il s’agit de pratiques courantes dans la profession : « Je connais d’autres collègues qui font ça, d’autres experts avec d’autres agents qui surévaluent les sinistres ! Je ne vais pas citer les noms, on est bien assez ici ». Denis Deboudt acquiesce : « Oui, c’est courant, tout le monde le sait ». 18 mois avec sursis, 40 000 E d’amende sont requis contre ce dernier, 15 mois avec sursis, 30 000 E d’amende contre son collègue. Une interdiction d’exercer pendant cinq ans est demandée pour les deux.

Depuis l’affaire, le cabinet Platiau dans lequel ils officiaient a fait faillite. « Ça s’est ébruité et tous les assureurs ont brutalement lâché monsieur Platiau, qui n’a jamais été au courant de rien », explique l’avocat du liquidateur. Il réclame 1,4 million d’euros de préjudice.

Pour que les assurances MMA remboursent un faux sinistre, il faut aussi des fausses factures. Armel Callens avait réussi à dévoyer des artisans pour se procurer des tas de fausses factures ou des factures vierges que l’agence de Wormhout remplissait à sa guise. Avec 80 fausses factures mises au jour, Didier Beck était le plus gros fournisseur d’Armel Callens. Pour le service rendu, le patron de BD Espaces Verts a empoché 51 000 E. Il était le favori du « roi de Wormhout », dixit le procureur pour désigner M. Callens. Il a refait la toiture du PMU de ce dernier au « black », avant de le lui racheter à un prix d’ami. Depuis l’affaire, Didier Beck a été ratiboisé par le fisc. Un an avec sursis, 30 000 E d’amende sont requis.

Jusqu’en bas de l’échelle

Vient ensuite le patron d’Amélioration Habitat, Hervé Laug, à l’origine d’une vingtaine de fausses factures pour environ 5 000 E de pots de vins perçus (six mois avec sursis mise à l’épreuve et 20 000 E d’amende sont requis). Deux autres petits artisans, l’un à Rexpoëde, l’autre retraité, ont trempé dans la fraude, mais plus modestement. Le parquet demande six mois avec sursis et 15 000 E d’amende pour chacun. En bas de l’échelle, deux secrétaires sont également poursuivies. Celle de Didier Beck rédigeait les fausses factures en connaissance de cause, mais n’a rien touché (1 000 E d’amende dont 500 avec sursis). Celle de d’Armel Callens a reçu une contrepartie financière sur un faux sinistre (2 000 E d’amende). Reste le beau-frère de M. Callens poursuivi pour un faux sinistre qui lui a rapporté quelques milliers d’euros (5 000 E d’amende requis). Enfin, un ami de l’agent d’assurance a profité lui aussi une fois du système, empochant 7 000 E. (10 000 E d’amende requis). La société MMA réclame à tous 1,2 million d’euros. Délibéré le 6 novembre.

jeudi 01.10.2009, 05:01 La Voix du Nord


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