B.G. Assises. Ils avaient enlevé une prostituée.

La prostituée se trouvait avec son client au Pont-des-Demoiselles. Photo DDM, Archives.

La prostituée se trouvait avec son client au Pont-des-Demoiselles. Photo DDM, Archives.
La prostituée se trouvait avec son client au Pont-des-Demoiselles. Photo DDM, Archives.

La cour d’assises juge depuis hier trois Toulousains, âgés d’une trentaine d’années, accusés d’avoir enlevé une prostituée et son client en septembre 2004, puis d’avoir violé la jeune femme et dérobé son sac à main.

Dans la nuit du 10 au 11 septembre 2004, à 3 heures du matin, Damien est avec une prostituée dans sa voiture, sur le parking du supermarché Casino du Pont-des-Demoiselles. Brusquement, trois hommes surgissent, ouvrent les portières du véhicule en criant « Police ! ». Damien est jeté dans le coffre. Iwona est menacée, un pistolet sur la tempe. L’un des agresseurs prend le volant. Les deux autres menacent toujours la jeune femme. Ils rejoignent alors un parking des coteaux de Pech-David. Là, la prostituée affirme avoir été violée par les trois hommes, sous la menace d’un pistolet. Les agresseurs reprennent ensuite la route en direction du centre-ville. Sur le chemin, ils font descendre les deux victimes, en état de choc, au Pont-des-Demoiselles. Pendant l’agression, l’un des hommes a également volé le portable d’Iwona ainsi que 250 €. Le téléphone a ensuite été utilisé pour appeler une de ses amies prostituées, Virginie. Elle a expliqué devant les enquêteurs que son interlocuteur l’avait menacée de s’en prendre de la sorte à toutes les prostituées bulgares, et qu’elle serait la prochaine. Par chance, Iwona a pu recueillir le sperme de ses agresseurs sur un papier, ce qui a, par la suite, permis de rapprocher les profils génétiques.

Quelques mois plus tard, le 15 avril 2005, Iwona a subi un nouveau vol du contenu de son sac à main, un couteau sous la gorge. Elle a alors identifié l’un de ses anciens agresseurs.

A l’audience, les accusés qui avaient reconnu les faits sont revenus sur leurs déclarations. Ils ont expliqué s’être rendus sur les lieux pour vendre de la cocaïne. Iwona leur aurait proposé de les payer en nature.

L’un des accusés se détache du trio. Il est sûr de lui, voire arrogant. Il répond du tac au tac au président. Il avait été reconnu par les victimes comme étant le plus entreprenant du groupe. Les deux autres accusés affichent plus de discrétion.

(24/09/2009)

L’accusé avait disparu à l’ouverture de l’audience. Il comparaît désormais détenu

MONS Mercredi matin, Stéphane Labeau, jugé pour l’assassinat des fermiers de Roisin le 10 mars 2001, ne s’est pas présenté à la cour d’assises. Alors que Me Bouchat avait quitté la barre, les débats ont continué par défaut.

En cours de matinée, l’accusé a été retrouvé par la police française et amené, selon la procédure, à l’hôpital psychiatrique de Valenciennes.

Début d’après-midi, ayant appris que Stéphane Labeau se rendait volontairement à la cour d’assises, accompagné de son père, les débats contradictoires ont repris.

Le ministère public a requis une prise au corps dès l’arrivée de l’accusé. C’est donc entouré de deux policiers que Stéphane Labeau a repris sa place dans le box où il comparaissait libre la veille.

Après avoir nié en bloc toutes les accusations portées à son encontre pendant toutes ces années, l’accusé a exposé sa propre version des faits. À savoir, que lorsqu’il s’était inquiété de la disparition du couple Duquene, Bernard, le frère de Rita, qui avait témoigné la veille, lui aurait enjoint de s’occuper de ses affaires. Plus tard, alors qu’il retournait du fumier, sa fourche aurait heurté une jambe. “Si tu parles, je tue tes parents” , lui aurait alors dit l’oncle de Mélanie.

Les expertises balistiques ont permis d’établir que Christian Duquene était décédé d’une balle en plein cœur, d’un calibre 12, tiré à bout portant, et Rita Wallecam, par strangulation. Les plombs qui l’auraient atteinte au visage provenaient d’une arme différente de celle utilisée pour tuer son époux.

Un second fusil signifierait-il qu’il y aurait eu deux tueurs ?

Nathalie De Reuck

© La Dernière Heure 2009

Ouverture du procès du meurtrier d’un jeune montcellien à la cour d’Assises des mineurs de Chalon-sur-Saône

Le procès du meurtre de Yak Akon Ackech s’est ouvert mercredi 23 septembre, pour 3 jours, à la cour d’assises de Chalon-sur-Saône. Un procès à huis clos car l’accusé était mineur à l’époque des faits. La victime, un montcellien de 18 ans, avait été mortellement frappée pour une histoire de scooter.

Les faits se sont produits dans la nuit du 3 au janvier 2007 dans la ZUP du Plessis à Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire après une dispute au bas d’un immeuble entre plusieurs jeunes. Alors que la discussion semblait s’être calmée, l’un d’eux a poignardé Yak Akon Akesh avec un couteau de cuisine. Un coup mortel puisque le jeune homme do’rigine soudanaise succombera trois heures plus tard à l’hôpital.

Le meurtrier, un jeune de 16 ans, était connu pour son comportement agressif. Il a reconnu les faits et encourt une peine de vingt ans d’emprisonnement. Dans le box, sa tante comparaît également pour complicité de meurtre. Elle aurait cherché à dissimulé l’arme du crime.

Le reportage de Romy Ho-A-Chuck et Daniel Waxin
Avec Me Michel Grebot, avocat de la défense et Pascale Bernet, avocate de la partie civile
1ère journée du procès à Chalon (23/09/09)

Retour sur l’affaire
Retour sur cette affaire qui avait fait beaucoup parler d’elle à l’époque à Montceau-les-Mines, une marche silencieuse avait été organisée dans les rues de la ville, suivie par une foule impressionnante.

Retrouvez tous les reportages tournés à cette époque : un rappel des faits tourné le lendemain du meurtre, un sujet sur le meurtrier présumé évoqué lors de la conférence de presse du procureur le surlendemain et la marche silencieuse organisée en hommage à Yak Akon Akech dans les rues de Montceau-les-Mines.

Le meurtre de Yak Akon Akech (04/01/07)
Mise en examen du meurtrier de Y.A.Akech -05/01/07
Marche silencieuse à Montceau (06/01/07)

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L’histoire est tragique, mais également rocambolesque. A partir de ce matin, et durant trois jours, les jurés de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône vont se pencher sur la vie amoureuse de Jean-Claude Douliery, 40 ans, et de Béatrice Faure, 48 ans, amants autrefois passionnés au point de tuer l’époux encombrant. Il s’appelait Jean-Pierre, il « s’est débattu comme un beau diable » pour ne pas mourir, et a fini dans une mare de sang.

Selon Béatrice, c’est Jean-Claude qui l’a tué. Ces deux-là ne se parlent plus, ils ne se regardent même plus depuis qu’elle l’a dénoncé. D’autant que, à cause des aveux de l’épouse rongée par le remords, l’accusé est dans un sacré pétrin : en cherchant le corps du malheureux Jean-Pierre, les gendarmes ont découvert le cadavre d’une ex-fiancée de Douliery, disparue en 2001 alors qu’elle attendait leur bébé.

Le voici donc, a priori, judiciairement très mal parti. En attendant le procès qui le verra répondre du meurtre de son ancienne compagne Dominique Ortiz, il comparaît pour la troisième fois aux assises, à Aix-en-Provence après Draguignan (Var).

Rebondissement à l’audience

Draguignan, mercredi 14 novembre 2007. Ce jour-là, l’audience criminelle bascule en trois secondes : « Je sais où est le corps de mon mari. Je peux vous y conduire. »

La voix de Béatrice Faure se brise et le procès s’interrompt. Ni une ni deux, le président Tournier renvoie les jurés à leur foyer et dépêche la maréchaussée au cap Canaille où Jean-Pierre Faure pourrait avoir été enseveli. Cela fait deux ans et demi, déjà, que les enquêteurs recherchent le disparu, époux de Béatrice et père d’une fille, Angélique.

Il n’avait aucun motif de quitter le domicile familial de Sanary-sur-Mer, ni maîtresse ni dettes, pas de vague à l’âme, si ce ne sont quelques doutes sur la fidélité de sa femme. Pas suffisant pour fuir, pensent les gendarmes, la mère, les frères et les sœurs de Jean-Pierre.

Ils savent que Béatrice avait un amant, Jean-Claude Douliery ; Angélique est même persuadée que c’est lui qui a éliminé son père. Le 6 avril 2005, trois semaines après le mystérieux départ, le couple Douliery-Faure est interpellé. Motus et bouche cousue, les amants n’avouent rien. Las ! loin des yeux, loin du cœur : la prison aura raison de leur amour. Le 14 novembre 2007, ils sont jugés pour assassinat et Béatrice craque.

Pas une dépouille, mais deux

Direction le cap Canaille, donc, entre La Ciotat et Cassis. Un endroit sauvage, idéal pour qui voudrait offrir une tombe de fortune à un importun.

A flanc de falaise, face à la mer, repose Jean-Pierre Faure. Plus exactement ce qu’il reste de lui : des ossements et un bas de jogging bleu. Alors que les gendarmes s’apprêtent à ramener Béatrice qui les a guidés, l’un d’eux bute sur un escarpin.

A côté de sous-vêtements féminins. Puis d’un joli bijou. Et encore des os. L’expertise ADN démontrera que c’étaient ceux de Dominique Ortiz, une fiancée de Jean-Claude Douliery, qui les collectionnait. Elle avait disparu en mars 2001…

Cette affaire dans l’affaire est instruite à Marseille, pas question de l’évoquer ces jours-ci en cour d’assises à Aix. La famille de Jean-Pierre a bien de la peine : partie civile, elle espérait que le (deuxième) procès à Draguignan, qui s’est tenu à la mi-septembre 2008, mettrait un terme à son calvaire.

Mais l’issue n’a pas convenu aux amants d’hier : 20 ans de réclusion pour Béatrice, 30 ans pour Jean-Claude. Soit trop pour elle qui se jure innocente ; trop pour lui qui se dit victime d’une menteuse. D’où l’appel. Verdict définitif vendredi soir.

Edition France Soir du mercredi 23 septembre 2009 page 9

le mercredi 23 septembre 2009 à 04:00

oupable mais pénalement irresponsable.” Mardi 22 septembre, au terme de deux jours d’audience et d’une délibération expresse d’une heure trente, la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône a conclu à “l’abolition du discernement” de Zubert G. au moment de l’incendie de sa cellule qui avait entraîné la mort de son codétenu, en 2005.

Cette fois, la justice a reconnu la qualité de malade à Zubert G., 35 ans, dont la schizophrénie a été diagnostiquée il y a treize ans, et qui vit entre l’hôpital psychiatrique, où il a effectué 25 séjours, et la prison. La cour d’assises n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général qui réclamait dix années de réclusion criminelle : soit la confirmation de la peine à laquelle l’accusé avait été condamné en première instance par la cour d’assises du Var en novembre 2008.

Comme lors de sa première comparution, la justice jugeait un fou – une étude épidémiologique de 2004 a établi la proportion de psychotiques à 24 % dans les prisons françaises. Début septembre, le gaillard de 1,85 m, voûté, et à l’élocution ralentie par les cocktails médicamenteux, était hospitalisé par décision préfectorale en raison d’une “décompensation psychotique aiguë, de troubles de la personnalité et d’un syndrome délirant”. Mais cette hospitalisation d’office a été opportunément levée à la veille du procès au motif que le patient paraissait “stabilisé”.

Zubert G. totalise une dizaine de condamnations, essentiellement pour des dégradations dans les hôpitaux et des menaces à leurs personnels. C’est la détérioration de ses rapports avec les soignants de l’hôpital Chalucet de Toulon (Var), où il était suivi de longue date, qui a conduit Zubert pour huit mois à la prison de la Farlède, en mai 2005, juste avant les faits.

Incarcéré le 12 août 2005, Othoman B. est venu lui tenir compagnie malgré lui. Etablissement pénitentiaire alors flambant neuf, la Farlède n’en était pas moins surpeuplée. Zubert G. et Othoman B., voleur à l’étalage dépressif mais réputé gentil, avaient, selon l’administration pénitentiaire, tout d’un bon ménage potentiel.

La détention surnommait respectivement “Zoubir” et “Bon délire” ces deux hommes qui avaient “cohabité” précédemment sans histoire. Mais cette fois, Zubert – qui, secrètement, ne prenait plus ses neuroleptiques depuis un moment – n’a pas supporté de voir sa cellule envahie d’un matelas supplémentaire. Et c’est d’un couchage qu’a démarré l’incendie dans la soirée du 16 août 2005…

“Obsession sécuritaire”

Les quatre surveillants qui ont circonscrit le feu ont conté leur traumatisme. Les uns d’avoir dû risquer leur vie pour extraire de la douche de la cellule Othoman, inconscient – auquel Zubert s’agrippait comme à un “bouclier” -, les autres d’avoir vu la peau calcinée d’Othoman B. – décédé quatre mois plus tard – leur rester dans les mains tandis qu’ils traînaient son corps inerte jusqu’à la sortie. Mais aucun n’a contredit Louisa Yazid. Sous-directrice de l’établissement à l’époque, celle-ci a maintenu que depuis la civière qui l’évacuait, Zubert lui a affirmé d’un “signe de tête” qu’il était l’incendiaire.

Coupable donc… Mais aucun expert psychiatre n’avait jusque-là fait état d’une abolition du discernement de Zubert G. au moment des faits. Une situation dénoncée par son avocat, Me Thierry Lévy, venu spécialement de Paris pour le défendre. L’ancien président de l’Observatoire international des prisons a d’abord fustigé “les démissions de l’institution psychiatrique et les multiples erreurs de l’administration pénitentiaire”, alors qu’“aucune faute n’a été retenue contre les deux institutions”.

Puis il s’en est pris aux médecins et experts psychiatres, dénonçant leur “extraordinaire prudence” et leur “obsession sécuritaire”. “Certains médecins préfèrent la solution qui écarte leur responsabilité au détriment des malades, a-t-il martelé. Nous sommes en présence d’une série de lâchetés de la part d’hommes dont la vocation est de porter secours aux malades. Et la maladie de Zubert G. ne fait aucun doute.”

Patricia Jolly

Abolition et altération du discernement
Selon l’article 122-1 du code pénal, “n’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes”. Seule demeure punissable la personne “qui était atteinte d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes”. Lors des débats sur la loi pénitentiaire, le président (UMP) de la commission des lois du Sénat, Jean-Jacques Hyest, s’est prononcé pour une révision de cet article, en constatant, que “plus les personnes ont des troubles mentaux graves, plus elles sont lourdement condamnées”.

Article paru dans l’édition du 24.09.09

mardi 22 septembre 2009

C’était à Plélan-le-Grand, en 2007. Les trois jeunes Havrais accusés du braquage d’un supermarché sont jugés à Rennes. Ils affirment leur innocence. Verdict vendredi.

« Non coupable. » Dès le début de leur procès, hier matin devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine, Amadou Deme, Bokar Niang et Djibril Sow ont répété qu’ils n’avaient rien à voir avec ce vol à main armée. Ils sont emprisonnés depuis juin et août 2007.

Mardi 20 mars 2007, au magasin Super-U de Plélan-le-Grand, à l’ouest de Rennes. Dès 6 h, puis au fur à mesure de leur arrivée, les employés se retrouvent nez à nez avec trois individus gantés et encagoulés. Deux brandissent une arme de poing, le troisième un maillet.

De 6 h à 8 h, les vingt et un employés sont pris en otage, séquestrés dans la boulangerie, contraints à s’allonger sur le sol. À son arrivée vers 8 h, le directeur du supermarché tombe à son tour dans le piège. Sous la menace, il ouvre le coffre-fort, puis le distributeur automatique de billets. Les trois braqueurs empochent 21 460 €. Ils disparaissent à bord d’une Renault Clio.

Le chauffeur s’était enfui

En quelques heures seulement, les gendarmes remontent jusqu’à Jonathan Kollela, un jeune Havrais. C’est lui qui avait demandé à la mère d’un copain de louer la Clio, la veille du hold-up, à Ploërmel. Il reconnaît que ce 20 mars 2007, contraint et forcé selon lui, il devait servir de chauffeur et de guetteur – par talkie-walkie – aux trois braqueurs entrés dans le Super U. Mais, la trouille au ventre, Jonathan Kollela avait fini par quitter le parking du supermarché, abandonnant la Clio à ses complices. La voiture sera retrouvée au Havre, dès le lendemain.

En gardeà vue puis lors de l’instruction, le jeune Havrais refuse de donner l’identité de ses complices. Mais il les désigne par leur surnom : « Lamdam, Koffi et Harry. » Après neuf mois de détention provisoire, Jonathan Kollela, quatrième accusé, comparaît libre devant les assises. Sous la qualification de « non-dénonciation de crime ».

Grâce aux écoutes téléphoniques, et aux témoignages, les enquêteurs sont persuadés d’avoir démasqué les braqueurs. Lamdam ne serait autre que Bokar Niang, 24 ans ; Koffi serait le pseudonyme d’Amadou Deme, 26 ans ; et Harry, le surnom de Djibril Sow, 25 ans. Habitant la cité Caucriauville, au Havre, tous trois sont Français d’origine sénégalaise. Leurs trois pères avaient quitté l’Afrique pour venir travailler à l’usine Renault de Sandouville.

D’autres charges existent contre les accusés. « La présence d’Amadou Deme à Plélan, la veille du hold-up, est avérée. Et lors de son interpellation, Bokar Niang était porteur de la carte d’identité volée avec laquelle il a réservé un hôtel à Rennes, le 19 mars au soir », résume l’acte d’accusation.

En décembre 2007, la cour d’assises des mineurs de Seine-Maritime a condamné MM. Deme, Niang et Sow à 11, 6 et 4 ans de prison respectivement, pour des braquages ¯ reconnus ¯ commis en 2002.

Michel TANNEAU.

Frédéric Lalliard (médaillon), avocat au barreau de Lyon, a soulevé un sérieux problème juridique / Archives Pierre Augros et Philippe Juste

Après plusieurs excès de vitesse, un automobiliste devait rendre son permis à la préfecture. Le tribunal administratif s’interroge sur la légalité de la procédure. Explications


La décision était passée inaperçue. Elle pourrait faire du bruit. Dans une ordonnance du 2 septembre dernier, le tribunal administratif de Lyon a décidé de restituer son permis de conduire à un automobiliste qui ne disposait plus de points. En estimant qu’un « doute sérieux » plane sur la légalité du retrait de permis signifié par la préfecture.

En résumé, le tribunal estime que l’automobiliste n’a pas été correctement informé des retraits de points qu’il encourait, comme le stipulent plusieurs articles du code de la route. Qu’en conséquence, le retrait de son permis est juridiquement très discutable. Les chauffards invétérés ne doivent pas sauter de joie pour autant. Cette inédite suspension n’est pas définitive. Elle émane d’un juge des référés dans l’attente d’un jugement au fond, qui devrait intervenir dans quelques mois. Elle précise aussi que l’automobiliste n’avait pas commis de fautes extrêmement graves et que sa situation professionnelle devait être prise en compte.

Christian B., 46 ans, habitant des monts du Lyonnais, avait reçu un courrier de la préfecture le 20 juillet dernier, comme un coup de massue : zéro points sur son permis et une invitation à le remettre dans les plus brefs délais. Il avait commis six infractions entre juillet 2003 et juin 2009. Des excès de vitesse et une fois un téléphone au volant. Chef d’exploitation dans l’industrie, il avait une vingtaine de salariés sous sa responsabilité. Il parcourait la France de long en large pour maintenir son activité, avec pas moins de 86 000 kilomètres au compteur par an. Le juge administratif a reconnu qu’une soudaine privation de permis risquait de compromettre sérieusement son activité commerciale. Un argument important pour justifier « l’urgence » qui permet une procédure en référés. Surtout, l’automobiliste a indiqué qu’il n’avait pas été prévenu de plusieurs de ses retraits de points avant de recevoir l’addition, ou plutôt la soustraction globale. « Quand quelqu’un commet une infraction, on doit lui notifier clairement et on doit l’informer des sanctions encourues, c’est un principe de base » dit Frédéric Lalliard, l’avocat qui a judicieusement déposé la requête. Le défenseur lyonnais brandit un arrêt du Conseil d’Etat de mars 2009, qui va dans le même sens à propos d’un dossier similaire. « L’annulation des points sans pouvoir contester, sans pouvoir se défendre, sans pouvoir chercher à les récupérer, on ne peut pas l’accepter » estime Me Lalliard.

En attendant un jugement sur le fond, les termes clairs et précis du juge des référés de Lyon ont de quoi raviver le débat sur les pertes de points de permis selon des méthodes de contrôles routiers un peu trop expéditives au goût de certains.

le 23.09.2009 04h00

Article publié le 23 septembre 2009

Adama Diallo a séquestré et violé une malade mentale mineure Le porteur de bagages au marché Castor, Adama Diallo, est condamné à 5 ans d’emprisonnement. Le tribunal des flagrants délits l’a reconnu coupable de l’infraction de viol. La victime est une malade mentale âgée juste de 15 ans.

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a tranché ce mardi une affaire de viol au préjudice d’une malade mentale, Nd.W, mineure. Au terme des débats, le prévenu, Adama Diallo, porteur de bagages au marché Castor, a été condamné à une peine ferme de 5 ans.

Après disqualification du délit de viol sur une personne vulnérable en viol simple, le juge pénal l’a déclaré coupable de ce chef d’inculpation,malgré ses dénégations. Adama Diallo est également condamné à payer à la partie civile la somme de 5 millions en guise de dommages et intérêts.

Au cours des débats d’audience, Adama Diallo a nié les faits pour lesquels il est poursuivi devant le juge des flagrants délits. Au fait, Nd.W a raconté sa mésaventure au tribunal. Elle se rendait à chez sa grand-mère avant de tomber dans le piège du transporteur de bagages.

Ce dernier l’entraîne dans la maison où il a élu domicile pour passer la nuit avec elle. Pour accomplir son forfait, Adama avait ordonné au chauffeur de transport qui devait acheminer la victime chez elle, d’y renoncer parce que, dit-il, celle-ci ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. « Il me conduit chez lui et m’a obligé à entretenir des relations sexuelles avec lui. », a confessé la victime au cours du procès. . Le procès-verbal d’enquête de police confirme que ce sont les cris de la victime qui ont alerté le sauveur de la fille.

L’accusation précise également qu’Adama Diallo a reconnu les faits disant que c’est Nd. W était consentante. Toutes ces déclarations sont démenties par le mis en cause qui dit nie totalement les faits. Il ajoute que celle-ci l’a trouvé entrain de se débarbouiller, qu’elle lui a demandé s’il pouvait l’héberger pour la nuit. « J’ai alors compris qu’elle était malade. Et un gars est venu m’accuser de je ne sais quoi », a contesté le prévenu.

L’avocat de la partie civile a fait part, dans sa plaidoirie, a réclamé la somme de 10 millions en guise de dommages et intérêts. Il a affirmé que le mis en cause fait preuve de mauvaise foi en voulant nier l’évidence. Le représentant du ministère public a évoqué les éléments objectifs du dossier et les aveux circonstanciés du prévenu à l’enquête préliminaire. Il a demandé au tribunal de condamner le fautif, en requérant 10 ans ferme. Adama Diallo qui n’avait pas de conseil a continué de nier les faits pour lesquels il a fait comparu devant le tribunal des flagrants délits de Dakar.

Le tribunal l’a condamné à 5 ans prison.

Source

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Le meurtre a eu lieu dans cette résidence, rue Gérard-de-Nerval à Creil.

Le meurtre a eu lieu dans cette résidence, rue Gérard-de-Nerval à Creil.

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Naushad Maqbool, 61 ans, est décrit comme non violent et travailleur. Mardi, devant la cour d’assises de l’Oise, il n’a toujours pas su expliquer pourquoi il avait tué Mireille Calais.

Un meurtre, et beaucoup de questions. À l’issue de la première journée du procès de Naushad Maqbool, 61 ans, on ne sait toujours pas pourquoi cet homme a tué Mireille Calais, 65 ans, dans l’appartement qu’il partageait au 23 rue Gérard-de-Nerval, sur le Plateau Rouher, à Creil, le dimanche 14 janvier 2007.

À la barre de la cour d’assises, devant laquelle il comparait à Beauvais pour meurtre sur concubin, l’accusé, d’origine pakistanaise, peine à s’exprimer en français. Un interprète est présent pour faciliter les débats, mais les réponses aux questions du président ou de l’avocat général restent floues.

« Après elle, c’est mon tour »

Naushad Maqbool n’a jamais nié être le meurtrier de Mireille Calais. Lorsque les pompiers ont pénétré dans l’appartement, le soir du drame, l’homme venait de se trancher la gorge avec une lame de cutter. Il s’est effondré, inconscient, lorsqu’ils ont ouvert la porte. Les enquêteurs ont retrouvé une lettre écrite dans sa langue maternelle : « Messieurs les policiers, j’ai tué Mireille Calais. Après elle, c’est mon tour. Je coupe ma gorge et de ma part pour tout le monde, au revoir. Il faut noter : 17 h 24 le 14 janvier 2007 ».

Selon les experts, la mort de la victime est intervenue entre 15 heures et 17 heures. Elle a été tuée de deux coups de massette sur le crâne. Les secours l’ont retrouvée décédée, allongée sur le lit dans sa chambre. C’est à cet endroit que le crime a eu lieu, alors que la victime regardait la télévision.

Naushad Maqbool a toujours dit ne se souvenir de rien. Cet après-midi-là, il a énormément bu. L’enquête n’a jamais pu déterminer si son alcoolisation est intervenue avant ou après le drame, toujours est-il que son alcoolémie était de 2,71 g/l, plusieurs heures après le meurtre.

Le couple s’était disputé le midi. Un cousin de la victime lui aurait prêté des affaires, et l’accusé n’était pas d’accord. Il était par ailleurs opposé à un déménagement vers une maison à côté de ce cousin. Le mobile du crime semble bien mince, et le mystère reste entier.

« Un jour, vous me trouverait morte dans l’appartement »

Car Naushad Maqbool est décrit comme une personne non violente et travailleuse. Son casier judiciaire était vierge. Père de deux enfants d’une précédente union (sa femme est repartie au Pakistan « car elle n’arrivait pas à s’intégrer »), il a fait connaissance avec Mireille Calais dans des trajets quotidiens en bus. Il décrit cette rencontre et la naissance de ses deux enfants comme « les plus beaux moments de sa vie ». Ils vivaient ensemble depuis 9 ans.

En mai 2004, un membre de la famille de la victime a assisté à une scène de ménage. « Elle nous a dit : “un jour vous me trouverait morte dans l’appartement” », a raconté le témoin à la barre. Elle n’avait rien dit de plus, et personne n’avait jamais remarqué de violences conjugales.

G.L.

22 Septembre 2009

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Teddy Hatron, 33 ans, comparaît depuis hier devant la cour d’assises de la Somme. Sans raison apparente, en état d’ivresse, il a donné treize coups de couteau à un invalide. Verdict ce soir.

La session des assises de la Somme présidée par Samuel Grévin s’est ouverte, hier, sur l’examen d’une tentative de meurtre sur personne vulnérable. Sur le banc des accusés : Teddy Hatron, 33 ans, sans profession, sans domicile fixe.

Le 14 septembre 2006, les policiers sont appelés rue Victor-Camelinat à Amiens. Un homme de 61 ans, Marie-Joseph Remard, se déplaçant en fauteuil roulant, a été agressé par Teddy Hatron qu’il héberge depuis quelques jours.

Pas moins de treize coups de couteau ont été donnés à la victime qui n’a dû son salut qu’à la rapidité des secours et à une intervention chirurgicale au CHU d’Amiens.

Teddy Hatron a été arrêté au domicile de Marie-Joseph Remard. Il a a voué avoir bu toute la journée. Un taux de 1,1 gramme d’alcoolémie était relevé sur l’auteur de cette tentative de meurtre.

Problème d’alcoolisme et mésentente familiale semblent être au cœur de ce procès qui se poursuit aujourd’hui.

« Aucune visite à la maison d’arrêt »

Le président Grévin, par des questions très ciblées n’a épargné aucun épisode de la vie de l’accusé. Sa vie actuelle en prison : « J’ai rencontré des difficultés avec des surveillants et des détenus. Je n’ai aucune visite à la maison d’arrêt, pas même de ma famille » raconte M. Hatron.

On apprend au passage que l’accusé a fait trois tentatives de suicides en prison et l’objet de neuf procédures disciplinaires.

Le président Grévin en vient à l’élément fondateur d’une vie : l’enfance. « J’ai eu une enfance difficile. J’ai été battu à six mois par mes parents. La délinquance est venue à 17 ans. C’est là que j’ai connu la prison et depuis, la délinquance n’a pas cessé. »

Le président s’est fait plus précis : « Vous rappelez-vous des faits qui vous ont conduit en prison ? » Réponse de l’accusé : « Ce n’est pas les faits qui vous marquent, c’est la prison. »
« Votre passé judiciaire fait partie de votre personnalité » lance M. Grévin à l’accusé qui conteste que l’on s’intéresse à ses antécédents judiciaires. « Il est normal que je m’y intéresse parce qu’une partie de votre vie s’est passée en prison » lui répond le président Grévin.

Le casier judiciaire comporte près de 21 condamnations.

Me Dominique Caron, qui défend Teddy Hatron, reconnaît effectivement que « l’alcool, est central dans sa vie, et dans cette affaire. »

L’audition des parents de Teddy Hatron révèle les failles profondes dans sa famille.

Le président Grévin au père de Teddy Hatron : « Je vous donne la parole pour parler de votre fils. »

« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? » répond le père qui ne voit plus son fils depuis des années. « À un moment, votre fils, Teddy, encore jeune était à la rue, SDF et vous ne vous en êtes pas inquiété ? Pour vous, c’est quoi, être père ? »

L’examen de cette affaire se poursuit aujourd’hui avec le réquisitoire de l’avocat général, M. Boussuge, la plaidoirie de Me Dominique Caron. Verdict en fin de journée.

J.B

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Teddy Hatron condamné à 15 ans

Ce SDF de 33 ans avait donné, en septembre 2006, 13 coups de couteau à Marie-Joseph Remart, un invalide de 60 ans. La cour d’assises a suivi les réquisitions de l’avocat général.

La seconde journée, devant les assises de la Somme, du procès de Teddy Hatron, accusé de tentative de meurtre sur personne vulnérable, s’est ouvert hier par la déposition de Mme Verrier, psychologue : « Son cadre familial n’a pas été très structurant et cela a pu intervenir. Teddy Hatron est dans une grande solitude affective. »

L’avocat général, Éric Boussuge, dans ses réquisitions, parlait « d’une affaire particulière par la gratuité et la violence et aussi par la personnalité de l’accusé ». Le magistrat mettait en avant « l’amnésie de circonstance ». « Cette amnésie est un mode de défense. Hatron, ce soir-là était très énervé pour des raisons qui nous échappent ! »

Pour l’accusation, « la volonté de tuer est évidente par les propos tenus et les endroits où les coups ont été portés. Marie-Joseph Remart grièvement blessé a eu la force de se relever, de monter dans son fauteuil roulant, de descendre deux étages et d’aller dans la rue où quelqu’un l’a secouru, appelant la police et le SAMU. C’est un véritable miracle que cet homme ait eu la force de se redresser ! »

La victime est décédée en février 2009. Son décès, selon le professeur Jardé, médecin légiste, n’a pas de rapport avec l’agression dont il avait été victime en 2006.

L’avocat général admettait que l’accusé a eu « une existence marquée dès l’origine par la violence » et rappelait son « placement pendant quelque temps à la suite de maltraitance, de coups portés alors qu’il avait 8 mois. Cette violence subie l’a marquée. Il va l’imposer très vite aux autres dès l’adolescence. À 21 reprises, il sera condamné par le tribunal pour enfants et par la correctionnelle pour des affaires de violences, de vols et de dégradation. Si on met bout à bout tous ces mois de prison, cela représente 7 ans et demi d’emprisonnement ! »

« Ils ne se détestaient pas ! »

Pour l’avocat général, « la responsabilité d’Hatron est entière ». M. Boussuge demandait alors une peine comprise entre 15 et 18 ans de réclusion criminelle.

Me Dominique Caron, défenseur de Teddy Hatron, commençait sa plaidoirie par quelques portraits. « D’abord, il y a le grand Jo, dit-elle. Nos chemins se sont croisés. J’ai 35 ans de barreau, lui avait 40 ans de délinquance derrière lui. Je l’ai croisé, recroisé. Il avait une sacrée gouaille ! Il se disait le roi du boudin antillais ! Il faisait 1,95 m. La vie de cet homme a été cassé en deux par un accident vasculaire cérébral. « Jo » Remart avait le cœur sur la main, mais il vivait dans un environnement de solitude. Maintenant, il y a Teddy que j’ai déjà défendu. »

L’avocate s’interroge sur le mobile de son client : « Mon client plante treize fois son couteau et il n’y a pas de mobile ! Ils ne se détestaient pas lui et Remart ! » Me Caron met aussi en avant l’attitude de son client après l’agression contre M. Remart : « Après, il n’y a pas eu de fuite. Il ne se lave pas les mains. Et surtout, il ne poursuit pas Jo dans la rue ! » Elle estimait que l’alcool a été l’élément déclencheur de cette violence irrépressible d’Hatron.

Teddy Hatron a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

J.B.