Par Ciel & Espace

http://www.cieletespaceradio.fr/images/logos_billets/logo_566_left.jpgavec Michel-Pierre Lerner,
directeur de recherche au CNRS, historien de la cosmologie ancienne et moderne à l’Observatoire de Paris
Durée : 23’01

Le 22 juin 1633, au couvent dominicain de Santa Maria, Galilée, âgé de 70 ans, est condamné par le tribunal du Saint-Office.
Il abjure alors les idées présentées dans son ouvrage « Dialogue sur les deux grands systèmes du monde ». « (…) pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la terre n’est pas le centre, et se meut (…) ».
Comment en est-on arrivé là ?
Comment Galilée, philosophe respecté, ami du pape Urbain VIII et protégé par le grand duc de Toscane, Ferdinand II de Médicis, se trouva menacé de la torture et de la mort ?
Pour le comprendre, et savoir pourquoi le système copernicien s’oppose au dogme des Saintes écritures, il faut remonter le fil du temps et de l’Histoire.

Un récit dans lequel Michel-Pierre Lerner nous entraîne avec passion.

Michel-Pierre Lerner est l’auteur, entre autres, de :

  • Le Monde des Sphères” (2 volumes – Ed. Les Belles Lettres – 2008)
  • Galilée en procès, Galilée réhabilité ?” (co-écrit avec Francesco Beretta , Luca Bianchi et Annibale Fantoli – Ed. Saint-Augustin – 2005)

Par François Koch

l'Union syndicale des magistrats accuse l'ex-garde des sceaux Rachida Dati, d'avoir "signé un faux" . AFP PHOTO/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

l’Union syndicale des magistrats accuse l’ex-garde des sceaux Rachida Dati, d’avoir “signé un faux” .

Le limogeage d’un procureur général provoque une crise institutionnelle grave. Les syndicats accusent Nicolas Sarkozy de s’appuyer sur un document tronqué.

La promotion-sanction du procureur général de la cour d’appel de Riom (Puy-de-Dôme), Marc Robert, le dernier à un tel poste à avoir été nommé par la gauche, relevait déjà de l’imbroglio. Tournera-t-elle à l’affaire d’Etat ? Tout commence par un revirement du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui doit être consulté en pareilles circonstances : ce sera d’abord non… puis oui, trois semaines plus tard. Le 4 juin, le CSM allait officialiser ce choix quand – coup de théâtre – Rachida Dati retire de l’ordre du jour le “cas Robert”. Réunion houleuse, au cours de laquelle Patrick Ouart, le très puissant conseiller justice de l’Elysée, s’oppose à la ministre de la Justice. Mais Dati lui tient tête. Le lendemain, la chancellerie explique à la presse : “La garde des Sceaux a différé la nomination de Marc Robert.”

Or, le 23 juin, Nicolas Sarkozy signe le décret d’éviction de Robert… en se référant à “l’avis du CSM du 4 juin 2009”. Le sang des responsables de l’Union syndicale des magistrats (USM) et du Syndicat de la magistrature (SM) ne fait qu’un tour. Leurs représentants consultent le PV de la réunion du CSM et découvrent que la passe d’armes entre Dati et Ouart a été purement occultée. “Rachida Dati a signé un faux”, s’offusque Christophe Régnard, président de l’USM. Le 25 juin, les représentants des syndicats se retirent de la “formation parquet” du CSM. Du jamais-vu ! Pourquoi le chef de l’Etat n’a-t-il pas convoqué une nouvelle réunion du CSM, avec une demande d’avis d’une légalité incontestable ? “C’est un passage en force d’un pouvoir politique qui se sent tout-puissant”, analyse Emmanuelle Perreux, présidente du SM.

Si l’Elysée observe un prudent silence, la chancellerie cache mal son embarras, se contentant de répéter : “Si la légalité du décret présidentiel est contestée, il existe des voies de recours devant le Conseil d’Etat.” Entre-temps, Michèle Alliot-Marie a remplacé Rachida Dati. Comment parviendra-t-elle à résoudre cette crise institutionnelle sans précédent ?

Iy a trente ans, Gabriel Aranda avait révélé des scandales qui avaient secoué la République. Depuis, on ne savait pas s’il était mort ou vivant. Aujourd’hui, «l’archange» est accusé d’inceste.

© CHRISTIAN MURAT | Gabriel Aranda en 1972. Alors conseiller d’Albin Chalandon, ministre de l’Equipement, il avait dénoncé des scandales au sein du gouvernement français. Il avait ensuite disparu.

CATHERINE FOCAS | 04.07.2009 | 00:00

On l’avait surnommé l’«archange Gabriel», le «Saint-Just» de la photocopie. Il y a plus de trente ans, Gabriel Aranda, conseiller technique au ministère d’Albin Chalandon sous l’ère Pompidou, avait provoqué un scandale qui porte encore son nom. Il révélait via Le Canard enchaîné des affaires de pots-de-vin au sein du gouvernement et de vente de chasseurs-bombardiers à la Libye, alors en guerre contre Israël.

«Une odeur de pourris», titrait à l’époque le Canard. «Aventurier, justicier, illuminé?», lisait-on en une de Paris Match. Et puis, après avoir secoué la République, l’homme avait disparu.

Il vivait à Genève

Des internautes se demandaient encore récemment si, après son heure de gloire scandaleuse et la publication de son livre – L’Etat piégé – Gabriel Aranda était mort, assassiné peut-être, pour avoir livré trop de secrets d’Etat. Eh bien, non. Depuis trente ans, l’homme qui aime, semble-t-il, s’entourer de mystère vit tranquillement à Genève sous un faux nom.

Analyste financier, il dirigeait une fiduciaire et travaillait pour quelques-unes des plus grandes études d’avocats genevoises, au sein desquelles on connaissait son histoire et on l’appelait «Monsieur Daumier». Un clin d’œil au caricaturiste des Gens de justice.

Accusé de viol par sa fille

Pourquoi reparler de lui aujourd’hui? Parce que le justicier de la Ve République est accusé d’actes très graves, pour lesquels il devrait comparaître devant la Cour d’assises cet automne.

Des actes qui n’ont rien de politique cette fois: viols, fellations et sodomies à répétition sur sa propre fille. L’enfant aurait subi ce calvaire à partir de l’âge de 8 ans et jusqu’à ses 22 ans. Soit entre 1985 et 2000. Elle n’a porté plainte qu’en 2005, à Genève. Gabriel Aranda a fait trois jours de préventive. Il a été inculpé de viol et de contrainte sexuelle. Toutes les audiences ont eu lieu à huis clos. Le dossier est bouclé, mais un acte d’instruction complémentaire a été demandé, il y a une semaine, devant la Chambre d’accusation. Selon l’avocate de la jeune femme, Me Doris Leuenberger, «la défense joue la montre pour arriver à la prescription, qui devrait intervenir prochainement pour certains des faits».

«Totalement innocent»

Il faut dire que, comme à l’époque du scandale, l’homme sait se faire des amis. Et pas n’importe lesquels. Ses avocats, Mes Marc Bonnant et Charles Poncet, qui le connaissent depuis trente ans, sont persuadés de sa totale innocence. Ils le décrivent comme un «incroyable travailleur», quelqu’un d’«infiniment courtois et bien élevé». Une personne «de toute confiance», à qui on pouvait remettre les dossiers les plus délicats, «avec la certitude d’une discrétion absolue».

«Terrorisée» par son père

Charles Poncet insiste: «Je sais que ce n’est pas lui qui a fait tout ça!» L’avocat se scandalise du fait qu’«une procédure secrète» soit ainsi portée à la connaissance de la Tribune: «Je m’apprêtais à demander un huis clos pour le procès en Cour d’assises et je pense que l’aurais obtenu.» Mais ce huis clos, à notre connaissance, ne peut être requis que par la victime. Et telle n’est pas l’intention de cette dernière: «Mon père est un manipulateur et un menteur, dit la jeune femme. Il a souvent utilisé le nom de Daumier pour signer des documents. Parfois, il nous disait qu’il fallait employer ce patronyme, parfois pas. Mais on ne savait jamais exactement quand. C’est vrai que j’ai tardé à porter plainte, mais j’avais très peur de lui. Il me disait qu’il était au-dessus des lois et qu’il s’en tirerait toujours.»

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Gabriel Aranda,Conseiller du Ministre de l’équipement et du logement Albin Chalandon sous le gouvernement Pompidou, fait éclater un scandale Aranda.

Haut fonctionnaire, scandalisé par les compromissions du personnel politique, il révèle au Canard enchaîné qu’il vient trouver avec une valise remplie de photocopies.

L’article du Canard, Une odeur de pourris, de Henri Deligny du 13 septembre 1972 révèle que la France livre massivement et de façon clandestine, des chasseurs-bombardiers à la Lybie, alors en guerre contre Israël.

L’ouvrage de Gabriel Aranda : L’Etat piégé.

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Video – Pompidou et Gabriel Aranda

Pompidou fait le procès d’une certaine presse qui s’est servi de l’affaire Aranda, il se remémore le personnage impliqué dans une affaire d’espionnage tournant autour de secrets russes à l’origine de l’assassinat de Kennedy (telle que se l’imaginait à l’époque de Khroutchev le journaliste Aranda sollicitant un port d’armes pour se défendre), Pompidou en vient aux faits reprochés à l’ex journaliste et fonctionnaire, la divulgation d’informations volées dans un ministère, une des affaires de son septennat avec la Garantie foncière et termine par une diatribe contre les renifleurs de “boules puantes” et de “bouches d’égoûts”

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L’affaire Gabriel Aranda

On l’a appelé « l’Archange » ! Et pas seulement parce qu’il se prénommait Gabriel ! Non, il y avait chez cet homme quelque chose de messianique. Cette volonté d’aller jusqu’au bout des choses, quitte à y perdre son honneur et peut-être même la vie !… Et aussi ce sens de la Justice, si étonnant, si aigu… Et en même temps un peu fou en ces années où la vertu, surtout dans les milieux politique, était largement émoussée… Car les scandales ne cessaient de se succéder… Il y avait d’abord eu ces escroqueries en chaîne, Garantie foncière, affaire des Abattoirs de la Villette, inculpation d’un inspecteur des impôts, publicité clandestine à la télévision, inculpation de policiers et de parlementaires lyonnais pour proxénétisme. Et puis cette mise en cause du Premier ministre Chaban-Delmas qui utilisait les ficelles du code des impôts pour s’abstenir d’être lui-même contribuable… Certes Chaban n’avait rien commis de répréhensible. Mais son cas était choquant… D’ailleurs, dans la presse, on commençait à parler de gaullisme immobilier. Et c’est dans ce climat détestable que surgit un petit homme chauve et discret, l’Archange Gabriel. Autrement dit Gabriel Aranda, un conseiller influent dans le cabinet d’Albin Chalandon, alors ministre de l’Equipement et du Logement… Et dans sa besace, il y avait de quoi faire sauter la République !

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http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/PRESS//paris-match-n-1221-du-30-09-1972,6938563.aspx

Jean-Marie Bockel et la directrice de la maison d’arrêt, Bénédicte Brunelle, hier./ G. VARELA / 20 MINUTES

Jean-Marie Bockel et la directrice de la maison d'arrêt, Bénédicte Brunelle, hier.

« Vous arrivez à vous entendre ? », demande Jean-Marie Bockel. « On s’arrange », lui répond un jeune homme qui partage sa cellule avec cinq autres détenus. Nommé le 23 juin, le secrétaire d’Etat à la Justice a visité hier la maison d’arrêt de Strasbourg. Un établissement qui, comme toutes les prisons françaises, souffre de surpopulation. Prévu pour 444 détenus, il en abritait 765 hier. Le constat n’a pas surpris Jean-Marie Bockel, qui a qualifié sa visite de « piqûre de rappel ». « Même si elle n’a été construite qu’il y a vingt et un ans, cette prison est le fruit d’un concept ancien, estime-t-il. Michèle Alliot-Marie [la garde des Sceaux] et moi aurons comme priorité d’humaniser les prisons et de construire de nouvelles places. » La création d’un établissement à Issenheim est déjà à l’étude pour « remplacer les prisons vétustes de Colmar et Mulhouse ».

Attendu hier sur ce dossier, Jean-Marie Bockel l’était encore plus sur le transfert prévu en janvier du siège de la direction interrégionale Est des services pénitentiaires (Disp) de l’Elsau à Nancy. Depuis son annonce en mars, il soulève l’opposition des syndicats et de la classe politique locale. « Je plaiderai dans les discussions, si cette décision se confirme, pour qu’un certain nombre de services puisse rester à Strasbourg », assure le secrétaire d’Etat. Selon lui, même si tout laisse à penser que la Disp sera bien délocalisée, seuls une « douzaine » de ses 144 employés pourraient être obligés de quitter l’Alsace pour la Lorraine. Il en discutera la semaine prochaine avec Michèle Alliot-Marie et recevra ensuite les parlementaires alsaciens.

Désirant « être présent sur toute la chaîne pénale », Jean-Marie Bockel s’est aussi rendu hier au tribunal d’instance de Strasbourg, quai Finkmatt, dont l’avenir est en suspens. En janvier, Rachida Dati, alors ministre de la Justice, avait annoncé la création d’une cité judiciaire dans la ville pour 54,3 millions d’euros. Problème, sa localisation aurait déjà dû être décidée début juin parmi cinq projets, dont un consiste à rénover et étendre l’actuel tribunal. Le secrétaire d’Etat a avoué hier que dans ce dossier, il n’en était « vraiment qu’au stade de l’écoute » et qu’il devait étudier un rapport fraîchement établi par l’Agence publique pour l’immobilier de la justice. Selon certaines sources, ce document ne serait, en réalité, pas encore finalisé. W

Par ISABELLE HANNE

Un manifestant accusé de jet de cannette a été relaxé.

Jean-Paul a sauté de joie à l’annonce du délibéré. Relaxé, après une audience éclair en correctionnelle au tribunal de grande instance de Paris, mardi. Cet élu syndical, administratif à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), n’avait pourtant rien à se reprocher. A part, peut-être, d’avoir été un peu trop avisé.

Panoplie. Ier mai 2009. Ambiance fin de cortège, bon enfant et ensoleillé. Il est autour de 19 h 30 quand Jean-Paul, sa femme et une amie quittent le défilé. Quelques pas plus loin, au début du boulevard Richard-Lenoir, ils remarquent un curieux manège : une dizaine d’hommes en civil sort d’un car de CRS. Crânes rasés, foulards, capuches, autocollants CGT ou «Rêve générale» – la panoplie complète du manifestant. La femme de Jean-Paul prend des photos. Escortés discrètement par les CRS, les hommes se dispersent par groupe de deux ou trois et déboulent place de la Bastille. Au même moment, des gendarmes mobiles sont en train de déloger un groupe de jeunes, «un peu punks» selon Jean-Paul, assis sur les marches de l’opéra. La tension monte d’un coup. Des slogans éclatent – «Police partout, justice nulle part» ; «Casse-toi pauv’ con» -, des projectiles volent. Ce sont les étranges manifestants, ceux qui s’étaient changés dans un car de CRS, qui invectivent les gendarmes. Les jeunes entrent dans leur jeu. Les CRS s’en mêlent. Jean-Paul comprend : ces manifestants sont, selon ses mots pendant l’audience, des «policiers déguisés en manifestants». «Là, on a compris qu’ils voulaient piéger les jeunes en les chauffant, raconte-t-il. On était purement et simplement devant une provocation policière.»

Jean-Paul tente d’empêcher l’affrontement, hurle qu’il s’agit d’un coup monté. «Les faux manifestants ont été déstabilisés. Mais, en même temps, comme on a crié, ils nous ont repérés.» Selon le quinquagénaire, quelques-uns des «jeunes punks» se font embarquer. «Quand je suis arrivé au métro, j’étais dégoûté, très en colère, se souvient l’élu syndical. De rage, j’ai balancé par terre un gobelet en carton qui était sur la rambarde.» Quelques secondes plus tard, on le pousse violemment dans la bouche de métro. Puis trois hommes l’attrapent. «Tu bouges pas, sinon on te fait très mal.» Ce sont des policiers. Ils l’accusent d’avoir jeté une canette de bière à la tête d’un de leurs collègues. Ils lui passent les menottes et l’embarquent dans un fourgon, direction le commissariat du XIIe. Ils prennent sa carte d’identité, essayent de lui faire signer une déposition préremplie. Il refuse. Demande qu’on lui desserre les menottes. Ils répondent qu’ils ont perdu la clé. Ils démontent son téléphone portable, espérant y trouver des photos de l’incident. Mais c’est sa femme qui les a prises. Il n’est relâché que vingt-quatre heures plus tard, après cinq fouilles au corps, une garde à vue et un placement au dépôt – «une humiliation totale». Le chef d’accusation ? «Violence sur personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions, en l’espèce un fonctionnaire de police non identifié.» Déféré au parquet, il est placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre dans une manifestation publique. «C’était une procédure totalement disproportionnée par rapport à l’infraction, c’est-à-dire un jet de canette sans victime ! s’est indignée Dominique Noguères, l’avocate de Jean-Paul, pendant sa plaidoirie. C’est à la limite du bon sens.»

«Pertes et profits». Jean-Paul a eu quinze jours d’arrêt de travail. Son médecin l’a mis sous traitement. «C’est toujours pertes et profits dans ce genre d’histoires, se désole l’avocate. Tout le monde se fout de ce que vous avez vécu : fouilles, gardes à vue, dépôt. Il n’y a pas vraiment de procédure d’indemnisation.» Et les faux manifestants-vrais flics ? Selon la préfecture de police de Paris, il s’agirait de policiers de la Direction de l’ordre public, en charge de l’encadrement et du service d’ordre sur toutes les manifestations, festives ou revendicatives. La préfecture de police ne nie pas l’existence de ces policiers en civil aux abords des manifestations. En revanche, elle «conteste formellement la thèse selon laquelle il y aurait eu provocation».

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AFP
Dominique Cosme, un médecin niçois jugé pour l’assassinat d’un associé par injection de tranquillisant il y a 13 ans, a été acquitté aujourd’hui par la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Le médecin de 63 ans, qui avait conclu les débats des sanglots dans la voix en réaffirmant son innocence, comme invariablement depuis 1996, a paru très ému à l’ennoncé du verdict.Celui-ci est conforme au réquisitoire de l’avocat général Eric de Montgolfier qui avait surpris la cour en refusant de demander la condamnation de l’accusé, compte-tenu de ses doutes sur sa culpabilité.

“Il n’est pas dans ma fonction d’aller au-delà de ce que me dit ma conscience. J’ai juste un profond regret pour les enfants de la victime qui attendent depuis 13 ans une réponse que la justice n’a pu leur donner mais mon regret serait encore plus grand si j’avais requis une condamnation dont je pense qu’elle n’a pas lieu d’être prononcée”, avait-il conclu son réquisitoire.Pascal Vito, 48 ans, concepteur, financier et véritable “patron” du laboratoire d’analyses médicales de Nice dans lequel l’accusé avait des parts, avait été découvert mort le 28 février 1996, dans une annexe du laboratoire, plusieurs heures après avoir reçu du Dr Cosme une injection d’un puissant tranquillisant.

Tout au long de son réquisitoire, M. de Montgolfier a remis en question les éléments qui constituaient les points centraux de l’accusation, suggérant que le suicide de la victime, Pascal Vito, ne pouvait être totalement exclu, pas plus que l’homicide involontaire.L’avocat général n’a pas non plus semblé convaincu que l’intérêt financier ait pu conduire Dominique Cosme à assassiner Pascal Vito, même s’il a reconnu que l’accusé avait pu en retirer un bénéfice matériel –devenant un des véritables responsables du laboratoire–, voire moral car il sortait aussi de la “tutelle” de Vito, personnalité écrasante.

“Je suis rentré dans ce dossier convaincu de la culpabilité de Dominique Cosme mais ne sachant pas très bien comment j’allais la démontrer, aujourd’hui je suis sûr que je ne peux pas la démontrer et je ne suis même pas sûr d’en être convaincu”, avait reconnu M. de Montgolfier.Pour les parties civiles, au contraire, “tous les chemins mènent à Cosme” dans ce dossier, avait plaidé l’un des avocats Me Olivier Le Maux.

Des chemins qui ont été plus que sinueux durant 13 ans puisque, après le refus d’un premier juge de poursuivre l’instruction de ce dossier dans lequel Dominique Cosme a d’abord été mis en examen, en 1997, pour homicide involontaire, un second juge l’avait renvoyé devant un tribunal correctionnel. Le tribunal correctionnel avait refusé de le juger en 2002 estimant que les faits étaient de nature criminelle, entraînant une reprise de l’instruction et un renvoi de Dominique Cosme devant les assises pour assassinat.

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par Yves LEBARATOUX

Un médecin devant la cour d’assises 06

Gérant d’un laboratoire d’analyses médicales, il est accusé d’avoir assassiné par injection de sédatif son associé

Dominique Cosme, 63 ans, a toujours nié avoir tué Pascal Vito, concepteur, financier et véritable “patron” du laboratoire du Pont Neuf, un établissement niçois alors florissant. Il a présenté à l’audience son associé comme son “frère“, avec lequel il partageait une même “situation de naufragé“.

Le 28 février 1996, Pascal Vito, 48 ans, est découvert mort dans une annexe du laboratoire. Les experts détectent dans son corps une quantité considérable d’Equanil, un puissant tranquillisant.

A l’audience, Dominique Cosme a décrit des relations de complémentarité et d’entraide entre lui et son associé, qui avaient l’un et l’autre échoué dans leur vie privée et se retrouvaient autour d’un verre pour parler de philosophie. “On était les +sans famille+ du Pont Neuf. C’est terrible de se retrouver à cinquante ans comme deux couillons. On avait notre monde à nous. On oubliait notre situation de naufragés“, a expliqué Dominique Cosme.

Pascal Vito était dépressif, cyclothymique, instable, “déconnecté“, dit Cosme. Le 27 février 1996, il vient trouver Dominique Cosme, selon les dires de ce dernier, et lui demande de lui faire une injection d’Equanil pour le soulager. “Il allait mal, très mal. Il ne supportait plus son enveloppe charnelle“, dit Cosme. Le médecin lui fait alors une injection d’Equanil correspondant, toujours selon sa version, à un cinquième de l’ampoule. Mais il procède par intraveineuse, alors que ce médicament doit être injecté par voie intramusculaire profonde sous peine de mettre en danger la vie du patient.

Interrogé par le procureur Eric de Montgolfier sur les raisons de ce choix, par intraveineuse au lieu de l’intramusculaire, Dominique Cosme répond : “le médecin est libre de sa prescription. Le (dictionnaire médical) Vidal n’est pas une référence“, dit-il, précisant qu’à faible dose l’Equanil peut être injecté par intraveineuse.

Dans le corps de Vito, les experts ont trouvé une dose supérieure à cinq fois celle que Cosme affirme avoir injectée. Selon des témoins, Vito manipulait Cosme et le traitait de façon ouvertement cavalière, allant même jusqu’à se servir occasionnellement de lui comme chauffeur. “J’aimais rendre service“, a expliqué l’accusé. Autre motif de tension : Vito, flambeur invétéré, ponctionnait lourdement les caisses du laboratoire pour assurer son train de vie. Après sa mort, Dominique Cosme aurait dit, selon un témoin, que “les pratiques de mafieux, c’était terminé” et que les chèques dorénavant c’était lui qui les prenait.

A l’audience, il s’est dépeint comme un scientifique, un homme dégagé de l’intendance : pour tout ça, “je faisais confiance à Pascal“, a-t-il dit. Le procès devrait durer toute la semaine. Dominique Cosme risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Compte-rendu de la 1ère journée
30 Juin : Le point à la mi-journée
30 Juin : Compte-rendu de la journée
1er Juillet : Compte-rendu de la matinée
Résumé de la journée du 1er Juillet
Compte-rendu de la journée du 2 Juillet
Vendredi 3 Juillet : Verdict attendu ce soir

Un jeune homme de 23 ans a été condamné vendredi soir par la cour d’assises de l’Essonne à 18 ans de réclusion criminelle pour avoir tué sa grand-mère d’une trentaine de coups de couteau en décembre 2007 à Viry-Châtillon (Essonne).

Le parquet avait requis 22 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers à l’encontre de Vincent Lestrade, jugé depuis mercredi.

Le 3 décembre 2007, il s’était rendu chez sa grand-mère à qui il était supposé apporter des cadeaux. L’octogénaire l’avait alors traité de «menteur», de «voleur», lui disant qu’il n’était pas digne de confiance.

Le jeune homme, qui habitait à Monaco et travaillait dans des hôtels de la Côte d’Azur avant de retourner chez son père, qui vivait en face du domicile de la victime, avait porté une trentaine de coups de couteau à son aïeule dont il avait recouvert le visage avec un plaid, l’avait étranglée, avant de nettoyer la scène du crime.

Il avait ensuite quitté le pavillon de sa grand-mère, avant d’y retourner un peu plus tard et d’appeler la police, déclarant l’avoir retrouvée morte. Ce n’est que par la suite qu’il était passé aux aveux.

Lors de ces trois jours d’audience, Vincent Lestrade n’a pas expliqué les motivations de son geste.

leparisien.fr

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AP

La cour d’assises de Paris a acquitté vendredi soir le sénateur UMP de l’Isère, Jean Faure, a-t-on appris de source judiciaire. Il était jugé à huis clos depuis mercredi matin pour le viol de la fille mineure d’une ancienne maîtresse.

Une peine de six à huit ans d’emprisonnement avait été requise vendredi par l’avocat général. Le viol sur mineur est passible de 20 ans de réclusion criminelle.

Jean Faure, 72 ans, a été mis en examen le 20 janvier 2004 pour “viols sur mineure par personne ayant autorité et attouchements sexuels”. Il a toujours nié les faits que lui reproche la jeune victime qui a porté en plainte en 2003, alors qu’elle avait 22 ans, pour des faits allégués remontant à la période allant de 1986 à 1991.

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, le sénateur a réaffirmé en larmes être innocent des faits qui lui sont reprochés, a-t-on expliqué de source judiciaire. La plaignante affirme que Jean Faure, alors sénateur-maire d’Autrans, lui aurait imposé des fellations et aurait commis des attouchements sur elle.

Les faits se seraient déroulés à Paris entre 1986 et 1988 où l’homme politique avait loué un studio pour sa mère, puis à Courchevel, où sa mère s’était installée avec un nouveau compagnon, les années suivantes. Elle a décidé de porter plainte lorsque le sénateur aurait tenté de reprendre contact avec elle en 2003.

Deux experts missionnés par le juge d’instruction ont jugé la version de la jeune femme crédible. Jean Faure affirme au contraire qu’elle aurait été poussée à porter plainte par sa mère qui lui devait de l’argent.

Le bureau du Sénat avait levé l’immunité du sénateur le 5 novembre 2003 pour que le parlementaire soit entendu sous le régime de la garde à vue le 24 novembre 2003 dans les locaux de la brigade des mineurs de Paris où il avait été confronté à son accusatrice, contre laquelle il a porté plainte pour dénonciation calomnieuse. AP

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