Le nationaliste corse, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, a intenté au civil un procès contre Nicolas Sarkozy pour atteinte à la présomption d’innocence. Le chef de l’Etat s’était félicité d’avoir arrêté “l’assassin du préfet Erignac”.

Yvan Colonna a porté plainte contre Nicolas sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour atteient à la présomption d'innocence. (Reuters)

Yvan Colonna a porté plainte contre Nicolas sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, pour atteient à la présomption d’innocence. (Reuters)

C‘est aujourd’hui, mercredi 3 juin, qu’Yvan Colonna retourne devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, après avoir porté plainte au civil contre Nicolas Sarkozy pour atteinte à la présomption d’innocence. Il s’agit d’une audience sur le fond, qu’avait exigée le nationaliste corse, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, après avoir été débouté par un juge des référés en avril 2007.
Claude Erignac, plus haut représentant de l’Etat en Corse, avait été assassiné le 6 février 1998 à Ajaccio par trois hommes et la justice a considéré qu’Yvan Colonna était membre du groupe.
Il a toujours clamé son innocence et s’est pourvu en cassation après sa condamnation en appel, le 27 mars 2009, à la réclusion à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans.

“L’assassin du préfet Erignac”

Dans une procédure parallèle, jugée devant la 1ère chambre civile du TGI, Yvan Colonna reproche à l’actuel chef de l’Etat de l’avoir plusieurs fois publiquement présenté comme coupable, avant tout jugement, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.
Ce fut notamment le cas le 5 janvier 2007 lors d’un déplacement du candidat Nicolas Sarkozy à Sainte-Lucie de Tallano, un village de Corse-du-Sud.
“Vous pensez qu’il est l’assassin, comme vous l’avez dit le jour de son arrestation?”, lui avait alors demandé un journaliste.
“Si, vous le savez! Il n’y a pas que moi qui le pense. Sinon je ne pense pas qu’on l’aurait gardé en prison”, avait répondu Nicolas Sarkozy.
Le 4 juillet 2003, Nicolas Sarkozy s’était en effet félicité lors d’une réunion publique de l’arrestation de “l’assassin du préfet Erignac“. Ces propos sont aujourd’hui prescrits.

(Nouvelobs.com)  NOUVELOBS.COM | 03.06.2009 | 06:25

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x7bqvy_au-silence-des-maux-les-mots-choc-d_news[/dailymotion]

AP

Deux hommes sont jugés depuis mardi après-midi pour l’incendie criminel d’un hôtel meublé du quartier de La Plaine, en plein centre-ville de Marseille, qui avait fait onze morts et 19 blessés le 15 mai 2003. 

Les suspects, âgés de 28 et 33 ans, comparaissent pour “destruction de bien par incendie ayant entraîné la mort de victimes”. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Les auteurs présumés, des marginaux qualifiés d'”agressifs” et “passionnés par le feu”, ont nié toute responsabilité à l’ouverture des débats mardi. Ils affirment avoir été forcés à des aveux sous la pression de “menaces physiques et morales de la police”.

L’audience de mardi a été marquée par un face-à-face douloureux avec les proches des victimes, qui cherchent désespérément un mobile à cet acte criminel. La plupart des victimes, dont plusieurs enfants, ont péri brûlées, asphyxiées ou après s’être défenestrées. Un homme a perdu huit membres de sa famille.

La piste d’une vengeance liée à un différend financier avec un des locataires avait été un temps évoquée, de même que celle d’un acte sadique et gratuit visant des étrangers, Roumains essentiellement. L’expert psychiatre a décrit mardi deux hommes “immatures”, pour l’un fasciné par “le spectacle jouissif” du feu, et qui pour l’autre “a perdu le contact avec le réel”.

Les accusés avaient reconnu les faits en garde à vue, en juin 2006 lors de leur interpellation, puis devant le juge d’instruction, avant de se rétracter à l’audience. Ils étaient même revenus sur les lieux du crime pour assister aux opérations de secours des pompiers.

Trois jours après les faits, ils avaient allumé un autre incendie non loin de là. Jugés depuis, ils ont déjà été condamnés en 2004 à quatre ans de prison ferme.

Le procès doit durer jusqu’à vendredi soir. AP

AP Verena von Derschau

Le procès des frères Jean-Claude et Mario Hornec, deux “parrains” présumés du milieu parisien, soupçonnés d’avoir servi d'”ambassadeurs” ou d’intermédiaires dans un trafic de cocaïne entre la France et la Colombie, s’est ouvert mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.

Détenus depuis novembre 2006, Jean-Claude Hornec, 55 ans, et son frère Mario, 50 ans, comparaissent aux côtés de 12 autres hommes, notamment les vendeurs présumés, d’origine sud-américaine, les acheteurs potentiels, dont un Britannique et des Français, et d’autres intermédiaires présumés.

“Mes clients nient toute implication dans un trafic de stupéfiants”, a souligné leur avocat Me Jean-Yves Liénard. “Ils disent qu’on est venu les chercher à un moment. Ils vont entrer dans cette affaire, et ils en ressortiront volontairement pour partir benoîtement en vacances en août comme tout et chacun”, assure l’avocat, estimant que les trafiquants ont contacté les deux frères car ils “sont connus comme étant de gens de parole”. “Il fallait faire en sorte que l’acquéreur soit mis en confiance et qu’il soit attiré en France”, a-t-il expliqué, qualifiant le rôle de ses clients de “lobbying”.

Pour l’accusation, les Hornec étaient chargés de trouver des acquéreurs pour écouler 136 kilos de cocaïne arrivés en France le 22 juillet 2006 dans quatre valises et stockés dans un hôtel de Rungis (Val-de-Marne). L’enquête a montré que Mario Hornec s’était rendu fin juillet 2006 en Espagne afin de rencontrer des Anglais, acheteurs potentiels de la marchandise. Son frère Jean-Claude les aurait croisés en France un mois plus tôt.

Les deux frères Hornec avaient été mis en examen en novembre 2006 dans cette affaire avant d’être écroués. Ils sont poursuivis pour “importation, détention et cession de stupéfiants en bande organisée” et “association de malfaiteurs”. Le juge d’instruction a abandonné les charges de “direction d’un groupement ayant pour objet la production, l’importation, la fabrication et la cession de stupéfiants”, un crime passible de la cour d’assises.

L’affaire a débuté en février 2006, les enquêteurs étant informés d’un projet d’importation de cocaïne. En juillet, un policier infiltrait le milieu et entrait en contact avec l’un des fournisseurs colombiens de la cocaïne. Les principales interpellations ont eu lieu en septembre 2006. Jean-Claude et Mario Hornec seront arrêtés deux mois plus tard. Ils encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement. Le procès doit se poursuivre jusqu’au 24 juin. AP

En route vers des dérives inévitables?

Les trois grands points d’actualités du droit du permis de conduire de ce dernier mois confirment la mauvaise conjoncture entourant les droits des conducteurs.

Ainsi, en est-il de la décision de la Cour de cassation dans son arrêt du 18 mars 2009, la Chambre criminelle semble condamner l’argumentation sur l’obligation de respecter le positionnement du radar par les forces de polices.

Pour délivrer une mesure fiable le radar doit respecter un angle de 25 degrés par rapport à l’axe de la route. Tout décalage de quelques degrés est susceptible de conduire à une majoration sensible de la vitesse mesurée et donc à un doute sur la commission de l’infraction.

Or, la Cour Cassation malgré le doute sur le bon positionnent du radar dans une affaire retient que « le bon fonctionnement du cinémomètre était suffisamment établi par son homologation et sa vérification annuelle, la juridiction de proximité a méconnu le sens et la portée des textes susvisés »

La Cour estime donc qu’un radar mal positionné ou dans des conditions contraires aux normes du constructeur, avec un angle de visée qui ne garantit pas un relevé de la vitesse sérieux et probant « fonctionne bien » parce qu’un jour, l’année dernière, il a été vérifié et homologué?

Avec un tel raisonnement, la théorie de l’angle de visée à 25° semble vouée à disparaitre des prétoires. Ce moyen de contestation était opportunément invoqué ces derniers mois notamment depuis le rapport officiel du Secrétariat Général de l’Administration de la Police publié par « Auto plus » en octobre 2007 mettant en cause les agents opérateurs au cinémomètre.

Il faudra donc rester vigilant sur les effets de cette jurisprudence et continuer à exiger des forces de police qu’ils positionnent bien leurs radars, cet arrêt ne concerne qu’un radar fixe et une question de nullité, donc rien n’est perdu sur le fond et face à des radars mobiles mal positionnés, un justiciable doit pouvoir exiger des autorités d’être sanctionné d’un excès de vitesse valablement relevé.

Dans la même logique et sans surprise on a vu le Sénat enterrer la proposition de loi visant à supprimer la perte de point pour les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h.

La majorité des sénateurs, de gauche comme de droite, n’assume pas une mesure qui va à contre courant de la politique répressive de sécurité routière, nous nous résignerons donc à considérer que 53 km/h au lieu de 50 km/h, sur une route déserte en pleine nuit, est un excès de vitesse inadmissible, qui justifie une perte de point, mais cette question ne méritait elle pas au moins un vrai débat?

Enfin, la cerise sur le gâteau des automobilistes mécontents et pour le moins oppressés par les pertes de points sur leur permis, souvent vital à l’exercice de leur profession, vient du rapport du Député Mariton sur les « amendes radars et le financement de la politique de sécurité routière» qui propose une série de mesures que ne va pas tarder à mettre en place l’UMP , si le travail de ce parlementaire comporte des points intéressants comme la reconnaissance de l’opacité entourant le système de contestation des PV et du suivi des pertes de points, on retiendra quand même deux mesures ouvrant la porte à des dérives intolérables: la disparation programmée des panneaux de signalisation des radars et l’interdiction du kit mains libres.

La disparition du panneau annonçant le radar avec à sa place une annonce globale du type « portion de route de 10 km avec radar » qui aura pour conséquence de tromper la vigilance du conducteur pas informé des changements incessants de limitations de vitesse et à la merci des radars, alors qu’il avait pris l’habitude de se concentrer sur la réglementation applicable à l’aide du panneau d’indication du radar.

Quand à l’interdiction du kit main libre elle pose la question évidente de la preuve de l’infraction sur la seule constatation de l’OPJ qui « fait foi », or comment va-t-il distinguer une discussion au téléphone via une oreillette, d’une conversation à voix haute avec le passager arrière ou pire d’une chanson entonnée à plein poumon dans sa voiture seul ?

Ainsi, dans l’hypothèse de l’adoption de ce texte imaginons une conductrice apprentie chanteuse, qui reprend avec passion la chanson qui passe à la radio, emportée dans sa performance vocale un gendarme tapera à sa fenêtre et lui dira «vous avez une oreillette et vous n’êtes pas concentrée le téléphone au volant même avec kit, c’est interdit, je verbalise et moins 3 points ! »

Merci la chanson, merci Monsieur le député Mariton, sans doute que la prochaine fois notre nouvelle star écoutera en silence et sans bouger les lèvres les infos dans sa voiture…

Vanessa Fitoussi

Avocat : 264 rue du Faubourg Saint honoré 75008 Paris.

Tel : 06 99 66 21 22


Isabelle Horlans, le mardi 2 juin 2009 à 04:00

7a36c7f8a73a75b32f8568d73955ca51

Avocat pendant dix ans, puis magistrat, l’étonnant M. Kross se distingue par sa droiture et son humanité. Président de chambre correctionnelle, il a jugé « les écoutes de l’Elysée », les Français de Guantanamo, les filières afghanes, le chef du GIA, Rachid Ramda. Dans Mes convictions intimes, écrit avec le journaliste Dominique Paganelli, il raconte son parcours atypique de fils d’immigrés juifs ukrainiens, sa vie déchirée de blessures, son métier passionnant. Pour France-Soir, il revient sur l’épreuve que fut le procès Colonna, les menaces dont il fut la cible, et nous apprend que le parquet de Paris engage des poursuites contre l’avocat Antoine Sollacaro, qui avait notamment traité la cour de « junte birmane ». Jean-Claude Kross nous dit aussi sa certitude : « Le berger corse a assassiné le préfet Erignac. »

Vous semblez avoir souffert d’être né fils d’étrangers naturalisés français, immigrés juifs ukrainiens. Pourquoi ?
La souffrance ne se situe pas dans les origines mais dans l’impossibilité d’avoir pu communiquer avec mes parents, de ne pas avoir connu leur parcours à cause de leur réticence à se raconter. Cela m’a coupé de mes racines. Mon père est né en 1898 : cette génération ne confiait pas ses états d’âme à ses enfants. Ce livre, je l’ai voulu pour que ma fille et ses enfants n’oublient pas d’où ils viennent. Je ne voudrais pas qu’ils aient un jour des propos malveillants envers les étrangers.

On a l’impression que, enfant, vous ne vous sentiez ni totalement français ni vraiment juif. Pas de bar-mitsva, pas de lecture de la Torah, cela vous a manqué ?
Oui. C’est d’ailleurs moi qui ai fait la démarche d’aller vers la religion à l’âge de 16 ans, pour avoir des racines. Mais j’ai été élevé dans l’amour de la France. Pour mes parents, être un bon Français impliquait de ne pas se distinguer, d’être discret, réservé, de ne pas critiquer la France.

Les blessures affleurent dans votre livre. Etes-vous finalement devenu celui que souhaitait votre père, jamais content de vous ?
Non. Il n’a pas vu mon évolution. Avant de quitter physiquement ce monde, il y était devenu indifférent. Nous n’avons jamais pu rattraper les choses.

Avec votre fils Samuel, décédé de la mucoviscidose à l’âge de 15 ans et demi, il en fut tout autrement. Vous étiez si proches que vous avez abandonné la carrière d’avocat pour lui consacrer du temps…
Ce fut le tournant fondamental de notre vie. La maladie nous a fait plonger, mon épouse et moi, dans un univers extrêmement difficile, elle a changé nos vies. On s’était dit : il faut tout tenter pour que Samuel aille le plus loin possible, on avait l’espoir que la science trouve un remède. Il est mort en 1994 et, aujourd’hui, la mucoviscidose tue toujours.

Vous évoquez les relations entre avocats et magistrats, professions que vous avez exercées. Vous regrettez l’époque où l’on traitait « à la loyale ». Ce n’est plus le cas ?
Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est que les jeunes pénalistes veulent se faire une réputation en trois ans au lieu de quinze. Ils ne comprennent pas que ce n’est pas grâce à une plaidoirie de rupture qu’ils se feront un nom. La qualité d’un avocat se mesure au fil de son expérience, des coups qu’il reçoit, et qu’il donne parfois, mais dans le respect de la déontologie. J’ai connu de grands avocats qui n’ont jamais transigé mais qui respectaient les juges.

Me Sollacaro est allé jusqu’à me dire « vous vous en repentirez ».


Le procès Colonna a été féroce, avec « des injures et outrages qu’aucune cour n’a jamais subis », déplorez-vous. Comment l’avez-vous vécu ?

Ce fut très dur, d’autant plus que nous avons essayé, Christophe Teissier et moi, de faire entendre aux défenseurs d’Yvan Colonna que nous étions adversaires, pas ennemis. En ce qui me concerne, c’est la première fois que je suis confronté à des menaces. Me Sollacaro est allé jusqu’à me dire « vous vous en repentirez ». C’est inadmissible.

Des poursuites avaient été envisagées. Qu’en est-il ?
Une initiative est actuellement prise par le parquet. Il n’y a pas eu de poursuites à l’audience car le président Wacogne, courageux et honnête, était enfermé dans un piège terrible : on lui aurait reproché son manque d’impartialité. J’ai été très surpris par les accusations proférées. Aller en appel et dire aux magistrats, dès le deuxième jour d’audience, « vous n’êtes pas légitimes, vous êtes en mission », c’est ne pas avoir confiance en la juridiction. Dans ce cas, pourquoi faire appel ? Comment croire qu’autant de magistrats puissent être en service commandé ? La composition de cette cour, par sa diversité, était ce que l’on pouvait espérer de mieux pour un procès de cette nature.

Le départ de l’accusé et de ses conseils vous a choqué ?
Pour tout vous dire, mais là c’est l’ancien avocat qui parle, si je suis convaincu de l’innocence de mon client, je ne pars pas. Je reste et je me bats loyalement. Je ne donne pas à cette affaire de relents exclusivement politiques et partisans.

Vous écrivez que jamais vous ne porteriez une accusation à laquelle vous ne croiriez pas. Quand vous acceptez de requérir contre Yvan Colonna, après avoir étudié les 180 tomes du dossier, vous êtes donc sûr de sa culpabilité ?
Oui. Si j’avais eu un doute, j’en aurais fait part à mon procureur général. J’ai un problème, aurais-je dit, il vaut mieux me remplacer. Et si le doute m’était apparu au procès, je l’aurais dit à l’audience.

« Mais la justice, ce n’est pas le politiquement correct et le médiatiquement souhaitable »

En quoi, selon vous, la reconstitution de l’assassinat du préfet Erignac était-elle inopportune ?
Les membres du commando ne souhaitaient pas y participer, sauf Maranelli qui ne se trouvait pas sur les lieux de l’action. Yvan Colonna ne voulait pas en être puisqu’il se dit innocent. Dès lors, une reconstitution devenait inutile, surréaliste. L’énorme hypocrisie aurait été de dire on y va, on fait semblant. Mais la justice, ce n’est pas dépendre du politiquement correct et du médiatiquement souhaitable.

Ces deux mois et demi de procès ont été une épreuve. Votre épouse semble vous avoir beaucoup aidé…
Elle est mon phare.

Quel est le métier que vous avez préféré exercer ?
Je les ai tous aimés car tous ont révélé leur intérêt. Mais si je devais en choisir un, ce serait juge d’instruction. C’est un travail passionnant.

Vous déplorez donc la suppression de ce poste ?
Ne me posez pas cette question, moi qui fus président de l’Association française des magistrats instructeurs…

Mes convictions intimes, par Jean-Claude Kross, avec la collaboration de Dominique Paganelli, éd. Pygmalion, 272 pages, 20,90 euros.


1 juin 2009 à 04:00

1db02de709f10cde71696249b4e62072

Costume rayé gris foncé, cravate en soie rouge, Phil Spector fait face à la horde de journalistes hystériques amassés derrière un cordon de sécurité installé à la hâte. Quelques secondes plus tôt, le juge Larry Paul Fidler, du tribunal de Los Angeles, vient de prononcer une peine de 19 ans à l’encontre de l’inventeur du « mur du son », un procédé d’enregistrement qui a révolutionné la musique dans les années 1960. En cette belle matinée de vendredi, Spector est KO.

Tout l’inverse du procureur, Alan Jackson, qui jubile : « C’est un grand jour pour le système judiciaire. Cette condamnation envoie un message aux auteurs de crimes ou de violences pour leur dire qu’ils seront poursuivis et jugés quelle que soit leur célébrité, quelle que soit leur richesse. »

Un avertissement qui s’est toutefois fait attendre : le jury avait commencé à délibérer le 26 mars, après cinq mois de débats qui suivaient un premier procès, en 2007, au terme duquel les jurés n’avaient pas réussi à se mettre d’accord à l’unanimité requise, dix penchant pour la culpabilité de meurtre de Phil Spector, deux pour son innocence. Le procès avait finalement été annulé.

« Violence envers les femmes »

Le 13 avril dernier, le jury du second procès a donc reconnu Spector coupable d’avoir tué par balle, au petit matin du 3 février 2003, une ancienne actrice de série B, Lana Clarkson, dans sa propriété, une immense bâtisse construite sur les hauteurs d’Hollywood, quelques heures après l’avoir rencontrée dans une boîte de nuit où elle travaillait comme serveuse.

Depuis le début de l’affaire, celui que beaucoup considèrent comme un génie du rock, n’a cessé d’affirmer que Lana était ivre et qu’elle s’est suicidée. De son côté, l’accusation a toujours maintenu que c’est bien l’ancien producteur qui l’a tuée d’une balle dans la tête.

Tout au long de ce second procès, le procureur Alan Jackson a dépeint Spector comme « un excentrique dont l’histoire est empreinte de violence envers les femmes ».

Cinq sont venues le confirmer à la barre en témoignant avoir été menacées d’une arme par le producteur quand elles s’étaient refusées à lui. Des propos que ne partage pas Rachelle, 28 ans, l’épouse du musicien.

Quelques minutes après l’énoncé du verdict, elle a affirmé : « Mon mari était innocent. Je suis bouleversé par cette condamnation. Il a été jugé par l’opinion publique, pas par la justice. Quant aux médias, ils en ont fait un monstre alors qu’il est l’homme le plus gentil, doux, attentionné et merveilleux que j’aie jamais rencontré. »

L’avocat de Spector, Doron Weinberg, a annoncé qu’il ferait appel de cette condamnation.

Edition France Soir du lundi 1 juin 2009 page 13

01/06/2009 08:10 | Patricia Lagaillarde.

L’auteur présumé du double homicide d’Aureilhan, le 22 août 2007, comparaîtra devant la cour d’assises de Tarbes d’ici la fin de l’année. Justice. L’auteur présumé du double homicide

C'est devant la maison de Christiane Labordère que le double homicide s'est déroulé. En médaillon, Francis Cors après son arrestation. Photo archives DDM, Laurent Dard.

C'est devant la maison de Christiane Labordère que le double homicide s'est déroulé. En médaillon, Francis Cors après son arrestation. Photo archives DDM, Laurent Dard.
C’est devant la maison de Christiane Labordère que le double homicide s’est déroulé. En médaillon, Francis Cors après son arrestation. Photo archives DDM, Laurent Dard.

Francis Cors, meurtrier présumé de Christiane Labordère, son ancienne compagne, et de Paul de Souza, abattus dans la nuit du 22 août 2007, à Aureilhan, comparaîtra devant la cour d’assises de Tarbes d’ici la fin de l’année. L’ordonnance de mise en accusation a été signée le vendredi 22 mai, au tribunal de grande instance de Pau.

Aujourd’hui âgé de 60 ans, il est détenu à la maison d’arrêt de Pau en attendant son procès. Il sera défendu par un avocat palois, Me Thierry Sagardoytho. En état de récidive légale, il risque la réclusion à perpétuité.

En effet, cet homme a un casier judiciaire chargé, ayant comparu à deux reprises devant la cour d’assises de Bordeaux, les deux fois pour tentative de meurtre par arme à feux à l’encontre d’un ami d’enfance et collègue, docker comme lui à Bordeaux. La première fois, c’était en 1981, pour des faits commis en 1978, qui lui ont valu d’être condamné à cinq ans de prison dont deux ans ferme ; la seconde en 1994, pour des faits qui datent de 1992, et pour lesquels il a été condamné à sept ans de prison.

Un acte de jalousie

Rappelons que les deux retraités, Christiane Labordère, 68 ans, et Paul de Souza, 70 ans, ont été froidement abattus par plusieurs balles, presque à bout portant, à 0 h 45, ce 22 août2007, devant le domicile de Christiane Labordère, 5, rue Pierre-Mendès-France à Aureilhan. Ce sont des jeunes gens qui, rentrant chez eux, ont aperçu les deux corps gisant sur la chaussée.

Après avoir pris la fuite, Francis Cors a été arrêté le lendemain soir, en gare de Bordeaux, par les hommes du SRPJ de Bordeaux, qui trouveront sur lui un 357 Magnum chargé avec des balles de 9 mm, le même calibre que celles retrouvées dans le corps des deux victimes au moment de l’autopsie.

Lors de sa garde à vue, Francis Cors a reconnu avoir tiré sur Christiane Labordère et Paul de Souza, ayant « agi par jalousie et dans un moment de folie ».

Sa rencontre avec Christiane Labordère remonte à 2005, lors d’un thé dansant à la discothèque Le Rétro à Tarbes. À cette époque, Francis Cors vivait à Pau. Ils auraient alors vécu ensemble jusqu’en 2006 avant de se séparer cette même année. Francis Cors a ensuite emménagé dans un appartement situé au Bout-du-Pont à Aureilhan. Depuis lors, il n’aurait cessé de harceler son ex-compagne. Terrorisée, Christiane Labordère aurait déposé plusieurs mains courantes à Tarbes, voire une à Bagnères.

La veille du drame, Francis Cors aurait aperçu Christiane Labordère au Rétro et n’aurait pas supporté de la voir danser avec un autre homme. Et c’est en se faisant raccompagner chez elle, tôt ce matin du 22 août, par Paul de Souza, un ami rencontré quelques semaines auparavant, que le drame est survenu, Francis Cors attendant, dissimulé, leur arrivée.

NOUVELOBS.COM | 01.06.2009 | 10:01

Une grand-mère de 53 ans a été condamnée pour diffamation envers la mère de la starlette Anna Nicole Smith.

Anna Nicole Smith (Sipa)

Anna Nicole Smith (Sipa)

Une blogueuse américaine a passé quatre jours en prison la semaine dernière pour outrage. Elle avait évoqué sur un blog Anna Nicole Smith et était poursuivie pour diffamation par la mère de la starlette morte en 2007.
Lyndal Harrington, agent immobilier, a été condamnée pour avoir refusé de remettre son ordinateur au tribunal. Elle était accusée d’avoir contribué à propager des contrevérités en affirmant que la mère d’Anna Nicole Smith, Virgie Arthur, aurait épousé son demi-frère et commis des violences à l’encontre de sa fille.
La blogueuse, une grand-mère de 53 ans, affirme que son ordinateur lui a été volé pendant un cambriolage moins d’une semaine après la demande du tribunal et qu’elle ne peut donc pas le remettre à la justice.
Lyndal Harrington se dit choquée d’être poursuivie pour des propos qu’elle a publiés sur le blog “Rose Speaks” pour passer le temps.

Des procès de plus en plus nombreux

“J’ai juste exprimé mon opinion”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Selon des experts, les blogueurs sont de plus en plus souvent la cible de ce type de procédures judiciaires, qui mettent à l’épreuve les limites de la liberté d’expression chère aux Américains.
Les procès intentés à leur encontre ont doublé chaque année depuis 2004 et les amendes ont atteint la somme de 15 millions de dollars, selon Robert Cox, président de la Media Bloggers Association.
“Un grand nombre de blogueurs se considèrent comme des particuliers ou comme des auteurs, mais devant les tribunaux, ils sont considérés comme des éditeurs” et sont donc responsables légalement de leurs propos, explique-t-il.
Environ 175.000 nouveaux blogs sont créés chaque jour, selon Technorati, un moteur de recherche de blogs.
(Nouvelobs.com avec AFP)

Sur Internet