AP | 03.11.2007 | 08:54

Un juge américain qui avait pris une décision en tirant à pile ou face et qui avait demandé à une plaignante de lui montrer ses jambes a été destitué par la cour suprême de Virginie.

Le juge James Michael Shull, qui était chargé des affaires familiales, a été privé de ses fonctions pour avoir mis en cause la dignité de la justice, a expliqué la cour.

Selon le tribunal, le juge Shull avait tiré à pile ou face devant un couple séparé pour savoir qui, du père ou de la mère, aurait le droit de passer Noël avec leur enfant. Il avait d’abord expliqué qu’il entendait ainsi pousser les parents à prendre la décision eux-mêmes, avant de reconnaître avoir commis une faute.

Une autre fois, il avait demandé à une femme qui affirmait avoir été poignardée à la jambe par son compagnon de baisser son pantalon pour lui montrer la cicatrice. Il avait quitté l’estrade et demandé à la femme de baisser son pantalon une seconde fois pour observer la cicatrice de plus près. AP

Le Post Aglio E Cipolla – LePost

Quand Silvio Berlusconi invite la justice à dîner chez un ami, l’immunité se décide à table. Au menu et représentée, la cour constitutionnelle qui devra bientôt se prononcer sur la validité du lodo Alfano, créé ad-hoc pour assurer l’impunité au Cavaliere, notamment dans le cadre de l’affaire Mills qui a reconnu le corrupteur sans pouvoir le condamner: lui. Mais aussi la main mise sur la Cassation. On y prépare le retour du doyen Corrado Carnevale (”Carnaval”, oui…), surnommé le juge ”tue-sentences” pour son consciencieux travail anti-antimafia et qui fut lui-même condamné à 6 ans de prison en 1993 pour association mafieuse, il y a exactement 8 ans aujourd’hui. Puis relaxé par la Cassation en 2002 et réintégré par l’anti-Etat italien: l’anti-antimafia. 

”Un dîner entre gens de bonne compagnie, censé rester secret, qui se déroule en mai dernier chez un juge de la Cour constitutionnelle, Luigi Mazzella, ex-ministre italien de la fonction publique sous le deuxième gouvernement Berlusconi, et réunit autour de la table un autre juge de cette même Cour, Paolo Maria Napolitano, ancien chef de cabinet de Gianfranco Fini durant le deuxième gouvernement Berlusconi et membre du Conseil d’Etat ; l’actuel ministre de la Justice, Angiolino Alfano; le sous-secrétaire à la présidence du Conseil, Gianni Letta ; les présidents de la commission des Affaires constitutionnelles du Sénat, Carlo Vizzini, et de la Chambre des Députés, Donato Bruno, et enfin le président du Conseil des ministres en personne, Silvio Berlusconi.” (Jean-Marie Le Ray, Adscriptor in ”Berlusconi: Assaut final à la justice” 28.06.2009)

Le retour du juge ”tue-sentences”

Si Angelino Alfano, ministre de la Justice italienne a assuré  l’impunité au Cavaliere (en signant un papier qu’il n’avait peut-être pas rédigé lui-même dit-on…), Corrado Carnevale assura lui ce qui ressemble à une impunité permanente à la Mafia. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomma ”le juge tue-sentences” (l’ammazza-sentenze): en tant que président de la 1ère section de la Cour Suprême de la Cassation, c’est à dire la plus haute instance de la justice italienne, il avait tout pouvoir pour ”casser” les sentences, ce  qu’il fit systématiquement en faveur des mafieux”.

Pour illustrer cette invraisemblable supputation, on doit parler de Carnevale lui-même qui fut inculpé pour… association mafieuse en 1993 et condamné par la Cour d’Appel de Palerme le 29 juin 2001 -il y a exactement 8 ans aujourd’hui- à 6 ans de prison et l’interdiction d’exercer sa profession. Bon anniversaire Carnaval. Il peut le fêter en riant: tout fut balayé, ”cassé” justement par la… Cassation, le 30 octobre 2002, ”faute de preuves suffisantes”.

”Carnevale à la cassation, Borsellino et Falcone au cimetière”… *

Carnevale, à travers les manigances du Cavaliere et de ses hommes pourrait  se retrouver de nouveau dans quelques mois à la tête ‘’suprême” de la Cassation. Un homme qui dit regretter d’avoir un jour promu Di Pietro (Mains propres…), et crache volontiers sur les tombes de Falcone et Borsellino, héros nationaux du pool antimafia, assassinés tous deux en 1992.

Corrado Varnevale, encore, qui né en 1930 devrait être à la retraite, mais qui bénéficie d’un bonus institutionnel grâce à, encore ici, une petite loi ad personam lui permettant, au grand bonheur des bénéficiaires, de rester en place -en récupérant  le temps ”perdu” à cause de sa condamnation!- et continuer sa brillante et fulgurante carrière dans l’anti-État. Carnevale qui refuse de croire, d’écouter, les repentis comme Buscetta qui via Falcone expliquèrent enfin ce qu’est la Mafia, prouvèrent qu’elle EXISTE. Carnevale etc.

Comment est-il possible que Corrado Carnevale soit déjà revenu à la Cassation? En 2003 le gouvernement Berlusconi fait discrètement passer un texte prévoyant la réintégration possible à la Cassation d’hommes dans sa situation (condamnés puis blanchis), et précise par un décret de loi en 2004 que cela doit être possible même si les postes ne sont pas disponibles (en cas de ‘’surnombre”). Le 30 juillet 2007, le gouvernement Prodi vote un décret empêchant la réintégration des ”plus de 75 ans” (Carnevale fêtait alors ses 74 ans…). En octobre 2008 le gouvernement  Berlusconi supprime ce décret. Entre temps, le 21 juin 2007, Corrado Carnevale a repris son ”activité judiciaire” au sein de la Cassation, président de la première section civile : il est aujourd’hui en piste pour briguer la ”grande présidence”, l’un des objets du secondo piatto de ce dîner berlusconien:

Raser au sol la justice italienne telle quelle est aujourd’hui: les hommes de la Liberté et affiliés présents projettent tout simplement ”la création d’un nouveau Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont fera partie, de droit, non plus le procureur général, mais le premier président de la Cour de cassation”. C’est à dire Corrado Carnevale prochainement, si le grand projet devient réalité.

Carnevale sur Giovanni Falcone: ”Un crétin indigne d’etre respecté, meme mort”.

On se demande parfois pourquoi se donner tant de mal. Le ”très sage” président de la République Giorgio Napolitano est toujours aussi calme, et Nicolo Mancino [1] est aujourd’hui à la tête du CSM. Nicola Mancino qui, le jour de son entrée au ministère de l’Intérieur, 1er juillet 1992, ne  se souvient pas d’avoir rencontré Paolo Borsellino. C’était 5 semaines après l’assassinat de Falcone et 3 avant celui de Borsellino. Le rendez-vous, selon certains -dont le repenti Giovanni Brusca, l’homme qui actionna le bouton tuant Falcone, sa femme et ses gardes du corps-, avait pour objet de clarifier un point important avec le juge antimafia Borsellino: tout arrêter car l’État négociait avec Cosa Nostra. Et Mancino avait été, toujours selon certains, nommé ad-hoc pour mener à bien l’accord depuis le ministère de l’Intérieur, comme se permet de supputer Salvatore Borsellino, frère du juge assassiné.

”La Constitution veut un magistrat en toge et pas en uniforme. (…) Je suis un juge et je me refuse à combattre aussi la Mafia, mon travail n’est pas de lutter” (Corrado Carnevale [2])

Si cela ne suffisait pas, voici ce qu’on peut lire ce matin, 29 juin 2009, dans La Repubblica: ”Les premiers travaux de l’après séisme ont été confiés à un entrepreneur abruzzese en lien avec des prête-noms qui recyclaient, ici à Tagliacozzo, le ”trésor” de Vito Ciancimino…”.

Ancien maire de Palerme (Democrazia Cristiana) dont il incarna la ”mise à sac”, Vito Ciancimino (1924-2002) de Corleone a été défini par la justice comme représentant ”l’infiltration la plus explicite de la Mafia dans l’administration publique”. Ces gens que Carnevale n’a jamais voulu combattre.

Fromage et dessert. Peut-être nous expliquera-t-on sur la presse humoristique appartenant au Cavaliere (Il Giornale, Libero, CHI, Oggi…) qu’ainsi, et montrant l’exemple, le diner privé et ”constitutionnel” de Berlusconi et ses amis, ne pèsera pas sur le budget de l’État, ou anti-État… En Italie c’est la République et la Démocratie qui offrent. Et on fait carnaval toute l’année sur les sépultures des héros.

AeC

http://www.aglioecipolla.com

[1] Quand Wikipedia est en friche… Voici ci-dessous la  page française existante sur Nicola Mancino. Je me permets de le copier car les propod tenus y sont oh mon dieu diffamatoires et ne resteront vraisemblablement pas longtemps en ligne… la page italienne se limite à signaler que le rendez-vous avec Borsellino serait prouvé par sa trace dans l’agenda du juge assassiné, agenda où le juge assassiné reportait les rendez-vous effectués :

”Nicola Mancino est un homme politique italien qui a occupé le poste de président du sénat de la république italienne. Il fut a ce titre, président par intérim de la république italienne en 1999. Actuellement Nicola Mancino assume la direction du Conseil Superieur de la Magistrature italienne (CSM). Nicola Mancino est considéré comme le mandant de l’homicide du juge Paolo Borsellino, martyre de la Repubblique, héros des Italiens”. (Wikipedia France)

[2] La Repubblica, Wikipedia

Sources et liens:

[fr] Berlusconi: Assaut final à la justice (Jean-Marie Le ray)

[it] * ”Carnevale in cassazione, falcone e Borsellino al cimitero” (Marco Travaglio)

[it] ”Il ritorno di Carnevale” Nicola Tranfaglia

- L'accusé avait été impliqué dans une bagarre à la sortie d'une discothèque -

L’accusé avait été impliqué dans une bagarre à la sortie d’une discothèque

© France 3

La cour d’assises du Doubs a condamné à 2 ans de prison ferme Djamel Sahraoui.

En Avril 2007, à la sortie d’une discothèque de La Vrine, dans le Doubs, Jérôme Descourvieres trouvait la mort au cours d’une rixe. L’auteur du coup de poing mortel comparaissait devant la cour d’assises du Doubs : Djamel Sahraoui, un militaire du 13° régiment du génie de Valdahon, vient d’être condamné à deux ans de prison ferme.

L’accusé risquait jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner. La relative clémence dont a fait preuve le jury s’explique par les doutes qui sont apparus au cours du procès. En effet, l’enquête a établi que quelques secondes avant de recevoir le coup de poing de Djamel Sahraoui, la victime avait été giflée par une autre personne. Selon les experts convoqués à la barre, cette gifle pourrait être le  véritable coup fatal.

En détention préventive depuis les faits, Djamel Sahraoui devrait sortir de prison dans 7 mois. Il a également été condamné à verser 350 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la victime, qui était père d’un enfant de 3 ans au moment des faits.

par R.A.

Le reportage de T. Chauffour et D. Martin
Avec l’avocat de l’accusé et celui de la famille de la victime
Djamel Sarhaoui condamné à 2 ans de prison

+ d’infos
Retour sur une rixe mortelle

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dLplQWB2S_8&feature=fvw[/youtube]

Marc Fumaroli accuse…


En 1968, après que Valerie Solanas eut tenté de le tuer, lui transperçant par balle rien moins que le poumon, la rate, le foie et l’œsophage, il avait refusé de témoigner contre elle. Cette fois l’accusé c’est lui.

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©Rudling/Sipa
Andy Warhol

Après la Princesse de Clèves, c’est en effet au tour d’Andy Warhol (1928-1987) d’être assigné devant le tribunal des culturistes. Un procès pour rire bien sûr, qui se tiendra le mercredi 1er juillet à 20h30 dans la Mairie du VIe arrondissement de Paris, rebaptisée Factory pour l’occasion. En l’honneur de l’atelier new-yorkais où officiait l’artiste.

Andy Warhol a fait une victime : l’académicien Marc Fumaroli qui, dans son dernier essai «Paris-New York et retour : Voyage dans les arts et les images», accuse l’art contemporain de n’être qu’un «gigantesque bluff». Et Andy Warhol, «ce comte Dracula las et glacial de l’art comme marché», fait dès lors figure d’ «homme universel du bluff». Dans le rôle du témoin Alain Cueff, commissaire de l’exposition «Le grand monde d’Andy Warhol» au Grand Palais.

On retrouvera Alexandre Duval-Stalla en président du tribunal et la journaliste culturelle Clara Dupont-Monod en juge assesseur.

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©Fayolle/Sipa

Comme la première édition, ce procès, organisé par la société des culturistes, doit «permettre un échange public sur des points qui demeurent ordinairement confinés à des cercles confidentiels». Il revendique comme modèles les procès intentés par les surréalistes à Barrès ou Dali et se présente comme une façon originale de lutter contre le déclin de la culture hexagonale.

Pour plus de détails, voir ici

B.T.

Lire Le procès de la Princesse de Clèves

Toutes les critiques de l’Obs

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Un médecin niçois, Dominique Cosme, a commencé à comparaître lundi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour l’assassinat par injection de sédatif de son associé Pascal Vito, en 1996.

Un médecin niçois, Dominique Cosme, a commencé à comparaître lundi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour l'assassinat par injection de sédatif de son associé Pascal Vito, en 1996.Laboratoire d’analyses médicales,

AFP/Archives/Frederick Florin

Un médecin niçois, Dominique Cosme, a commencé à comparaître lundi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour l’assassinat par injection de sédatif de son associé Pascal Vito, en 1996.

Dominique Cosme, 63 ans, a toujours nié avoir voulu tuer Pascal Vito, patron et financier du laboratoire d’analyses médicales de Nice dans lequel il avait des parts.

Lorsque Vito est découvert mort, le 28 février 1996 dans une annexe du laboratoire, l’hypothèse du suicide avait été retenue. Pascal Vito, 48 ans, était dépressif, cyclothymique et instable.

La révélation que le Dr Cosme, le jour du décès, avait pratiqué sur son associé une piqûre d’Equanil, un puissant tranquillisant, par intraveineuse, allait changer la donne. L’Equanil ne s’administre en effet que par voie intramusculaire profonde, sous peine de mettre la vie du patient en danger.

Convaincu qu’il s’agit d’un crime, le parquet de Nice requiert en 1997 une mise en examen pour homicide volontaire. Moins convaincu, le juge d’instruction poursuit le médecin pour homicide involontaire puis refuse de continuer d’informer. Un nouveau juge est désigné en 1998. Trois ans plus tard, c’est toujours pour homicide involontaire que Dominique Cosme est renvoyé en correctionnelle.

Fin 2002, le tribunal correctionnel de Nice refuse de le juger, estimant qu’il s’agit d’un crime. C’est cette thèse qu’a finalement validé, en avril 2008, la chambre de l’intruction d’Aix-en-Provence, renvoyant le médecin devant les assises pour assassinat.

Avocats des parties civiles, Mes Olivier le Maux et Frédéric de Baets, comptent lancer, parallèlement au démarrage du procès, une action en responsabilité de l’Etat pour fonctionnement défectueux de la justice.

Par AFP

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A l’audience, Dominique Cosme a décrit des relations de complémentarité et d’entraide entre lui et son associé, qui avaient l’un et l’autre échoué dans leur vie privée et se retrouvaient autour d’un verre pour parler de philosophie.

“On était les +sans famille+ du Pont Neuf. C’est terrible de se retrouver à cinquante ans comme deux couillons. On avait notre monde à nous. On oubliait notre situation de naufragés”, a expliqué Dominique Cosme.

Pascal Vito était dépressif, cyclothymique, instable, “déconnecté”, dit Cosme.

Le 27 février 1996, il vient trouver Dominique Cosme, selon les dires de ce dernier, et lui demande de lui faire une injection d’Equanil pour le soulager.

“Il allait mal, très mal. Il ne supportait plus son enveloppe charnelle”, dit Cosme.

Le médecin lui fait alors une injection d’Equanil correspondant, toujours selon sa version, à un cinquième de l’ampoule. Mais il procède par intraveineuse alors que ce médicament doit être injecté par voie intramusculaire profonde sous peine de mettre en danger la vie du patient.

Interrogé par le procureur Eric de Montgolfier sur les raisons de ce choix, par intraveineuse au lieu de l’intramusculaire, Dominique Cosme répond : “le médecin est libre de sa prescription. Le (dictionnaire médical) Vidal n’est pas une référence”, dit-il, précisant qu’à faible dose l’Equanil peut être injecté par intraveineuse.

Dans le corps de Vito, les experts ont trouvé une dose supérieure à cinq fois celle que Cosme affirme avoir injectée.

Selon des témoins, Vito manipulait Cosme et le traitait de façon ouvertement cavalière, allant même jusqu’à se servir occasionnellement de lui comme chauffeur. “J’aimais rendre service”, a expliqué l’accusé.

Autre motif de tension: Vito, flambeur invétéré, ponctionnait lourdement les caisses du laboratoire pour assurer son train de vie. Après sa mort, Dominique Cosme aurait dit, selon un témoin, que “les pratiques de mafieux, c’était terminé” et que les chèques dorénavant c’était lui qui les prenait.

A l’audience, il s’est dépeint comme un scientifique, un homme dégagé de l’intendance : pour tout ça, “je faisais confiance à Pascal”, a-t-il dit.

Le procès devrait durer toute la semaine. Dominique Cosme risque la réclusion criminelle à perpétuité.

Achour écope de 18 ans de prison

Par : Salim KOUDIL

La partie civile avait demandé 30% de la valeur de l’argent détourné (soit un peu plus de six milliards et demi de dinars), comme réparation du préjudice matériel et financier subi.

Quatre condamnations à 18 ans de prison ferme, quatre à 14 ans, deux à 10 ans, et les autres entre une année avec sursis et 7 ans, en plus de cinq accusés relaxés. Tel a été le verdict rendu hier par le juge Belkherchi, 11 jours après le début du procès de la BNA et dans un grand brouhaha.
L’accusé principal, qui a défrayé la chronique depuis l’éclatement de l’affaire, Abderahmane Achour, 43 ans, a été condamné à 18 ans. La même sentence a été prononcée contre Rabah Aïnouche (associé principal de Achour), Settouf Baghdad (beau-frère de Achour) et Merarbi Hassiba (présentée pendant le procès en tant que secrétaire de Aïnouche). Ceux qui ont écopé de 14 ans de prison ferme sont Djamel Settouf (l’autre beau-frère de Achour) et trois ex-cadres de la BNA : Mohamed Ammari (directeur de la direction régionale de Zighout-Youcef), Ahmed Dahmani (directeur de la direction régionale de Koléa) et Mustapha Benmiloud (directeur de l’agence de Cherchell). De leur côté, Akila Mezeghrani (directrice par intérim de l’agence de Bouzaréah) et Lakouès Mohamed Kherroubi (directeur par intérim de l’agence de Cherchell) ont écopé de 10 ans chacun. Parmi les cinq relaxés, se trouve Mourad Chikhi, l’ex-P-DG de la BNA.
Le 22 juin dernier, le procureur général avait requis 20 ans contre Achour et les trois autres condamnés à 18 ans. De son côté, la partie civile avait demandé 30% de la valeur de l’argent détourné (soit un peu plus de six milliards et demi de dinars) comme réparation du préjudice matériel et financier subi ainsi que 10% (soit un peu plus de deux milliards de dinars) comme préjudice moral.
Pour revenir à ce dernier jour du procès qui a défrayé la chronique ces derniers temps, il faut dire que la séance s’est déroulée dans de très mauvaises conditions. Tôt le matin, les familles des accusés, les avocats ainsi que les représentants de la presse étaient venus en force au tribunal de Sidi M’hamed. Le verdict n’étant pas tombé la veille, c’est à 9h30 que la séance devait débuter comme l’avait promis le juge la veille. C’est après plus de deux heures de retard que les accusés et les magistrats sont rentrés dans la salle n°5 archicomble pour l’occasion. Avant leur rentrée, fait bizarre, l’officier de police qui “gérait” son équipe depuis le premier jour avertissait les membres des familles des accusés de “rester tranquilles” et de “ne pas bouger de leur place”. Une attitude que beaucoup ont interprétée comme un signe annonciateur de la “lourdeur” des sentences à venir.
Autre couac de la journée : pour la première fois depuis le début du procès, le juge n’avait pas de microphone disponible à ses côtés. Une situation inconfortable pour tous les présents, puisque seulement ceux qui se trouvaient face à lui pouvaient entendre ce qu’il disait. Après avoir donné le verdict pour tous les accusés, le juge est sorti laissant la salle dans une confusion totale. Certains accusés étaient abasourdis devant la sentence et n’arrivaient pas à bouger ni à parler, alors que d’autres criaient et se débattaient avec les agents de sécurité.
Il y avait surtout Merarbi Hassiba qui, dans un état hystérique, hurlait : “Hasbi allah wa niâma al wakil” (Allah me suffit, il est mon meilleur garant), en ajoutant : “il n’y a pas de justice dans ce pays.” Idem pour le chauffeur de Aïnouche, Mouaici Mustapha, qui criait son désespoir pour les 6 ans qu’on lui a infligés. Achour, en revanche, est resté presque impassible et donnait l’impression de ne pas être surpris du verdict. Les policiers avaient eu tout le mal du monde à retenir les membres des familles des accusés dont les cris fusaient de partout. Aucun d’eux n’avait pu entendre les sentences, et ils se retrouvaient tous à demander aux… accusés eux-mêmes de les informer du verdict.
Concernant le procès, nous retiendrons surtout, et nonobstant le verdict, qu’il y a eu plusieurs zones d’ombre. Ainsi les “armes du crime” (terme utilisé par Achour lui-même), en l’occurrence les 1957 chèques avec lesquels les détournements ont été réalisés, n’ont jamais été montrés et cela depuis la première séance. Même les auteurs de l’expertise judiciaire ont avoué n’avoir vu que quelques copies de ces chèques. Un fait que la défense a, à plusieurs reprises, abordé mais vraisemblablement sans pouvoir pour autant convaincre la cour. Un avocat d’expérience nous dira que le verdict est aussi une défaite de la défense qui n’a pas pesé de tout son poids pour mener le procès vers la direction qu’elle voulait. Autre “absent de marque” dans ce procès, l’“objet du crime”, soit les milliards de dinars détournés. Il n’y a eu que des spéculations et de l’“apeuprisme” . Certes, on a parlé des milliards mis dans des projets au Maroc et aussi des sommes “jetées” dans les casinos en France. Cependant, c’est resté au niveau des “paroles” et des conclusions du juge, et du procureur général, sans aucune preuve. Cette “immatérialité” est venue conforter ceux, et ils sont nombreux, qui affirment que l’instruction et le procès ont été bâclés.

LES FAITS
Quatre hommes et une jeune femme jugés pour avoir tenté de forcer, le 16 janvier 2007, le distributeur d’une agence bancaire de Lunel « Je pense que je vais me fâcher avec mon client, mais bon… » , lâche M e Iris Christol, un tantinet dépitée. Tant pis, effectivement pour lui, empêtré « dans la maladresse, la bêtise crasse et les mensonges à la petite semaine, ses meilleurs arguments ».
Il est clair qu’à la lecture de ce dossier de tentative de vol aggravé, jugé dans le prétoire de la correctionnelle, l’on se rapproche plus du Corniaud que du Cerveau . Dans cette affaire-là donc, les caves étaient cinq : une étudiante marseillaise de 27 ans, quatre garçons de Paris, Montpellier et Lunel, âgés de 23, 27, 29 et 31 ans. Un équipage de bras cassés  qui, un soir de janvier 2007, « décide de se faire un distributeur automatique de billets ».

Et, en l’occurrence, celui de l’agence de l’Écureuil, situé en plein centre de Lunel. Une entreprise dans laquelle le quintette va placer toute sa naïveté.

Et une fois la cible choisie, l’étudiante, dans le besoin, est recrutée, « contre 500 € ». À charge pour elle de louer l’auto qui va transporter ce drôle d’équipage. Ce qu’elle fait à Marseille.
Une fois le Renault Scenic en possession du groupe, les plaques minéralogiques sont changées avant de se rendre rue de l’Évêché, à l’hôtel de police à deux pas de chez elle (pratique), faire une fausse déclaration de vol du monospace tout juste loué. Parallèlement, un autre membre de ce commando fantoche s’attelle, lui, à louer un poste à souder et un pied-de-biche.
Un outillage à l’opposé de la puissance de feu d’un croiseur tout de même. Mais avec lequel la petite équipe pense, benoîtement, pouvoir ouvrir ce fameux Dab pour accéder au grisbi qu’il contient. Las. Ils n’auront jamais le loisir de vérifier la justesse ou pas de leur fumeuse théorie.
Car à peine sont-ils devant l’appareil qu’une alarme se déclenche, semant la panique. Au point que véhicule et outils sont abandonnés sur place ! Faisant très justement dire à M e Christol : « L’on a rarement vu pire… » Avec la suite que l’on sait. Alors ? Les prévenus – dont certains ont un casier judiciaire flirtant dangereusement avec la surcharge – étaient-ils idiots au point de croire en la réussite de leur délictuel dessein ?
Une chose est certaine pour eux : « La justice, c’est comme la Sainte Vierge. Si on ne la voit pas de temps en temps, le doute s’installe. » Et là, pour le coup, ils ont fini par se retrouver dans le vrai. Leur unique moment de lucidité peut-être .


Merci à Gérard Oury et Michel Audiard pour leur participation posthume mais bien réelle.

28.06.09 – 20:15 (Belga) Le président du Honduras Manuel Zelaya, conduit de force au Costa Rica dimanche par des militaires, a été arrêté sur ordre de la justice. C’est ce qu’a annoncé la Cour suprême.

“Les événements d’aujourd’hui ont pour origine un ordre judiciaire émis par un juge compétent”, précise la plus haute instance judiciaire du pays, dans un communiqué lu par son porte-parole Danilo Izaguirre. “Les Forces armées, chargées de la défense du respect de la Constitution, ont agi pour défendre l’Etat de droit et ont été contraintes d’appliquer les dispositions légales à ceux qui se sont exprimés publiquement et ont agi à l’encontre des dispositions de la Loi fondamentale”, ajoute la Cour suprême. M. Zelaya avait convoqué dimanche une consultation populaire jugée “illégale” par la Cour suprême. Par ailleurs, au moins huit ministres du président du Honduras, Manuel Zelaya, dont la ministre des Affaires étrangères, ont été arrêtés. (NLE)

AFPCascade mortelle de Taxi 2: la société de Luc Besson condamnée pour homicide involontaire

Relaxée en première instance, la société de production de Luc Besson, Europacorp, a été condamnée lundi par la cour d’appel de Paris à 100.000 euros d’amende pour sa responsabilité dans le décès accidentel d’un caméraman, lors d’une cascade au cours du tournage du film Taxi 2.

Relaxée en première instance, la société de production de Luc Besson, Europacorp, a été condamnée lundi par la cour d’appel de Paris à 100.000 euros d’amende pour sa responsabilité dans le décès accidentel d’un caméraman, lors d’une cascade au cours du tournage du film Taxi 2.

Condamné en septembre 2007 à 18 mois de prison avec sursis et 13.000 euros d’amende, l’ancien chef cascadeur Rémy Julienne a, lui, vu sa peine allégée: il a été condamné cette fois à six mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende.

Il devra en outre verser 60.000 euros de dommages et intérêts à la famille d’Alain Dutartre.

Le 16 août 1999, près de la Porte Dauphine (XVIe), le caméraman de 41 ans avait été fauché par une voiture effectuant une cascade avec tremplin lors du tournage d’une scène de Taxi 2.

Après un premier essai, la cascade avait été rejouée et la voiture avait réalisé un saut plus long que prévu, dépassant les matelas de protection et percutant une caméra et les personnes autour.

Absent à son procès en première instance pour des raisons de santé, Rémy Julienne avait été le seul condamné pour “homicide involontaire”.

Le tribunal correctionnel de Paris avait en revanche relaxé le producteur exécutif du film, Bernard Grenet.

Le réalisateur de Taxi 2, Gérard Krawczyk, et le dirigeant de Leeloo Productions (devenue Europacorp), Luc Besson, avaient bénéficié d’un non-lieu dès la fin de l’instruction.

Convaincue qu’Europacorp avait sa part de responsabilité, la famille Dutartre avait décidé de citer directement la société devant le tribunal. Alors qu’elle n’avait pas été suivie en première instance, lundi, la cour d’appel lui a donné raison et a jugé ses poursuites recevables.