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Photo : Croquis d’audience Rémi Kerfridin
Dernière lecture à la cour d’assises du Var pour Odette Mingardon, ici assistée de Stéphanie Pisu.

Une page d’histoire vient de se tourner à la cour d’assises du Var. La septième session de l’année 2009 sera la dernière pour Mme Odette Mingardon, la fidèle greffière de la cour, qui fait valoir ses droits à la retraite.

Une retraite bien méritée, après trente-six ans de carrière au tribunal de grande instance de Draguignan, dont vingt-cinq passés à la tête du greffe des assises. Mais aussi un crève-coeur pour cette fonctionnaire attachante, entièrement dévouée à cette juridiction dont elle était devenue la mémoire.

Qualités humaines

En poste aux assises depuis l’inauguration du nouveau palais de justice de Draguignan en novembre 1984, Odette Mingardon a assisté dans leurs fonctions une quinzaine de présidents de la cour, au fil d’environ 1 250 procès criminels concernant plus de 2000 accusés.

Pendant ces vingt-cinq années, elle a vu trois générations d’avocats aborder la barre.

Ce sont encore plus de 10 000 jurés varois, tirés au sort sur les listes électorales, qui ont pu trouver en elle une écoute prévenante. Pour apaiser le stress de celui qui s’angoisse à la perspective de son rôle de juge.

Pour aider cet autre, confronté à la maladie d’un proche en cours de procès.

C’est aussi auprès des victimes, souvent complètement désemparées, que l’empathie d’Odette Mingardon a su en maintes occasions faire des merveilles.

Ces derniers temps, les hommages se sont multipliés en audience, les présidents Tournier et Calmettes louant la serviabilité de leur greffière. Pour Dominique Bréjoux, qui fut pendant treize ans le président attitré des assises du Var, « elle avait des talents et des qualités humaines au-delà de ce qu’un président peut attendre d’une greffière. Elle était d’un secours incroyable et elle vous redonnait de l’oxygène ».

Trois générations d’avocats

Les avocats pénalistes des barreaux de Toulon et Draguignan, familiers de la cour d’assises du Var, l’ont aussi remerciée dans leurs plaidoiries.

Tel Me Lionel Moroni, évoquant l’aide trouvée auprès de la greffière, lors de ses débuts « de bébé avocat à cette barre voilà quinze ans ». Ou encore Me Isabelle Colombani, « un peu orpheline de celle qui nous a tenu la main, qui a été un peu notre petite maman ». Tous se souvenaient du signe de tête de la greffière, en signe d’encouragement pour une première plaidoirie ou pour un argument de défense qui avait fait mouche.

Pour l’accueil toujours attentif et prévenant réservé à la chronique judiciaire, qu’il nous soit permis de remercier du fond du coeur Odette Mingardon, au moment où elle passe le flambeau à Stéphanie Pisu et Anne-Marie Giordanengo.

G. D.
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